Publicité
L'article provient de TVA Sports
Sports

Un dernier arrêt au soleil avant les éliminatoires

Partager
Photo portrait de Patrice Bernier

Patrice Bernier

2022-10-04T20:46:59Z
Partager

C’est sur une victoire logique, mais pas particulièrement probante, que le CF Montréal a disputé le dernier match à domicile de son calendrier régulier 2022, samedi dernier, au Stade Saputo. D.C. United, pire club de la ligue, très faible défensivement, a concédé un gain de 1-0 aux Montréalais qui, il faut le dire, avaient fait un peu de rotation dans leur effectif pour ce match.

Le positif, c’est que malgré la présence quelques hommes habitués de jouer les remplaçants, l’identité de jeu du club est restée très claire.

Il reste que le CF Montréal, à qui il reste un match à disputer à son calendrier régulier, a véritablement fait une superbe saison. N’oublions pas que les hommes de Wilfried Nancy pourront jouer pour la première place au classement dans l’Est, dimanche prochain, contre Miami.

La première place au classement général de la MLS est confirmée : le Los Angeles FC ne peut plus être rejoint et s’adjuge le «Supporter’s Shield» par la même occasion.

N’empêche, cette saison de «l’Impact» est remarquable, puisque si on revient à mars dernier, le club venait de perdre trois matchs de suite et tout le monde se disait qu’encore une fois, la saison allait être longue et la bataille pour une place en éliminatoires, ardue.

Publicité

Mais non. Voici l’équipe bien installée à la deuxième place du classement dans l’Est avec un coup à jouer pour la première. Voilà une saison exceptionnelle lors de laquelle Montréal a établi des records d’équipe en plus de voir ses partisans remplir le Stade Saputo de nouveau, à plusieurs reprises.

Photo Agence QMI, Thierry Laforce
Photo Agence QMI, Thierry Laforce

Un grand Pantemis

Le joueur du match de samedi, pour Montréal, fut officiellement le milieu de terrain Ismael Koné, mais il faut assurément lever notre chapeau à l’endroit du gardien James Pantemis.

La situation des gardiens, à Montréal a fait jaser toute la saison puisque Pantemis et son acolyte Sebastian Breza se sont partagé les matchs et ont connu de bons et de moins bons moments.

Samedi, le portier montréalais a réalisé plusieurs arrêts-clé, à bout portant, pour garder le score vierge et éventuellement pour protéger la mince avance de l’équipe. Je sens que ses performances des dernières semaines (6 victoires, 1 défaite et 3 matchs nuls, 4 jeux blancs) lui donnent maintenant l’avance sur Breza. Le portier du West Island a démontré qu’il a gagné de la confiance, de la maturité et on espère qu’aux yeux de Nancy, il a désormais le poste de gardien numéro un de manière claire pour le dernier match de la saison et les éliminatoires.

L’adversaire idéal au premier tour?

Il reste un dernier match, donc, qui sera disputé à Fort Lauderdale contre l’Inter Miami, dimanche, lors du fameux «jour décisif» de la MLS. Les Floridiens, d’une part, se battent toujours pour confirmer leur place en éliminatoires, mais en plus, ils pourraient bien se retrouver de nouveau devant le CF Montréal s’ils y arrivent.

Publicité

Est-ce que les hommes en rose pourraient représenter l’adversaire «idéal» pour Montréal au premier tour? Faisons le tour des cinq équipes qui se battront pour les trois dernières places disponibles dans l’Est :

Le FC Cincinnati a subi deux défaites de 4-3 contre Montréal en saison régulière, cette année. Pour les partisans et les amateurs de buts, c’est un adversaire qu’on veut revoir : 14 buts ont été marqués en deux matchs, mais ça ne veut pas dire que c’est plié pour le CF Montréal. C’est quand même un rival qui a fait trembler ses filets à six reprises, dont quelques fois sur des coups de pied arrêtés. La défense de Cincinnati n’est pas remarquable, ayant accordé 54 buts en 2022, mais l’attaque est capable de marquer, avec 59 filets, un seul de moins que les Montréalais.

«Cincy» compte notamment sur l’attaquant Brandon Vazquez, qui connaît une très bonne saison et sur Luciano Acosta, qui tient la baguette de «maestro» en milieu de terrain, sans oublier le Brésilien Brenner, qui a éclot en 2022 et qui a commencé à justifier le prix qu’il a coûté à l’organisation. Je donne néanmoins l’avantage à Montréal dans ce potentiel face-à-face.

