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L'article provient de TVA Sports
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Un coup «antisportif et salaud», selon Beterbiev

Photo Martin Chevalier
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Photo portrait de Mathieu Boulay

Mathieu Boulay

2021-12-18T16:56:57Z
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On se souviendra longtemps de la victoire d’Artur Beterbiev contre Marcus Browne. Pas à cause de sa conclusion, plutôt en raison de la façon dont le champion unifié des mi-lourds s’est comporté dans l’adversité.

Beterbiev a démontré une facette qu’on ne connaissait pas de lui, vendredi soir, au Centre Bell. Après avoir été victime d’une vilaine coupure au front, le boxeur de 36 ans s’est battu avec du sang dans le visage et dans les yeux pendant cinq rounds.

«Ce fut un combat avec beaucoup d’émotions, a mentionné Marc Ramsay, après la victoire de son protégé par K.-O. au neuvième round. Artur a démontré du courage et un focus quand il est revenu après la coupure.

«Dans le coin, on lui a dit qu’on allait faire notre job et tu vas faire la tienne.»

Beterbiev s’est retrouvé dans une situation qu’il n’avait jamais vécue auparavant depuis le début de sa carrière. Il est parvenu à conserver son calme et sa concentration malgré la situation qui était choquante pour lui.

«Lors des rounds 5 et 6, j’ai senti que Browne ralentissait, mais je ne le croyais pas. Je pensais que ça pouvait être une tactique, a raconté Artur Beterbiev avec un sourire. Par contre, j’étais plus préoccupé par ma coupure et par le fait que le combat pouvait être arrêté.»

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Il a lancé une pointe à son adversaire au sujet de son coup de tête qui semblait calculé.

«Je suis convaincu que c’était intentionnel. À 1000%. Je n’aime pas quand les boxeurs posent des gestes comme ceux-là, a analysé le champion unifié. J’ai trouvé ça antisportif et salaud. Certains gauchers sont de bons boxeurs et possèdent de belles habiletés, mais pas lui.»

Ouellet, le héros obscur

Dans certains combats, il peut y avoir un héros obscur qui peut faire une différence dans le résultat. Pour Beterbiev, ce fut le "cutman" Luc-Vincent Ouellet.

L’homme de coin a fait un travail remarquable avec la coupure de son boxeur à compter du quatrième round, durant lequel le sang coulait à flots. Après le duel, on a eu besoin de 12 points de suture pour fermer la plaie.

«J’ai fait de mon mieux pour éviter que l’arbitre Michael Griffin ou un médecin arrête le combat, a expliqué Luc-Vincent Ouellet, qui n’est pas habitué d’avoir les projecteurs braqués sur lui. Je perdais mes gros "Q-tips" dans la coupure.

«Ça n'arrive pas souvent. Il n’y avait rien à faire. Il n’y avait pas de solution miracle.»

Il faut comprendre l’enjeu qui se jouait entre les rounds. Si la blessure continuait de prendre de l’ampleur, le combat pouvait être arrêté à tout moment. Les deux boxeurs auraient dû s'en remettre à la carte des juges pour déterminer un gagnant.

Si ce scénario s’était concrétisé, Beterbiev aurait été dans le pétrin. Deux des trois juges avaient accordé les trois premiers rounds à Browne.

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Par chance, c’est un arbitre d’expérience qui était au centre de l’action. Il n’a pas paniqué devant la blessure de Beterbiev et il a laissé le combat se poursuivre.

Prêt pour les autres champions

Beterbiev prendra maintenant quelques semaines de repos afin de panser sa blessure. Elles seront bien méritées.

Par la suite, le champion unifié veut poursuivre la conquête des autres titres des mi-lourds. Son prochain duel pourrait avoir lieu à l’été 2022. Il aimerait bien en découdre avec Joe Smith Jr. (champion WBO) ou Dmitry Bivol (champion WBA).

Beterbiev a expliqué sa philosophie par rapport aux ceintures. C’est fort intéressant.

«Ça n’a pas rapport avec le nombre de ceintures que je peux avoir, a mentionné le Montréalais d’origine tchétchène. Je pourrais toutes les avoir, mais ça ne voudrait pas dire que je suis le meilleur.

«À mon prochain combat, j’aimerais me battre en unification. Peu importe contre qui.»

Et Canelo Alvarez, dans tout ça?

«S’il peut monter ou descendre de catégorie, j’aurais de l’intérêt pour l’affronter. C’est le meilleur boxeur “livre pour livre” au monde. Ce serait un grand défi.»

Le mot de la fin revient à Marc Ramsay.

«Ce serait intéressant à plusieurs niveaux. Toute l’équipe a envie d’un combat comme celui-là. Ça nous allume beaucoup, surtout pour le défi que ça représente. On n’irait pas là pour être des figurants comme plein de monde a fait. On irait là pour battre Canelo.»

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