Un homme arrêté au Nigéria après le suicide d’un ado de 14 ans au Canada
Agence QMI
Un homme a été arrêté et accusé au Nigéria au terme de plusieurs mois d’enquête dans la foulée du suicide d’un adolescent de 14 ans victime de sextorsion l’an dernier.
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La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a expliqué, mardi, avoir amorcé une enquête il y a pratiquement un an, le 13 février 2023, à la suite du suicide d’un adolescent survenu à Surrey, en banlieue de Vancouver.
Les enquêteurs ont découvert que le jeune homme s’était fait convaincre d’envoyer des photos intimes de lui à un fraudeur se faisant passer pour une adolescente. L’homme, basé au Nigéria, a ensuite menacé l’adolescent, l’obligeant à acheter des cartes-cadeaux sans quoi il divulguerait ses photos à sa famille et ses amis.
Ces échanges entre l’adolescent et le suspect, qui se sont étalés sur moins d’une journée, ont poussé le jeune à commettre l’irréparable.
«C’était un enfant innocent qui a été exploité en raison de son innocence», a commenté la famille du jeune dans une déclaration écrite.
Enquête internationale
De fil en aiguille, les enquêteurs ont réussi à déterminer en mai 2023 que les suspects avaient agi depuis le Nigéria. Des policiers de la GRC se sont rendus dans le pays l’été dernier, où ils ont collaboré avec les autorités locales pour mettre la main sur deux hommes, dont un qui a depuis été libéré.
Le second, Adedayo Olukeye, 26 ans, est notamment accusé de possession et de distribution de pornographie juvénile, de tentatives d’extorsion par la menace, de blanchiment d’argent et de rétention du produit d’un acte illégal. Il demeure détenu en attendant son procès.
Prévention
La GRC veut, avec cette histoire, rappeler aux jeunes victimes de sextorsion qu’ils ne sont pas seuls et que justice peut être rendue, même sur un autre continent.
«Vous n’êtes pas seuls et il y a une vie après l’envoi d’images. Sachez que vous n’aurez pas d’ennuis avec la police et que vous n’êtes pas à blâmer dans cette situation», a assuré le sergent Dave Knight en s’adressant aux adolescents.
Un message partagé par la famille de Surrey. «Alors que nous faisons le deuil de notre fils, nous voulons que les autres parents sachent que cela peut arriver à n’importe qui. Parlez à vos enfants de la sécurité sur Internet et gardez votre porte ouverte à la communication pour qu’ils puissent vous demander de l’aide», a-t-elle déclaré.
La sextorsion, qualifiée de «crise mondiale» par la GRC, touche de plus en plus de jeunes avec des conséquences dévastatrices. L’automne dernier, un autre adolescent de la Colombie-Britannique avait aussi mis fin à ses jours dans des circonstances similaires.
Au Québec, la police de Montréal avait indiqué au «Journal» l’automne dernier avoir ouvert une centaine de dossiers de sextorsion seulement en septembre, un nombre qui avait triplé en un an.
Si vous avez besoin d'aide
Ligne québécoise de prévention du suicide
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Jeunesse, J’écoute
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