La coupe Ryder, un apprentissage en or pour Scottie Scheffler
Agence QMI
Scottie Scheffler aura dû attendre à sa troisième saison sur le circuit de la PGA avant de savourer un premier titre, et ensuite moins d’un mois avant de goûter à nouveau à la victoire. Ces exploits ne sont pas étrangers à sa participation à la coupe Ryder, en septembre dernier.
En fait, cette première présence à l’âge de 25 ans au symbolique tournoi par équipes lui a insufflé une importante dose de confiance. Jamais il n’aurait cru percer l’alignement américain si rapidement.
«Ce fut un tremplin dans mon parcours et dans ma carrière, a assuré celui qui a fait partie de l’équipe ayant fracassé les records dans une écrasante victoire de 19-9 sur les Européens, à Whistling Straits, l’automne dernier.
«J’avais toujours rêvé de jouer ce tournoi et d’intégrer cette équipe. J’adore jouer pour mon pays», a ajouté celui qui avait également participé à la Walker Cup en 2017. Celle-ci, destinée aux amateurs, utilise une formule semblable alors qu’elle oppose les États-Unis à la Grande-Bretagne et l’Irlande.
«Je savais que plusieurs de mes coéquipiers voulaient que j’y participe. Ils m’avaient pris sous leurs ailes. Ça m’a donné de la confiance et j’ai cru en moi», a expliqué celui qui avait engrangé 2,5 points sur une possibilité de trois.
Scheffler avait entre autres battu le meneur mondial, Jon Rahm, 4 et 3, dès le vert du 15e.
«Ce tournoi m’a catapulté vers les plus hauts sommets, c’est certain.»
Séquence de feu
Quatre mois plus tard, il a réussi à enfin percer le cercle des vainqueurs du circuit de la PGA, en flirtant sur sa route avec la victoire à trois reprises.
C’était donc une question de temps avant qu’il ne soulève un trophée.
Toutefois, il n’était pas préoccupé par ce moment tant attendu qui est survenu à l’Omnium de Phoenix, le 13 février dernier, notamment grâce à une éclatante troisième ronde de 62 (-9) au TPC Scottsdale.
Trois semaines plus tard, il a enfilé l’emblématique veste rouge de l’Invitation Arnold Palmer en offrant un jeu impeccable dans des conditions difficiles, à Bay Hill.
«Les attentes provenaient surtout de l’extérieur. Je ne m’ajoute pas cette pression, car j’adore la compétition. En entrant dans un tournoi, je souhaite surtout bien y jouer. Je ne pense pas à une première. Je ne vise pas à m’enlever un poids», a soutenu celui qui occupe maintenant le cinquième rang mondial.
Deux de suite?
Comme il traverse une excellente séquence, un sacre au Players dans les prochains jours pourrait lui permettre de déloger Jon Rahm de son trône au sommet du classement mondial. Rien n’est impossible, car il a goûté à la victoire à deux de ses trois dernières sorties. Et il se trouve déjà dans le peloton de tête à Sawgrass, alors qu’il n’a toujours pas complété sa première ronde. Tous les espoirs sont donc permis.
Surtout s’il conserve le même plan de match. Le Stadium Course est réputé pour créer des surprises. À son deuxième passage à Ponte Vedra Beach, Scheffler ne se fait aucune attente. La dernière fois qu’il a aligné deux gains de suite, c’était au collège, si sa mémoire ne fait pas défaut.
Mais il possède tous les outils dans son sac pour créer des flammèches, d’autant plus qu’il joue en confiance et sans véritable pression.
«Le golf est un jeu très drôle. Je ne m’attends pas à grand-chose quand je débarque en tournoi. Mais je suis certain qu’un scénario semblable (gagner deux tournois de suite) peut survenir.
«Pour l’instant, je préfère parler de coïncidence comme j’ai gagné deux tournois à mes trois départs. Pour le reste, je dois bien jouer pour en gagner un autre.»
