Les marchés en mode panique: quels impacts la guerre en Ukraine aura sur vos investissements?
Andrea Lubeck | 24 Heures
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a causé la panique sur les marchés boursiers. Les Bourses américaine, canadienne et européennes ont toutes amorcé la journée en baisse, alors que les matières premières ont connu une flambée. Comment vos investissements seront-ils affectés? On vous explique.
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«C’est la panique sur les marchés», a résumé Ipek Ozkardeskaya, analyste chez la société d’investissement SwissQuote, à l’AFP.
«Ce n’est plus un marché pour les débutants», insiste pour sa part Simon Brière, stratège principal pour la firme R.J. O’Brien & Associates Canada.
«On est dans un autre monde en ce moment. Depuis 10 ans, le marché des actions ne fait qu’augmenter. Mais on ne continuera pas sur cette lancée en 2022, ça risque d’être plus difficile», poursuit-il.
Se dirige-t-on vers un krach boursier?
Simon Brière se veut rassurant: il ne croit pas que nous assisterons à un krach boursier. Le conflit provoque néanmoins beaucoup d'incertitude et les marchés ont horreur de l'incertitude.
«Pour cette raison-là, les investisseurs décident de vendre leurs actions. C’est un climat de peur qui entraîne plus de ventes et donc plus de baisse», mentionne-t-il.
À quoi s’attendre pour les prochains jours?
À beaucoup, beaucoup de volatilité, insiste Simon Brière. «Le marché pourrait baisser, remonter, rebaisser. On essaie de trouver l’équilibre à travers tout ça.»
Mais la pression à la baisse ne fait pas juste commencer. Depuis le début de l’année, les marchés se sont repliés entre 12% et 13%, en partie à cause du conflit, mais aussi en raison de la forte inflation.
«Lorsqu’il y a une forte inflation, les taux d’intérêt montent, ce qui fait réduire la consommation, et donc la croissance économique. Et ça, c’est un peu plus difficile pour les marchés boursiers», explique l’analyste.
Ce matin, à Wall Street, l’indice VIX, qui mesure la volatilité du marché, s’est d’ailleurs inscrit à son plus haut niveau depuis un mois.
Le pétrole, le blé et l’aluminium en hausse
La hausse déjà observée du prix de l’essence pourrait s’accélérer, alors que la crise a fait grimper les cours du pétrole à plus de 100 dollars. Le même scénario s’opère du côté de l’aluminium et du blé, qui ont chacun atteint des records.
«Tous les produits qui proviennent de cette région ne seront plus accessibles [...] parce que les ports ne sont pratiquement plus opérables», explique Simon Brière. Une baisse de l’offre risque fortement de faire augmenter le prix de ces produits, donc.
Que faire devant toute cette volatilité?
Malgré l'incertitude et la volatilité, il vaut mieux ne pas prendre de décision concernant nos investissements sous le coup de l’émotion. Simon Brière suggère d’abord d’effectuer un travail d’introspection afin d’évaluer si notre portefeuille convient toujours à notre profil de risque.
Mais surtout, il faut se dire que les investissements que nous avons actuellement sont pour le long terme. «Des réactions à court terme ont rarement été profitables à long terme. Ce n’est pas nécessairement le temps de tirer la plug», rappelle-t-il.
— Avec l’AFP