Un animateur populaire à la dérive dans l’émission Bon matin Chuck
CRAVE
Annie Hogue
La vie de Chuck, un animateur vedette, vole en éclats après un scandale qui fait la une des journaux. D’un seul coup, il perd tout ce qu’il avait bâti. Afin de prouver sa bonne volonté et de regagner l’amour du public, il entre dans un centre de réadaptation pour personnes souffrant de dépendances. Cependant, il ne le fait que pour la forme, puisqu’il est persuadé de n’avoir aucun problème.
Le comédien Nicolas Pinson est le créateur de Bon matin Chuck, une comédie dramatique librement inspirée de sa propre vie. Consultant au scénario et interprète de Chuck, Nicolas Pinson avait envie de voir naître cette série depuis un moment. Ex-toxicomane, il a souhaité porter à l’écran une histoire similaire à la sienne, dans laquelle, même si le propos est dramatique, l’humour tient une place de choix.
«Bon matin Chuck, c’est l’histoire d’un animateur vedette à la télé. Depuis quelques années, il est à la barre d’une émission matinale très populaire. Ce que le public ne sait pas, c’est que du vendredi midi, à la fin de l’émission, jusqu’au dimanche soir, Chuck se met en mode party. Suivent trois journées d’excès, où il consomme de la cocaïne et de l’alcool. La phrase fétiche de Chuck est d’ailleurs: “Work hard, party hard” (NDLR: travailler fort et fêter fort)», mentionne Nicolas Pinson.
Une erreur coûteuse
Ainsi, depuis des années, Chuck est sobre durant la semaine et fait des excès tous les week-ends. «Il arrive parfois éméché le lundi matin, mais grâce au maquillage et à l’aide de ses collaborateurs, ça ne paraît pas. Or au début de la série, Chuck frappe un mur et, le lundi matin, il ne rentre pas au boulot», explique son interprète.
Dès lors, c’est la dérape! On tente en vain de camoufler l’absence de l’animateur vedette. Rapidement, la nouvelle de ses excès enflamme les médias et, en quelques heures, Chuck perd tout ce qu’il avait mis des années à bâtir.
La seule solution
Chuck ne comprend pas pourquoi il y a un tel battage médiatique autour de cette histoire. Il croit que s’il peut tenir toute la semaine sans consommer ni alcool ni drogue, on ne peut pas parler de dépendance. Il a toutefois conscience de tout ce qu’il est en train de perdre: sa conjointe parle même de rupture. Chuck sait qu’il doit faire quelque chose. Pour sauver les apparences et regagner l’amour du public, il accepte d’entrer dans un centre de réadaptation. «On lui propose de suivre une thérapie de trois mois, puis de profiter de sa popularité pour devenir le porte-parole de l’établissement, ce que Chuck accepte», indique le créateur de la série.
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Chuck se voit alors forcé de vivre avec des étrangers: au centre, il est entouré de gens qui souffrent de dépendances de toutes sortes. Lionel, un policier, a des problèmes d’alcool. Nathalie, qui travaille dans le domaine de la construction, est devenue accro aux médicaments après avoir obtenu une ordonnance pour guérir une blessure. Joël, lui, n’est bien que lorsqu’il est en thérapie. Quant à la jeune Talia, c’est son père qui l’a forcée à suivre un traitement au centre. Chuck est sensible à leur détresse, mais ne croit pas avoir beaucoup de points communs avec eux. «Le plus dur, dans ce genre de démarche, c’est d’avouer qu’on a un problème. C’est pourtant le point de départ et une condition essentielle pour que la thérapie fonctionne», souligne Nicolas Pinson.
Marie et Gilles dirigent le centre. La première est psychiatre, et le second, thérapeute en chef. Au cours de leur séjour, leurs patients apprendront à vivre tous ensemble. Si, au départ, Chuck se sent très différent de ses compagnons, il découvrira que son histoire et son parcours ne sont pas si différents des leurs.