Maintenant qu’il a appris à gagner et qu’il continue à appliquer la même recette, ses rivaux et les amateurs devront constamment l’avoir à l’œil. Dire qu’il y a tout juste un mois, il cherchait encore à savourer un premier titre. Les temps changent rapidement.
La bareb ou les bâtons
De mauvais poil à la fin janvier, Tommy Fleetwood a commis l’irréparable. Il a saisi son rasoir et il a rasé sa distinctive barbe.
Oui, l’irréparable. Car il a préféré épargner ses bâtons de son élan de «folie»! Insatisfait de ses résultats, quelque chose devait écoper pour faire tourner le vent.
«J’étais vraiment dans un mauvais état d’esprit. J’étais de mauvaise humeur. C’était la barbe qui partait ou je brisais mes bâtons», a-t-il raconté sur un ton mi-sérieux.
Sa pilosité faciale a donc écopé, changeant ainsi son style et le regard de ses jeunes rivaux qui ne le trouvaient plus tout à coup aussi «vieux» qu’il en avait l’air.
Réactions immédiates
«Je venais de fêter mes 31 ans avant un tournoi à Abu Dhabi en janvier et je jouais avec Viktor Hovland et Collin Morikawa. En me voyant sans ma barbe, ils ont “Googlé” mon âge pour le connaître. Ils croyaient que j’approchais la quarantaine. Ce fut dur à encaisser pour être honnête, a relaté le sympathique Anglais.
«Quand je me suis rasé, j’ai gagné 15 ans. Tout le monde a noté que je paraissais beaucoup plus jeune sans barbe. C’est positif. Mais ma femme Clare me préfère avec la barbe, donc je vais la laisser pousser à nouveau.
«Il faut par contre que je garde mon tempérament et que je continue à sourire, sinon elle disparaîtra à nouveau», a-t-il prévenu alors qu’il a enregistré deux tops 20 depuis cette «coupe à blanc».
Il va s’en dire qu’il est plus facile de discuter d’un sujet aussi léger lorsqu’un athlète figure au sommet du tableau et que la météo ne prévoit rien de bon pour les prochains jours. Fleetwood mène provisoirement le Championnat des joueurs du circuit de la PGA dont la première ronde est encore freinée par les intempéries.
Depuis deux ans, le golfeur qui évolue davantage sur le circuit européen (DP World Tour) est passé du 10e au 49e rang mondial.
Pas facile au 17e
Avec les vents soutenus soufflant de 30 à 50 km/h samedi, les golfeurs prieront pour que leur balle atterrisse au sec sur la presqu’île du 17e fanion.
Des rafales dépassant les 60 km/h balaieront aussi le parcours du TPC Sawgrass.
Le vent provenant du nord et du nord-ouest aura pour effet de pousser les balles en direction du vert, au fameux 17e, où le vert ondulé de 3900 pieds carrés est entouré d’eau. La sélection du bâton ne sera pas évidente en fonction du vent. Les golfeurs n’auront aucune marge d’erreur. Dimanche, le mercure qui s’élèvera à seulement 10 degrés Celsius promet aussi de compliquer la tâche en étant accompagné de bourrasques soufflant à 35 km/h depuis l’océan.
Mode survie
Au fil des années, les vétérans golfeurs ont raconté de nombreuses histoires d’horreur aux plus jeunes à propos du 17e du Stadium Course, long de 137 verges.
«Tiger (Woods) et Freddy (Couples) m’ont déjà raconté avoir frappé des coups de fer 5 au 17e par des jours froids et venteux, a relaté le champion en titre, Justin Thomas. Ce parcours est un animal différent dans de telles conditions. Il faut savoir y survivre.
«Je ne les ai jamais expérimentées et ce n’était pas dans mon objectif de le faire non plus.»
Un coup «sexy»
À titre indicatif, selon la force des vents, les golfeurs hésitent généralement entre un fer 9 et certains types de wedges sur cette courte, mais redoutable normale 3.
Bordée par la flotte, il est difficile d’y exécuter un coup «sexy» dans le vent, au froid, avec un fer long en main.
Ce 17e promet d’être un véritable théâtre samedi après-midi et dimanche.