Orlando City a réussi à soutirer une victoire au CFM en 2022, mais a aussi subi une défaite cuisante au Stade Saputo. La formation floridienne est dans une bonne passe, mais est un autre adversaire à la portée de Montréal. Ce n’est pas une équipe qui marque beaucoup de buts, surtout sur la route.

Publicité

L’Inter Miami est un peu... couci-couça. Parce que présentement, ça va très bien. L’attaquant Gonzalo Higuain, qui a annoncé hier qu’il se retirera à la fin de la saison, reste sur cinq buts en quatre matchs et 12 à ses 14 derniers. Il veut finir en force. Higuain et le reste de l’attaque de Miami seront donc à surveiller, mais la défense prend également beaucoup de buts. Il faut aussi savoir que sur l’ensemble de la saison, l’attaque n’a pas toujours été prolifique, s’en tenant à 42 buts au total. Les matchs de l’Inter Miami sont souvent serrés. Il est par ailleurs à noter que si l’Inter se mesure bel et bien à Montréal en éliminatoires, l’équipe aura le luxe de bien analyser la performance de son rival lors du dernier match de la saison et pourra ainsi mieux se préparer. N’oublions pas que Miami a réussi à faire match nul au Stade Saputo l’été dernier...

Eric Bolte-USA TODAY Sports
Eric Bolte-USA TODAY Sports

Le Crew de Columbus est, pour moi, l’adversaire potentiel le plus dangereux pour Montréal. Pourquoi? Revenons sur leurs deux affrontements de la saison : à Columbus, le Crew menait 1-0 jusqu’à ce que le match soit interrompu pendant plus d’une heure par un orage. Le CF Montréal est ensuite revenu dans le match pour l’emporter grâce à un but de Joel Waterman et aussi une belle performance du gardien Breza. Les deux équipes se sont revues le 9 septembre dernier à Montréal, et les hommes de Caleb Porter avaient pris les devants 2-0 avant de prendre un carton rouge en deuxième demie. Le vent a ensuite tourné et Montréal a pu créer l’égalité dans les arrêts de jeu pour obtenir sa qualification pour les éliminatoires.

Publicité

En somme, Columbus a la deuxième meilleure défense dans l’Est avec 37 buts accordés (troisième à travers la ligue) et l’équipe compte sur quelques vétérans qui ont connu les éliminatoires et la victoire en finale de la Coupe MLS en 2019, comme Lucas Zelarayan, Darlington Nagbe et Jonathan Mensah. Il y a de l’expérience dans ce vestiaire, et même si la saison de l’équipe n’a pas été extraordinaire, ce groupe pourrait créer des surprises en éliminatoires, d’autant plus que le nouveau joueur désigné «Cucho» Hernandez fait des flammèches en attaque depuis son arrivée.

Enfin, il y a Charlotte, qui conserve des chances mathématiques de se qualifier. Il faudra surveiller son match de milieu de semaine, car l’équipe d’expansion pourrait être exclue de la course à ce moment-là. Il s’agit certainement d’un adversaire prenable pour Montréal si les deux équipes devaient s’affronter au premier tour.

Un réflexe à développer

Je termine sur une anecdote : j’étais dans un restaurant de Québec, samedi dernier, pendant le match du CF Montréal contre D.C. United. Les écrans de télévision de l’établissement présentaient alors le match préparatoire des Canadiens, qui avait lieu en même temps.

J’ai suggéré aux employés du restaurant de plutôt présenter le match du CF Montréal sur au moins un écran, pour finalement essuyer un refus.

Je ne leur en veux pas vraiment, mais je tiens à rappeler que la région de Québec compte 28 000 des 168 000 jeunes joueurs de soccer dans la province : elle arrive au premier rang à ce chapitre. Il est dommage qu’on ait moins le réflexe, dans la Vieille Capitale, de regarder les matchs du CF Montréal, d’autant plus que l’équipe connaît une saison record et est, par le fait même, l’un des meilleurs clubs en Amérique du Nord à l’heure actuelle.

Il y a encore du travail à faire : les Québécois aiment visiblement jouer au soccer, mais n’ont pas suffisamment l’habitude de se brancher sur la seule équipe de la province évoluant dans un circuit majeur, même lorsqu’elle connaît une grande saison. Pourtant, tout le monde y gagnerait!

Publicité
Publicité