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Monde

Un corridor maritime attendu entre Chypre et Gaza pour acheminer de l'aide

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Agence France Presse

2024-03-08T20:57:18Z
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L'Union européenne et les États-Unis ont annoncé vendredi l'ouverture prochaine d'un corridor maritime entre Chypre et la bande de Gaza pour acheminer l'aide humanitaire dans le territoire palestinien menacé de famine et bombardé par Israël, après cinq mois de guerre.

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Cette annonce a suivi celle du président américain Joe Biden jeudi sur une opération humanitaire majeure par mer impliquant selon des responsables américains la construction d'une «jetée temporaire» à Gaza pour permettre l'arrivée d'«aides massives», qui pourrait cependant prendre plusieurs semaines.

Israël s'est «félicité» du corridor humanitaire prévu entre Chypre et Gaza, distantes d'environ 370 km.

Après cinq mois d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre par une attaque sanglante du Hamas contre Israël, les frappes israéliennes sur Gaza ne connaissent aucun répit: ces dernières 24 heures, au moins 78 personnes y ont péri, portant à 30.878 le bilan des morts à Gaza depuis le début du conflit selon les autorités du mouvement islamiste.

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Les États-Unis mettent une pression grandissante sur Israël, leur allié, qui assiège Gaza depuis le 9 octobre et ne laisse entrer les camions d'aides qu'au compte-gouttes en provenance d'Égypte.

Selon l'ONU, sur les 2,4 millions d'habitants dans le territoire exigu, 2,2 millions sont menacés de famine avec d'importantes pénuries de nourriture et d'eau potable et 1,7 ont été déplacés par les combats et les frappes israéliennes qui ont provoqué des destructions colossales.

Opération «complexe»

«Nous sommes très proches de l'ouverture de ce corridor, avec un peu de chance ce dimanche», a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen au port de Larnaca dans le sud de Chypre, le pays de l'Union européenne géographiquement le plus proche de Gaza.

«La situation humanitaire à Gaza est désastreuse (...) C'est pourquoi la Commission européenne, l'Allemagne, la Grèce, l'Italie, les Pays-Bas, Chypre, les Émirats arabes unis, le Royaume-Uni et les États-Unis annoncent aujourd'hui leur intention d'ouvrir un corridor maritime pour acheminer l'aide humanitaire supplémentaire qui fait cruellement défaut», selon une déclaration commune des participants.

Tout en reconnaissant que cette opération serait «complexe», ils ont souligné leur détermination à oeuvrer pour «garantir que l'aide soit acheminée le plus efficacement possible».

Accompagnée des Premiers ministres de Grèce Kyriakos Mitsotakis et de Belgique Alexander De Croo, Mme von der Leyen doit se rendre le 17 mars en Egypte, médiateur dans le conflit et qui maintient fermée sa frontière terrestre avec la bande de Gaza.

Vendredi, plusieurs pays arabes et occidentaux, dont les États-Unis et la France, ont effectué de nouveaux largages aériens de nourriture et d'aides médicales.

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Mais ces parachutages, de même que l'envoi d'aide par la mer, ne peuvent se substituer à la voie terrestre, estime l'ONU qui met en garde contre une «famine généralisée presque inévitable» à Gaza.

Par ailleurs, cinq personnes ont été tuées vendredi et dix autres blessés par la chute de colis d'aide humanitaire largués par des avions sur la ville de Gaza, selon une source hospitalière.

D'après le ministère de la Santé du Hamas, au moins 20 civils, la plupart des enfants, sont morts de malnutrition et de déshydratation à Gaza.

Les soldats israéliens ont pris de vastes secteurs du territoire palestinien depuis le lancement de leur offensive terrestre le 27 octobre, dont le petit port de Gaza.

Occupée par l'armée israélienne de 1967 à 2005, la bande de Gaza, déjà soumise à un blocus israélien depuis la prise du pouvoir par le Hamas en 2007, est bordée par Israël, l'Égypte qui garde sa frontière fermée et la mer Méditerranée.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque d'une ampleur sans précédent du Hamas qui a entraîné la mort d'au moins 1 160 personnes, la plupart des civils, dans le sud d'Israël, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles.

Environ 250 personnes ont aussi été enlevées et emmenées à Gaza ce jour-là, et 130 otages y sont encore retenus, dont 31 seraient morts d'après Israël.

«Tout le monde criait»

En riposte, Israël a juré d'anéantir le Hamas, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les États-Unis et l'Union européenne.

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«L'armée israélienne continuera à opérer dans toute la bande de Gaza, y compris à Rafah (sud), le dernier bastion du Hamas», a répété jeudi le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Pour parvenir à la «victoire totale», Israël dit préparer une offensive terrestre sur Rafah, à la frontière égyptienne, où sont massés près de 1,5 million de Palestiniens selon l'ONU.

«Nous dormions quand un missile a touché la maison. Tout le monde a commencé à crier. Ma belle-soeur et ses enfants ont été tués. Nous ne savons pas où aller maintenant avec nos enfants», raconte en pleurs à Rafah Jamila Abou Audeh, une déplacée de 55 ans.

Après quatre jours de négociations infructueuses au Caire, les négociations sur une trêve impliquant les pays médiateurs -Égypte, Qatar, États-Unis- doivent reprendre la semaine prochaine, selon un média égyptien progouvernemental.

Les médiateurs espéraient pouvoir arracher un accord sur une trêve associée à une libération d'otages en échange de prisonniers palestiniens avant le ramadan, le mois sacré du jeûne pour les musulmans, qui commence en début de semaine prochaine.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a déclaré vendredi qu'il appartenait au Hamas d'accepter un trêve avec Israël, mais la branche armée du groupe a dit que le Hamas ne ferait «aucun compromis» sur ses exigences d'un cessez-le-feu définitif et d'un retrait des troupes israéliennes en échange de tout accord sur une libération des otages.

La guerre a aussi entraîné une flambée de violences en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où les forces israéliennes ont tué un membre du Jihad islamique, allié du Hamas, qui avait mené des attaques contres des troupes à Silat al-Harithiya, près de Jénine.

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