Un pourfendeur de la police de Québec arrêté pour agression sexuelle
Kathryne Lamontagne et Félix Séguin | Bureau d'enquête
L’un des amis de Pacifique Niyokwizera, qui a subi une arrestation policière musclée le weekend dernier à Québec, a été épinglé jeudi pour avoir agressé sexuellement deux adolescentes avec deux complices allégués, a appris notre Bureau d'enquête.
Kalilou Barry, 19 ans, a donné des entrevues médiatiques au cours des derniers jours pour dénoncer la brutalité policière qu’aurait subie son ami Pacifique Niyokwizera, 18 ans, près du Dagobert. Barry était du groupe qui accompagnait le jeune homme lorsque l’altercation avec les policiers est survenue, dans la nuit du 26 au 27 octobre.
Or, Barry est dans la mire des enquêteurs des crimes sexuels du Service de police de la Ville de Québec depuis quelques semaines, peut-on lire dans des documents confidentiels obtenus par notre Bureau d’enquête.
L’individu de 19 ans a été arrêté à son domicile jeudi. Il comparaîtra vendredi pour faire face à deux chefs d’accusation d’agression sexuelle sur une personne de moins de 16 ans, avec la participation d’une autre personne.
Les faits reprochés sont survenus dans la nuit du 4 au 5 août.
Les deux autres présumés complices font l’objet d’un mandat d’arrestation visé.
Il nous est impossible de dévoiler leur identité, puisqu’ils étaient mineurs au moment des faits. L’un d’eux est toutefois majeur à ce jour et l’autre le sera d’ici les Fêtes.
Le trio pourrait avoir fait d'autres victimes. Les enquêteurs auraient recueilli une dizaine de témoignages de jeunes filles en lien avec le comportement de ces trois individus. Certaines auraient affirmé avoir été droguées au GHB avant d’être agressées.
La prise de parole de Kalilou Barry dans les médias au cours des derniers jours aurait d’ailleurs incité d’autres adolescentes à le dénoncer aux policiers. À l’inverse, une minorité de jeunes filles auraient été refroidies par l’attention médiatique qui lui a été consacrée.
Notons que l’arrestation de Barry ne serait pas liée à l’intervention violente survenue au Dagobert, qui fait actuellement l’objet d’une enquête interne de la police de Québec et d’une enquête au Commissaire à la déontologie policière. Cinq policiers ont d’ailleurs été suspendus avec salaire à la suite de cet événement.
Selon nos informations, les autorités auraient souhaité agir rapidement de manière à protéger d’éventuelles nouvelles victimes, car les agressions seraient survenues dans des fêtes tenues principalement le weekend, dans des appartements de Québec.
- Avec la collaboration de Kathleen Frenette et Denis Therriault.