Un nouveau documentaire nous plonge dans le monde des survivalistes
Marie-Hélène Goulet
Il y a quelques mois encore, des téléspectateurs auraient pu regarder le documentaire Et si l’apocalypse... avec un détachement total. Toutefois, en raison de la pandémie de COVID-19, les propos des survivalistes qui y sont interviewés prennent un tout autre sens!
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Qu’on les appelle survivalistes ou autonomistes, les hommes et les femmes qui font l’objet du documentaire Et si l’apocalypse... sont prêts à affronter n’importe quelle catastrophe. Ils stockent de la nourriture, collectionnent les armes pour se défendre et accumulent les listes ou autonomistes, les hommes et les femmes qui font l’objet du documentaire Et si l’apocalypse... sont prêts à affronter n’importe quelle catastrophe. Ils stockent de la nourriture, collectionnent les armes pour se défendre et accumulent les connaissances en filtration d’eau et en production d’énergie.
Attention, pandémie!
Mathieu, Maryse, Claude, Maxime et Éric se préparent chacun à leur manière à un possible bris de normalité. Mais de quoi ont-ils peur exactement? Ils se méfient des séismes, des conflits nucléaires, des tempêtes géomagnétiques et, bien entendu, des pandémies. «Je pense que dans notre société occidentale, ce sont les pandémies qui sont problématiques, et on voit que les gouvernements mettent beaucoup d’argent là- dedans», affirme Mathieu, qui ne croit pas si bien dire. Même si le documentaire a été réalisé bien avant l’arrivée de la COVID-19 dans nos vies, plusieurs maladies du passé nous ont déjà préparés à cette éventualité. La grippe espagnole, entre autres, a tué en quelques mois plus de gens que les quatre ans de conflits meurtriers de la Première Guerre mondiale.
Le Titanic s’apprête à couler
Pour l’économiste-conseil senior Guy Latreille, c’est l’effondrement de l’économie mondiale que chacun devrait craindre, une situation inévitable selon lui. «À l’heure actuelle, c’est comme si on était tous sur le Titanic! Il y a des pays qui deviennent plus pros- pères pendant quelques années, et d’autres qui le deviennent moins. Pour l’instant, on pense que le Titanic ne coulera pas, mais je peux vous le dire tout de suite — et tout le monde le sait —, ce n’est pas parce qu’on change de place sur le navire qu’il ne coulera pas», affirme-t-il sans hésitation. L’écroulement des marchés générerait un chaos total, car c’est la seule catastrophe qui toucherait autant les riches et les pauvres que les membres de la classe moyenne.
Autodéfense
Presque autonomes sur le plan de l’alimentation, du logement et de l’énergie, les personnes présentées dans Et si l’apocalypse... deviendraient une cible de choix pour les pilleurs, et même pour le simple quidam affamé, advenant une tragédie qui toucherait tout le monde. Les survivalistes ont donc des stratégies de défense, qui vont de la pratique des arts martiaux à des lignes de tir capables de toucher un intrus à 1500 m de distance. «Au Québec, 95 % des armes à feu servent à la chasse, et 5 %, à la défense. Si on n’a pas d’armes, on ne peut pas se protéger; n’importe qui peut arriver chez nous et dire: “C’est ma nourriture!”», affirme Éric qui, avec un groupe d’une vingtaine de personnes, est tout à fait préparé à tenir un siège de trois ans si la situation l’impose.
Se fier à soi
Médecin-conseil, le Dr Michel Savard rappelle de son côté que chaque citoyen du pays devrait avoir à la maison de quoi être autonome pendant trois jours. La crise du verglas de 1998, qui a plongé quatre millions de Québécois dans le noir — dont certains pendant plusieurs semaines —, et la présente crise de la COVID-19 laissent toutefois penser que chacun devrait se préparer à tenir bien plus longtemps. «Il ne faut pas se fier aux gouvernements. Je ne dis pas qu’il ne faut pas leur faire confiance, mais plutôt qu’on doit se dire: “S’ils sont débordés, moi, j’ai un plan qui va soulager cette structure-là”», explique Mathieu. Cependant, être préparés au pire ne veut pas dire vivre dans la peur. Tous les intervenants du documentaire sont d’accord sur ce point. «Le but du survivalisme, c’est de vivre! Si on oublie de vivre dans le moment présent, la démarche est complètement inutile; elle n’est même plus pertinente. Si on n’a pas de vie avant la fin, à quoi ça sert d’en avoir une après?» souligne Maxime, avec raison.