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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Un anti-vaccin est rendu à 35 500 $ de contraventions

Celui qui se met en scène sur les réseaux sociaux a aussi quatre dossiers au criminel

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Photo portrait de Francis Pilon

Francis Pilon

2021-09-03T04:00:00Z
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Le militant anti-vaccin François Amalega Bitondo collectionne les infractions avec au moins pour 35 500 $ de contraventions depuis le début de la pandémie. 

• À lire aussi: Un leader du mouvement contre les mesures sanitaires ne veut plus d’étoile jaune

Le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a confirmé au Journal que M. Amalega Bitondo avait reçu 23 constats d’infractions en vertu de la Loi sur la santé publique depuis le début de la pandémie. Chacun de ces tickets vaut au moins 1546 $ avec les frais, pour un total de 35 558 $. 

Et ce n’est pas tout. Le militant anti-vaccin et anti-masque a aussi quatre dossiers au criminel par rapport à un événement qui s’est déroulé en juillet. 

François Bitondo Amalega a abordé sans ménagement le chef néo-démocrate Jagmeet Singh jeudi à Montréal.
François Bitondo Amalega a abordé sans ménagement le chef néo-démocrate Jagmeet Singh jeudi à Montréal. Photo REUTERS

À l’époque, l’homme de 43 ans avait tenté d’entrer dans un Canadian Tire avec un groupe qui n’était pas masqué. Son action avait duré deux journées consécutives. Résultat ? Il a écopé de quatre accusations criminelles notamment pour avoir troublé la paix. 

Le leader du mouvement contre les mesures sanitaires devra se présenter devant le tribunal de Joliette le 15 septembre prochain pour cette affaire.

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Des dépliants contre les mesures sanitaires distribués par François Amalega Bitondo.
Des dépliants contre les mesures sanitaires distribués par François Amalega Bitondo. Photo tirée de Facebook

Un trouble-fête

D’ici là, Amalega Bitondo multiplie les coups d’éclat pour s’opposer à la vaccination et au port du masque. 

Il n’hésite pas à se mettre en scène sur les réseaux sociaux en filmant fièrement toutes ses actions. 

Jeudi encore, il a interpellé sans ménagement le chef du NPD Jagmeet Singh durant un événement à Montréal dans le cadre de la campagne électorale. 

« Je suis surpris que le chef du NPD ne sache pas que le vaccin COVID est expérimental », criait le complotiste. M. Singh a d’abord essayé d’engager le dialogue avec lui et a finalement poursuivi son chemin. 

Il s’est aussi fait arrêter quelques heures plus tard devant les studios de TVA à Montréal, juste avant le Face-à-face.

Il a été arrêté un peu plus tard, devant les locaux de TVA Nouvelles, peu avant le débat des chefs (Amalega est dans l’autopatrouille).
Il a été arrêté un peu plus tard, devant les locaux de TVA Nouvelles, peu avant le débat des chefs (Amalega est dans l’autopatrouille). Photo Agence QMI, Thierry Laforce

Mercredi matin, François Amalega Bitondo et des militants contre les mesures sanitaires ont gâché la rentrée scolaire de centaines d’élèves et choqué de nombreux parents en manifestant contre le port du masque devant une école primaire de Lanaudière. 

Durant la dernière semaine du mois d’août, le militant anti-vaccin a aussi interrompu la conférence de Valérie Plante pour lui poser des questions sur le passeport vaccinal. Il avait aussi perturbé durant plusieurs minutes un point de presse de Christian Dubé le 10 août. 

Candidat au doctorat  

Avant d’être militant, François Amalega Bitondo était un brillant universitaire. Il a terminé sa maîtrise au Département de mathématiques et de statistique de l’Université de Montréal vers 2016. 

« Je suis vraiment surpris. Je viens d’apprendre qu’il était devenu activiste. François était un de mes meilleurs étudiants à l’époque. Très gentil et très souriant », confie Yvan Saint-Aubin, son ancien professeur au Département de mathématiques et de statistiques. 

Ce dernier raconte que François Amalega Bitondo venait tout juste d’être admis au doctorat en mathématique à l’UQAM. Selon lui, le militant anti-vaccin a aussi enseigné les maths au Collège Jean-de-Brébeuf, à HEC Montréal et même à l’ÉTS. 

« Il était définitivement bien parti. Je me réjouis de vous dire au moins qu’il avait un dossier académique de premier niveau », précise M. Saint-Aubin. 

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