Un an après le décès de Jean-Pierre Ferland, Julie Anne Saumur se confie
Samuel Pradier
Julie Anne Saumur partageait la vie de Jean-Pierre Ferland depuis plus de 16 ans lorsqu’il est décédé, le 27 avril 2024. Pour souligner l’hommage fait au chanteur lors du dernier variété de Star Académie, elle a accepté de monter sur scène pour chanter avec Lara Fabian. Un moment d’intense émotion pour Julie Anne, que l’on a rencontrée en coulisses de l’émission.
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Lorsque Jean-Philippe Dion a appelé Julie Anne Saumur pour l’inviter à participer à un hommage à Jean-Pierre Ferland à Star Académie , elle n’en revenait pas. «Je trouvais ça très beau de faire un hommage à mon chum, mais quand il a ajouté qu’il aimerait que j’en fasse partie, je suis restée sans mots. Je n’étais pas sûre. C’était naturel et normal pour moi de chanter avec Jean-Pierre, mais là, qu’ils m’appellent pour lui rendre hommage, j’ai trouvé ça très généreux. Ça m’a beaucoup touchée. Je suis très contente et honorée.»
Elle était d’autant plus touchée et fébrile qu’elle n’était pas montée sur scène depuis un petit bout. «La dernière fois que j’ai chanté, c’était le 8 juillet 2024, pour un concert-bénéfice au profit de La Maison Adhémar-Dion. Je n’avais pas chanté depuis, parce que je n’avais pas le goût. Je n’ai pas encore fait mon deuil; j’ai commencé, mais ce n’est pas fini. Je pense que ça va me prendre encore beaucoup de temps.»
Au jour le jour
Près d’un an après le décès de Jean-Pierre Ferland, Julie Anne nous a confié que son quotidien est encore marqué par le deuil. «C’était très difficile depuis son décès, jusqu’à tout récemment. Je n’en pouvais plus. J’avais mal à la vie, je n’étais vraiment pas bien, mais j’ai décidé de demander de l’aide parce que ça n’allait pas du tout. Je suis allée voir une travailleuse sociale et elle m’aide énormément. J’ai repris un peu de vivacité, mais je n’en reviens pas que ça fera bientôt un an. Il me manque tellement. On était tout le temps collés ensemble, on faisait tout ensemble.» Si la dernière année n’a pas été facile, elle sait qu’elle a encore du chemin à faire. «Il y a encore des périodes plus difficiles. En ce moment, je ne dors plus de la nuit, je ne sais pas pourquoi.»
Julie Anne habite toujours le domaine cher au coeur de Jean-Pierre, à Saint-Norbert. «Je me souviens que quand Jean-Pierre m’a demandé d’emménager avec lui, je n’y pensais pas du tout. Je suis une fille de ville et je ne me voyais pas déménager à la campagne. Je lui ai dit qu’on allait essayer, et je dois dire que la première année, c’était difficile. Je n’étais pas habituée. Mais maintenant, je ne partirais plus de là. Ça ne me dérange plus. Je trouve que tout est beau et je suis très bien dans cette maison.»
Son homme est partout dans cette maison, et ça la rassure. «Je parle tout le temps à Jean-Pierre. Je n’ai rien changé depuis son décès, tout est resté pareil. C’est une partie de lui, c’est lui qui a décoré la maison. Je ne veux pas enlever ça, il est encore là pour moi. Il est toujours dans mon coeur.»
Elle peut aussi compter sur la présence de Wallis, le chien qu’ils avaient adopté ensemble, il y a quelques années. «Elle ne peut plus marcher avec ses pattes arrière, donc je lui ai acheté un carrosse. Elle se promène partout et elle joue avec les autres chiens. C’est un autre lien avec Jean-Pierre. Quand on a eu ce chien, grâce à l’émission Sucré salé, je lui avais proposé de l’appeler Madame Simpson, du nom de la comédie musicale qu’il voulait faire. Mais il m’a plutôt proposé de l’appeler Wallis, ce qui est encore plus beau.»

Une absence pesante
Quand elle évoque son amoureux disparu, Julie Anne se souvient surtout de sa générosité et de leurs fous rires. «On était vraiment niaiseux ensemble. On avait le même sens de l’humour. On partait à Québec et on riait pendant deux heures dans la voiture. C’est quelque chose qui me manque énormément. Jean-Pierre était aussi toujours en création, c’était le fun d’être à ses côtés. Il était vivant et il aimait tout. Tout était beau pour lui, et c’était toujours plus beau. Il était intense et j’aimais ça de lui.»
Si la douleur est toujours aussi vive, près d’un an plus tard, c’est que tout est arrivé subitement. Elle n’était pas préparée à son départ. «Il faisait de la physio parce qu’il ne marchait plus beaucoup. Il n’était pas stable sur ses pieds. Il est tombé deux fois en une fin de semaine. Il a été placé à l’hôpital, le jour de la Saint-Valentin. Ils m’ont appelée pour me dire qu’il ne pouvait pas revenir à la maison pour le moment. Peu de temps après, la thérapeute m’a dit qu’il allait mieux et qu’il allait pouvoir revenir à la maison, mais finalement, ça n’a pas pu se faire. Quelques jours avant son départ, on écoutait le concert qu’on avait fait avec l’OSM, on riait ensemble, on avait du plaisir. Trois jours plus tard, c’était fini. En plus, il est décédé sans moi. J’étais partie quelques minutes chercher mon chien. Je pense qu’il a voulu m’épargner ça. J’ai encore de la difficulté à croire qu’il n’est plus là.»
L'avenir
Depuis que Jean-Pierre est décédé, Julie Anne doit réapprendre à vivre seule. «Je ne sais pas trop où je m’en vais encore, je ne sais pas vraiment ce que je veux. Quand tu passes tellement de temps avec quelqu’un et qu’il disparaît... Je me retrouve seule et je ne sais pas quoi faire avec moi-même. C’était mon âme soeur, on était toujours ensemble et là, il est parti. Je me demande qui je suis maintenant, qu’est-ce que je veux dans la vie... Il faut que je prenne le temps.»
Pour tenir le coup, elle aime réécouter ses disques. «On écoutait souvent ses albums, le soir, à la maison. Je lui faisais parfois redécouvrir des chansons qu’il avait écrites longtemps avant. Il en a tellement fait qu’il en redécouvrait certaines. Aujourd’hui, le réécouter m’apaise, même s’il m’arrive de pleurer comme un bébé, mais ça me réconforte. Ça me fait du bien, je le trouve tellement bon. C’est tellement extraordinaire ce qu’il a fait!»
Quant à son avenir, Julie Anne Saumur confie que tout est encore nébuleux. «J’y vais graduellement. Je suis allée à Star Académie et j’ai vu que j’étais capable. Il y a des spectacles hommages à Jean-Pierre qui s’en viennent cet été. L’OSM va faire un concert en juin 2027, et probablement un album instrumental. De mon côté, j’aimerais faire un spectacle avec ses chansons, mais je ne peux pas tout faire en même temps. Je vais voir ce que je vais faire à plus long terme.