Protectionnisme américain: un «Buy North America Act» envisageable?
Agence QMI
Plusieurs exportateurs et entreprises manufacturières du Québec souhaiteraient voir la signature d’un «Buy North America Act» pour favoriser leur croissance économique.
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Une réalisation qui pourrait être difficile, selon Véronique Proulx, présidente-directrice générale de Manufacturiers et Exportateurs du Québec.
«Je pense qu’un “Buy North America Act”, à ce stade-ci, c’est peut-être difficilement envisageable, mais le gouvernement fédéral doit poursuivre ses efforts pour obtenir certaines exemptions, par exemple, dans le secteur de l’électrification des transports», a-t-elle expliqué samedi en entrevue à LCN.
Le protectionnisme américain complique la tâche de plusieurs entreprises québécoises qui souhaitent obtenir des contrats aux États-Unis.
Le secteur du transport électrique est particulièrement touché par ces contraintes puisque l’administration du pays souhaite mettre en place des crédits d’impôt de 12 500$ pour tous les véhicules électriques fabriqués aux États-Unis.
«Donc, pour ceux qui sont dans cette industrie-là ou qui sont en train d’investir pour la développer, parce que c’est une industrie qui est encore relativement émergente, ça veut dire qu’elles ne seront pas compétitives lorsque leurs produits seront vendus sur le marché américain», a souligné Mme Proulx.
Cette dernière a ajouté que le marché canadien est un petit marché qui «a besoin d’accéder aux marchés internationaux pour pouvoir assurer sa croissance».
L’industrie aimerait que les nouveaux ministres fédéraux en poste travaillent à rendre les échanges plus équitables.
«Présentement, une entreprise étrangère, américaine par exemple, qui souhaite accéder au marché public au Canada ou au Québec n’a pas besoin d’avoir un pied-à-terre, n’a pas besoin de fabriquer ici localement», a précisé Mme Proulx.
«Il faut s’assurer que si, nous, on donne accès à nos marchés publics, et bien qu’il y ait une réciprocité au niveau des accords», a-t-elle plaidé.