Un hommage à Brian Mulroney dans le budget Girard
TVA Nouvelles
Le ministre des Finances du Québec Éric Girard a réservé la somme de 28 M$ dans son budget pour rendre hommage à l’ancien premier ministre canadien Brian Mulroney, un geste qui a touché le principal intéressé.
La somme annoncée servira à la construction d’un nouveau pavillon à l’Université Laval.
Ainsi, la contribution majeure à la vie publique de M. Mulroney sera soulignée par le Carrefour international, pôle d’innovation en enseignement et en recherches pluridisciplinaires sur les enjeux internationaux.
« L’Université Laval tient ainsi à souligner les grandes réalisations de Monsieur Mulroney, telles que la conclusion de l’Accord de libre-échange américain, signature de l’accord sur les pluies acides avec les États-Unis, son opposition au régime de l’apartheid et comme un des principaux architectes du Sommet de la francophonie », a annoncé le ministre Girard.
En entrevue à l’émission « Le Bilan » avec Paul Larocque, Brian Mulroney s’est dit touché par ce geste du ministre Girard et du gouvernement caquiste.
« Le ministre Girard et le premier ministre Legault ont posé un geste extraordinaire envers l’Université pour rencontrer les besoins de l’établissement, et également les objectifs fixés par la rectrice », estime l’ancien premier ministre.
Grâce à la somme octroyée par Québec, et aux montants déjà amassés, le projet a réussi à financer 45 M$ sur un objectif de 100 M$.
Guerre en Ukraine
L’ancien premier ministre a profité de sa présence à l’émission de Paul Larocque pour aborder le sujet de la crise en Ukraine.
Il a notamment qualifié le président russe Vladimir Poutine « de criminel de guerre ».
« Il mérite d’être en prison immédiatement, et j’espère qu’il va l’être à la fin des activités », a confié M. Mulroney.
Il a rappelé qu’il y a plus de 30 ans, le Canada, sous le gouvernement Mulroney, a été le premier pays industrialisé à reconnaître l’indépendance de l’Ukraine.
Brian Mulroney a d’ailleurs rappelé que l’ancien dirigeant de l’URSS, Mikhaïl Gorbatchev, lui avait demandé de revenir sur sa position, ce qu’il avait alors refusé de faire.
« Je suis profondément attristé de voir ce beau et grand pays, ses citoyens courageux et leur président particulièrement courageux être en face de ce tueur à gages, et on voit les conséquences horribles. C’est un geste criminel », a martelé M. Mulroney, qui croit que les acolytes de Poutine devraient aussi se retrouver en prison.
Rapidité de réaction de l’OTAN
Aussi, l’ancien premier ministre a dit croire que l’OTAN devrait mettre en place une zone d’exclusion aérienne en Ukraine, comme le demande le président Zelensky.
« La différence, c’est qu’on est en face d’une puissance nucléaire extraordinaire, avec un homme instable et criminel en charge, alors il peut faire n’importe quoi », s’est-il désolé à l’antenne de LCN.
Monsieur Mulroney aurait souhaité, lui, que les pays occidentaux réagissent plus rapidement.
« Mais ceux qui sont en possession de toutes les données, au plus haut niveau, disent que ça serait une provocation inacceptable pour Poutine, qui pourrait réagir contre nous tous en déclenchant une guerre nucléaire. Mais je ne crois pas tellement ça, mais c’est une position défendable et prudente», estime-t-il.
Il avoue toutefois que les mesures prises par les pays de l’OTAN peuvent contribuer à résorber la crise.
« Je vois que les sanctions sont en train d’étouffer l’économie russe. Tranquillement pas vite, mais ça s’en vient. »
Chefferie du Parti conservateur
Questionné sur la course à la chefferie du Parti conservateur du Canada - son ancien parti - Brian Mulroney a répondu, en ironisant, qu’il préparait lui-même un retour dans l’arène politique.
Plus sérieusement, il n’a concrètement donné son appui à aucun candidat, ni à Jean Charest ni à Pierre Poilièvre.
« Les anciens premiers ministres ne s’immiscent pas dans la campagne à la chefferie de leur ancienne formation politique. Ils sont là pour aider le gagnant par la suite, mais on verra ce qu’il va se passer dans la course actuelle », a-t-il précisé.
Il a toutefois encensé Jean Charest, qu’il connait bien, car il l’a lui-même nommé au conseil des ministres à seulement 26 ans.
« C’est un homme de grande qualité. C’est une candidature formidable pour le parti, ils sont chanceux de l’avoir », croit-il.
Brian Mulroney a aussi souligné certaines des qualités de Pierre Poilièvre, qu’il a qualifié de « dévastateur » pour le gouvernement Trudeau en chambre.
Il a exprimé le souhait que les candidats se comportent de manière civilisée pendant la campagne en évitant les commentaires acerbes, qui pourraient ultimement nuire à l’image du parti.
« On ne gagne pas une élection à l’extrême droite ou l’extrême gauche, on la gagne au centre », lance-t-il.