Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Ukraine: une «incitation au génocide» dans les médias russes?

Partager

Agence France Presse

2023-09-25T13:30:12Z
Partager

Un groupe d'enquêteurs de l'ONU a mis en garde lundi contre certains discours véhiculés par les médias russes qui pourraient constituer une «incitation au génocide» en Ukraine.

• À lire aussi: Le commandant de la flotte russe de la mer Noire tué affirme l’Ukraine

• À lire aussi: Attaque russe «massive» sur Odessa, Moscou abat plusieurs drones ukrainiens

S'adressant au Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, le président de la Commission d'enquête sur l'Ukraine, Erik Mose, s'est dit préoccupé «par les allégations de génocide en Ukraine», avertissant que «certains propos transmis par les médias russes et d'autres médias peuvent constituer une incitation au génocide».

«La Commission poursuit ses investigations sur ces questions», a déclaré M. Mose.

Interrogé en conférence de presse sur ces allégations, il a fait preuve de prudence, assurant que la commission n'était pas encore parvenue à des conclusions.

La commission enquête également sur la cause de la rupture du barrage hydro-électrique de Kakhovka, situé dans une zone sous contrôle russe dans la région de Kherson (sud de l'Ukraine) le 6 juin, et sur son impact sur la population alors que des centaines de kilomètres carrés en aval avaient été inondés.

Publicité

Moscou et Kyïv se rejettent la responsabilité de cette destruction.

La Commission d'enquête sur l'Ukraine a été créée par le Conseil des droits de l'homme en mars 2022 pour examiner les violations présumées des droits humains et du droit international humanitaire depuis l'invasion russe, mais Moscou refuse de coopérer avec les enquêteurs.

En mars dernier, cette commission avait déjà affirmé que le transfert par la Russie d'enfants dans les zones sous son contrôle en Ukraine ainsi que sur son propre territoire constitue un «crime de guerre», et indiqué qu'elle enquêtait pour déterminer s'il s'agit d'un génocide.

Les enquêtes se poursuivent mais la commission regrette le manque de clarté et de transparence sur l'étendue, les circonstances et les catégories d'enfants transférés.

Crimes contre l'humanité ?

Dans un précédent rapport, la Commission avait accusé Moscou d'avoir commis un «nombre considérable» de crimes de guerre, notamment dans les premières semaines suivant l'invasion russe.

Les enquêteurs - qui établissent une liste confidentielle des individus et entités responsables de ces crimes - continuent d'être extrêmement préoccupés, relevant «les preuves persistantes de crimes de guerre commis par les forces armées russes en Ukraine».

La commission, qui s'est rendue plus de dix fois en Ukraine, mène actuellement des enquêtes plus approfondies notamment sur les attaques illégales à l'aide d'armes explosives, les attaques contre les civils, la torture, les violences sexuelles, ainsi que les attaques contre les infrastructures énergétiques.

Publicité

«Cela pourrait également permettre de déterminer si la torture et les attaques contre les infrastructures énergétiques constituent des crimes contre l'humanité», a expliqué M. Mose.

La commission mène également des enquêtes plus poussées sur les violations des droits humains dans les villes «ayant subi une occupation russe prolongée, à savoir Kherson et Zaporijjia». Elle y a recueilli de nouvelles preuves montrant que l'utilisation de la torture par les forces armées russes dans les zones qu'elles contrôlent «était généralisée et systématique», et visaient principalement les personnes accusées d'être des informateurs de Kyïv.

Par ailleurs, dans la région de Kherson, les soldats russes ont violé et commis des violences sexuelles sur des femmes âgées de 19 à 83 ans, tandis que le reste de la famille se trouvait dans une pièce voisine, selon la commission.

La commission appelle également Kyïv à enquêter rapidement et de manière approfondie sur les violations commises par ses propres forces, mais les enquêteurs ont rappelé en conférence de presse qu'il ne s'agissait que de «quelques incidents» tandis que les violations côté russe sont très nombreuses et variées.

Publicité
Publicité