Un élu républicain se mêle du débat sur le français
Anne Caroline Desplanques
OTTAWA | Les conflits entre francophones et anglophones sont responsables du peu de succès du Canada par rapport aux États-Unis, d’après un représentant républicain du Wisconsin.
• À lire aussi: Les «trois amis» Biden, Trudeau et Lopez Obrador rivalisent d’amabilité, malgré les contentieux
« Je n’ai jamais senti que le Canada avait autant de succès que l’Amérique parce que, jusqu’à un certain degré, leurs élections opposent les francophones aux anglophones », a déclaré Glenn Grothman dans un discours à la Chambre des représentants mardi, peu avant la visite à Washington du premier ministre canadien Justin Trudeau.
Évoquant ensuite les conflits entre tribus en Afrique, et entre sunnites et chiites au Moyen-Orient, il a ajouté que « dans ces pays qui échouent, les élections sont une compétition entre groupes ethniques opposés ».
C’est plutôt tout le contraire, estime le lieutenant du Parti conservateur au Québec, Alain Rayes.
Redorer l’image du Québec
« Miser sur deux langues officielles est une force inestimable pour le Canada. Cela fait de nous une nation unique au monde. La diversité linguistique de notre pays témoigne de notre riche histoire », a-t-il réagi.
Pour la porte-parole du Bloc Québécois, Joanie Riopel, le discours de M.Grothman « est un bon exemple d’une profonde méconnaissance du Québec à l’étranger ».
Pour « redorer l’image du Québec », le chef bloquiste Yves-François Blanchet a annoncé en septembre une tournée diplomatique, après la publication dans le New York Times et le Washington Post d’articles critiques au sujet de la laïcité et la langue au Québec.
Plan de relance
M.Grothman s’en est pris aux divisions linguistiques canadiennes dans un discours d’opposition au plan de relance post-pandémique que propose l’administration Biden qui devait être soumis au vote en Chambre hier.
Il expliquait ainsi son opposition aux éléments du plan dédiés aux minorités et aux Premières Nations.
Vivement opposé au projet démocrate, il juge que ce plan accroîtrait le flux de migrants, un irritant majeur pour ce partisan de la construction d’un mur à la frontière mexicaine.
Ce débat avait lieu alors même que Justin Trudeau tentait de convaincre le président des États-Unis, Joe Biden, d’abandonner les nombreuses clauses protectionnistes que contient son plan de relance.