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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Tuerie de la grande mosquée de Québec: la paix au cœur du rassemblement

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Sarah-Jeanne Tremblay

2025-01-26T01:05:00Z
2025-01-26T01:10:31Z
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Huit ans après la tragédie, familles, amis, dignitaires et citoyens se sont rassemblés pour partager un thé en l'honneur des six victimes et des survivants de la tuerie de la grande mosquée de Québec, et pour se donner de l'espoir dans cette période d'incertitudes.

• À lire aussi: Commémoration de l'attentat à la grande mosquée de Québec: la Ville et l’Université Laval interpellées par les organisateurs

C'est dans une grande salle du Manège militaire Voltigeurs de Québec que s'est déroulée la septième commémoration de la tuerie qui s'est produite un soir d'hiver le 29 janvier 2017. Car même après huit ans, l'impact sur la communauté est encore ressenti.

«[On le sent] à chaque fois qu'on parle à des gens qui ont été là ou pas, c'est comme une cicatrice qui est restée», indique Mélina Chasles, membre du Comité citoyen 29 janvier, je me souviens et co-animatrice de l'événement.

DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC
DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC

Le Centre culturel islamique de Québec (CCIQ) et le Comité ont organisé le «thé pour la paix». Le choix de faire l'événement au Manège militaire est dû au besoin d'accueillir un grand nombre de personnes: de fait, une centaine de citoyens et dignitaires étaient présents pour commémorer les événements.

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Le tout a commencé en musique avec une représentation du pianiste canado-palestinien John Farah, qui a interprété une pièce classique de Jean-Sébastien Bach ainsi qu'une de ses créations: une comptine pour les enfants de Gaza.

«C'est la paix qui est au cœur de notre rassemblement aujourd'hui», affirment Mélina Chasles et sa co-animatrice devant l'audience.

Garder espoir

Boufeldja Benabdallah, co-fondateur et porte-parole du CCIQ , indique qu'il est «ambivalent» quant à savoir comment se porte la communauté, huit ans après la tragédie.

«On commence à retrouver une certaine joie de vivre, une gaieté, une tranquillité, parce qu'on a avancé en tant que citoyens québécois», observe-t-il.

DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC
DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC

Cependant, des déclarations comme celles du premier ministre François Legault le mois passé sur son idée d’interdire les prières à l'extérieur n’aident pas, selon lui.

«Ça fait appel à des interrogations très négatives et une tranquillité qu'on avait est partie en brèche par une déclaration qui vient, quand même, du premier ministre».

Le maire de Québec, Bruno Marchand, a mentionné l'importance de garder espoir même si l'on sent «la flamme de l'espoir vaciller», donnant en exemple l'élection de Trump. Il s’est ensuite excusé pour ces propos à la consule états-unienne présente dans la salle.

DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC
DIDIER DEBUSSCHERE/JOURNAL DE QUEBEC

Armés d'espoir, les proches des victimes continuent de leur côté à vivre et à partager en communauté.

«S’il y avait du désespoir, ils auraient quitté», exprime M. Benabdallah qui a notamment eu des bons mots pour les enfants des victimes qu'il a vus grandir, aller à l'université et participer à la vie communautaire à Québec.

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