Publicité
L'article provient de 7 jours
Culture

Un documentaire avec les survivants de Mégantic, 10 ans après le drame

SAMEDI 1er juillet 20 H, HISTORIA

Partager

Nathalie Slight

2023-07-01T14:00:00Z
Partager

Pour souligner le 10e anniversaire de la tragédie de Lac-Mégantic, Historia présente le documentaire Au cœur de Mégantic. Au fil de ses rencontres avec les survivants de ce drame épouvantable qui a secoué tout le Québec, Stéphane Archambault met en lumière la reconstruction non seulement physique, mais aussi émotionnelle des Méganticois.

• À lire aussi: Des familles endeuillées se livrent pour une rare fois dans le documentaire Mégantic

• À lire aussi: La série Mégantic explore un nouvel angle sur la tragédie

Stéphane, comment ce projet de documentaire s’est-il présenté à toi?

Je ne suis pas un résident de Lac-Mégantic, mais j’ai joué à plusieurs reprises au Musi-Café avec mon groupe, Mes Aïeux. Ce resto-bar était bien plus qu’un lieu physique, c’était le cœur du village! Le 6 juillet 2013, lorsqu’un convoi de 72 wagons-citernes contenant du pétrole a déraillé et a frappé de plein fouet le Musi-Café, faisant 47 victimes au passage, Mégantic a été touché en plein cœur. 

As-tu hésité avant de te joindre à cette aventure?

Je savais qu’il y avait une série de fiction produite par Sophie Lorain et Alexis Durand-Brault en préparation, ainsi qu’un documentaire piloté par le cinéaste Philippe Falardeau. La première raconte les événements comme si nous y étions, le second explique de manière plus technique pourquoi cette tragédie a eu lieu. Le documentaire Au cœur de Mégantic, lui, se penche sur l’après, sur la reconstruction. Et ici, je parle non seulement de reconstruction physique, mais aussi, et surtout, psychologique. 

Publicité

C’est vrai que les êtres humains sont au centre de tes rencontres. Comment t’y es-tu préparé?

Après avoir lu les dossiers de recherche, je me suis présenté à ces rencontres avec toute mon écoute, mon ouverture et mon empathie. J’ai déjà mené des entrevues dans des cadres plus ludiques, mais ici, il s’agissait de conversations profondément humaines. Lors de chaque entretien, j’ai été impressionné par la force, le courage et la résilience de ces gens-là. Il y a beaucoup de lumière qui ressort de ces rencontres. 

Tu t’es entre autres entretenu avec Colette Roy-Laroche, qui était mairesse de la ville au moment du drame.

Elle était nerveuse puisqu’il s’agissait de sa première entrevue entourant le 10e anniversaire de la tragédie. Cette femme d’une force admirable a été un roc pour les habitants de Mégantic. Six ans après la tragédie, Mme Roy-Laroche a connu des problèmes de santé. Les spécialistes en sont venus à la conclusion qu’elle souffrait du syndrome de choc post-traumatique. 

Outre Mme Roy-Laroche, y a-t-il une rencontre qui t’a particulièrement marqué lors de ce documentaire?

Bien sûr! Celle où Mélissa Généreux, médecin spécialiste en santé publique, aborde la tragédie avec un réel souci du bien-être de la population méganticoise. (pause) Une phrase m’a particulièrement marqué au cours de notre entretien, lorsqu’elle m’a expliqué qu’elle avait communiqué avec l’hôpital pour savoir combien il y avait de blessés. Les responsables de l’urgence lui ont dit qu’ils les attendaient depuis plusieurs heures, mais que personne ne s’était présenté. C’est à ce moment que Mélissa Généreux a compris que le soutien qu’allait fournir la Santé publique serait surtout d’ordre psychologique, pour les proches des victimes qui avaient péri dans la tragédie. 

Publicité

Que désires-tu que les gens retiennent de ce documentaire?

Les cicatrices laissées par cette tragédie seront toujours présentes au centre-ville, qui reste un immense terrain vague et un vide dans le cœur des Méganticois. Cela dit, au-delà de ce drame, une partie de la reconstruction passe par le retour des touristes, qui vont visiter ce coin du Québec non pas pour voir le lieu de la tragédie, mais pour profiter de ce que les Méganticois ont de plus beau à offrir: leur village aux abords du lac et leur accueil chaleureux.  

UNE PREUVE DE RÉSILIENCE

Pendant le tournage du documentaire, Stéphane Archambault est arrivé en soirée à Mégantic. «J’ai décidé de me promener un peu dans le village et j’ai entendu au loin le sifflet du train. Les gens de Lac-Mégantic vivent quotidiennement avec ce bruit, qui leur rappelle la tragédie du 6 juillet 2013. Ça prouve que leur résilience est énorme.» 

• À lire aussi: La bande-annonce déchirante de la série Mégantic nous replonge dans l’épouvantable drame

À VOIR AUSSI : 21 mariages dont Échos Vedettes a été témoin:

Publicité
Publicité