Trafic d’armes à feu: un gestionnaire de garderies importe 6 pistolets semi-automatiques via la frontière
Un Américain lui a simplement lancé la cargaison de l’autre côté de la frontière canado-américaine, à Lacolle

Erika Aubin
Un gestionnaire de garderies de la Montérégie a reconnu avoir importé des armes à feu fantômes avec l’aide d’un Américain, qui a tout simplement lancé la cargaison en sol canadien via la frontière pour la faire entrer au pays, près de Lacolle.
Par un après-midi de juillet 2023, un conducteur toujours non identifié s’est rendu en Jeep tout près de la frontière canado-américaine. Sur place, il a lancé en sol canadien une petite caisse noire de munitions qui contenait six pistolets semi-automatiques.
Sept minutes plus tard, Stacy St-Pierre s’est rendu à Lacolle, sur le rang Edgerton, qui se termine en cul-de-sac, pour récupérer la boîte. Dans ce secteur agricole, la frontière terrestre est délimitée par de simples blocs de béton.

Le petit stratagème a d’ailleurs été entièrement filmé par une caméra de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
Dans les herbes longues
St-Pierre, âgé de 43 ans, s’apprêtait à partir quand il a rencontré un premier véhicule de la police nationale. Il a eu le temps de lancer incognito son butin derrière lui, puis il a menti aux patrouilleurs en disant qu’il urinait. Les agents, qui n’étaient pas encore au courant de la présence des armes, l’ont laissé repartir.

Un autre gendarme a toutefois remarqué la présence du caisson noir, à environ dix pieds de la frontière. Le contenu s’était éparpillé dans les herbes longues. Il y avait six Polymer80 de type Glock sans numéro de série. Les armes à feu semi-automatiques étaient fonctionnelles et avaient chacune un chargeur de 10 balles.

5000$ par arme
La GRC s’est rapidement mise aux trousses de St-Pierre et il a été arrêté quelques minutes plus tard. Le résident de Pointe-des-Cascades avait été accusé après une enquête de plusieurs mois. Il a finalement plaidé coupable mercredi à l’importation d’armes à feu prohibées, au palais de justice de Saint-Jean-sur-Richelieu.

«J’en prends la pleine responsabilité. Je regrette ce qui est arrivé cette journée-là», a-t-il dit au juge Stéphane Godri. Le trafiquant risque maintenant une longue peine de détention.
Sur le marché noir, une seule arme de poing comme celles qui ont été importées peut valoir jusqu’à 5000$.

Sa conjointe, Ruby Sharma, qui était aussi accusée dans cette affaire, a pour sa part été acquittée.
Avant ses démêlés avec la justice, le couple était gestionnaire de garderies en Montérégie.
• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
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