Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Un convoi de la libârté à Québec? C’est assez!

Partager
Photo portrait de Josée Legault

Josée Legault

2022-02-03T10:00:00Z
Partager

« Vingt-trois mois, c’est difficile. » Lancé mardi sur un soupir alors qu’il abandonnait sa taxe santé, le constat de François Legault sur la pandémie est ce qu’il est.

« Difficile » aussi pour une population, ici comme ailleurs, aux prises avec des consignes souvent dictées par la dynamique politique du jour.

Difficile pour des Québécois doublement vaccinés qui, trop peu informés par la Santé publique, boudent la troisième dose de vaccin, pourtant essentielle pour réduire leur risque d’hospitalisation ou de mort.

Difficile pour les résidents et commerçants du centre-ville d’Ottawa. Otages du soi-disant convoi de la liberté depuis une semaine, l’inaction béate de la police et de l’Hôtel de Ville les laisse exaspérés et en colère.

Difficile pour les gens de Québec. Des franges québécoises du même mouvement issu en bonne partie de l’extrême droite, leur promettent d’envahir la capitale nationale avec leur propre convoi de la libârté.

Apprendre du siège d’Ottawa

Le premier ministre François Legault et le maire Bruno Marchand appellent ces combattants patentés de la libârté à manifester « dans le respect ». Du « respect » ?

Il est où, le respect, dans les rues d’Ottawa ? Il est où le respect de ceux qui menacent de jammer Québec comme Ottawa l’est encore ?

Les implorer de se comporter avec respect ? Aussi bien demander à Jeff Bezos d’emménager dans un refuge de sans-abri. Ça ne va pas arriver.

Bruno Marchand jure qu’il ne sera pas aussi patient que le maire d’Ottawa. François Legault dit s’en remettre aux policiers de Québec. Alors, que faire ?

À moins de nommer le Bonhomme Carnaval responsable de la sécurité, ne reste qu’à établir un vaste périmètre de sécurité empêchant les véhicules non autorisés de s’approcher de l’Assemblée nationale et de ses environs.

Si les apôtres autoproclamés de la libârté veulent manifester leur rejet des mesures sanitaires et leur rêve délirant de renverser les gouvernements, qu’ils le fassent, mais à pied, comme tout le monde.

Que les autorités politiques et policières n’aient rien appris du siège ahurissant d’Ottawa serait en effet inconcevable.

Publicité
Publicité