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L'article provient de TVA Sports

Un gars de Montréal-Nord aux portes de la NBA

AFP
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Charles Laverdière

2022-05-31T20:33:11Z
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Bennedict Mathurin s’apprête à faire son entrée par la grande porte dans la NBA, lui qui est vu comme l’un des meilleurs espoirs du prochain repêchage. Malgré l’ampleur de la scène, il n’oubliera jamais d’où il vient : Montréal-Nord.

L’athlète de 19 ans a grandi dans un quartier plutôt défavorisé, et pourtant, il ne conserve pratiquement que des bons souvenirs de sa jeunesse.

«Quand j’étais jeune, j’avais l’habitude d’aller au parc et tous les autres jeunes y étaient. Ça m’a permis de m’améliorer, de faire face à de l’adversité tous les jours, a indiqué Mathurin, mardi, lors d’une conférence avec les médias. Nous pouvions commencer à 10h le matin et jouer jusqu’à 23h le soir. Ça l’a été positif pour moi d’être entouré par le basketball tous les jours. Je ne vois pas beaucoup d’inconvénients, quoique d’où je viens, on pourrait dire que c’était un peu dangereux. Nous devions nous dépêcher à retourner à la maison quand nous avions fini, parce que tard le soir, ce n’était pas des beaux moments.»

Mathurin compte d’ailleurs laisser son empreinte sur la communauté de Montréal-Nord, entre autres en apportant son aide aux enfants qui, un jour, pourraient devenir les prochains athlètes à entendre leur nom au repêchage de la NBA. Il aimerait bien y tenir des camps d’entraînement, quand le temps lui permettra.

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«Étant un jeune de Montréal-Nord, j’ai eu beaucoup de misère en grandissant, mais j’ai eu l’opportunité de partir à la "NBA Academy", pis ça, ça m’a vraiment aidé, a ajouté le produit des Wildcats de l’Arizona. Mais il y a beaucoup de jeunes qui n’ont pas les moyens de payer pour l’école ou de payer pour l’équipe de basket, alors ça je trouve que ça l’a été une misère et c’est vraiment mon but de vouloir aider les jeunes qui veulent continuer le sport à Montréal-Nord.»

«Je n’ai pas vraiment eu beaucoup de personnes, quand j’étais jeune, qui ont pris le temps ou qui étaient dans la situation que je suis pour me parler, de me dire à quel point la NBA, c’est possible. Dans la vie tout est possible. Si tu travailles, si tu fais ce que tu as à faire, si tu restes en-dehors des problèmes et si tu vas à l’école, tout est possible. C’est vraiment le message que j’essaie de faire passer à Montréal-Nord.»

Même s’il n’a pas encore joué une seule minute dans la NBA, le Québécois sait déjà qu’au terme de sa carrière, il aimerait revenir dans la métropole de la Belle Province pour y être entraîneur... et même construire une école.

«Je ne sais pas si ce sera à Montréal ou à Haïti, mais juste de construire une école pour que les jeunes puissent jouer au basket.»

Là grâce à sa famille

Mathurin ne s’en cache pas, même s’il a lui-même déployé des efforts herculéens pour en arriver à cette étape, il doit une partie de son succès à sa famille, qui encore aujourd’hui, n’est jamais bien loin pour lui offrir du support.

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Sa sœur aînée, Jennifer Mathurin, est aussi une joueuse de basketball, elle qui a joué pour le Wolfpack de North Carolina State dans la NCAA. Aujourd’hui, elle est de retour au Québec, comme entraîneuse-adjointe pour les Gaiters de Bishop.

«Ma sœur a joué au basket, alors elle a toujours été là pour m’aider, pour me donner des conseils. Après, que ce soit à Anjou ou pour mes autres équipes, elle a toujours été là pour me motiver. Ma famille a été là pour moi, ce qui m’a motivé et a fait en sorte que je reste concentré sur les choses les plus importantes.»

Beaucoup d'intéressées, une formation chanceuse

Mathurin n’est pas seulement vu comme un choix de première ronde, mais un qui pourrait entendre son nom parmi les 10 premiers lors de l’encan amateur de la NBA.

Il rejoindrait ainsi un groupe restreint de Québécois dans le circuit Silver, qui comprend entre autres Chris Boucher et Khem Birch, avec les Raptors de Toronto, ainsi que Luguentz Dort, du Thunder d’Oklahoma City.

Mathurin ne sera pas le premier représentant de la Belle Province à atteindre ce niveau, mais il pourrait bien être le premier à être repêché dans le top 10. Celui qui s’entraîne en Californie cet été a d’ailleurs déjà plusieurs formations intéressées à ses services, dont les Raptors, les Pacers de l’Indiana, les Wizards de Washington, les Trail Blazers de Portland, les Bulls de Chicago et les Pelicans de La Nouvelle-Orléans.

«Il y a beaucoup de choses qui s’en viennent, jour après jour, moment après moment. C’est quelque chose que j’ai toujours voulu, de me faire repêcher dans la NBA, alors je prends le temps de savourer, [de profiter] de tous les moments.

«Je travaille fort chaque jour afin de m’améliorer et de perfectionner certains aspects de mon jeu. Tout est une question d’ajouter des pièces au casse-tête. Tout se passe bien. Je travaille sur moi-même et j’apprécie le processus.»

Le repêchage de la NBA se tiendra le 23 juin, à Brooklyn.

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