Un autobus fonce dans une garderie à Laval: «On a eu de la difficulté à le maîtriser, on l’a frappé», raconte un témoin
Antoine Lacroix et Jonathan Tremblay
Plusieurs hommes ont été nécessaires mercredi pour maîtriser le chauffeur qui était hors de lui en sortant de l’autobus.
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« Au début, on pense que c’est un accident bête, notre premier réflexe ce n’est pas de penser que quelqu’un a fait ça », a confié au Journal Mario Sirois, un résident du secteur.
Mercredi, celui-ci était chez lui quand il a entendu un « bruit infernal ». Il s’est immédiatement précipité à l’extérieur et rué vers la garderie.
C’est alors qu’il a vu Pierre Ny St-Amand se dénuder et lancer à un père : « Veux-tu te battre ? ».
Deux hommes venant tout bonnement porter leur enfant à la garderie ont alors commencé à se bagarrer pour neutraliser le chauffard qui semblait en crise et avait enlevé le bas de son uniforme.
Force nécessaire
Dès lors, des voisins, dont M. Sirois, ont accouru pour les aider.
« On a maîtrisé le gars avec la force nécessaire, même à trois. J’avais mon genou dans son dos, et je lui disais : “tu ne te lèveras plus de là”. Il était magané », a-t-il rapporté.
« On l’a tenu jusqu’à ce que les policiers lui passent les menottes », a ajouté Hamdi Ben Chaabane, un autre voisin qui a participé à l’intervention.
- Écoutez Hamdi Benchaabane, présent sur la scène du drame, discuter avec Benoit Dutrizac via QUB radio:
Sur place mercredi, Le Journal a interagi avec l’un des pères. Exténué, les mains enflées, l’homme peinait à se remettre du moment irréel qu’il venait de vivre.
« Live, je ne suis pas game d’en parler, je vais attendre », a-t-il laissé tomber.
Lui-même père
St-Amand, 51 ans, est chauffeur à la Société de transport de Laval (STL) depuis une dizaine d’années. Il portait d’ailleurs son uniforme avant l’accident, mercredi.
Il est le père de deux jeunes filles, une d’âge primaire et l’autre d’âge préscolaire qui ne fréquente pas cette garderie.
Il a été adopté du Cambodge et a grandi dans une famille à Sept-Îles, sur la Côte-Nord, selon nos informations.
Depuis 2014, la petite famille habite à un peu plus de 5 km du lieu du drame, rue de la Station.
Mercredi, des employés de la STL avaient eu comme mot d’ordre de garder le silence, mais le bouleversement et l’incompréhension face à ce drame n’ont pu les empêcher de glisser quelques mots par rapport à leur collègue, qui était reconnu pour son tempérament calme et discret.
« C’est sûr qu’on le connaît. On ne comprend tous pas. C’est triste », a lancé une employée, visiblement ébranlée.
« On essaie tous de comprendre. C’est sûr qu’il y a deux fils qui se sont touchés », a laissé tomber un autre.
-Avec Maxime Deland, Félix Séguin et TVA Nouvelles
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