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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

«Tu vas être capable, tiens fort!»: le premier témoin raconte comment il a sauvé des enfants sous l’autobus

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TVA Nouvelles

2023-02-09T17:11:41Z
2023-02-09T17:16:54Z
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Le premier témoin à être intervenu sur la scène tragique où un autobus a foncé à pleine vitesse dans une garderie à Sainte-Rose est un papa qui venait reconduire son fils à la garderie.

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C’est avec beaucoup d’émotion que l’homme a raconté l’histoire qui l’a fortement ébranlé, et qui l’ébranle toujours au lendemain du drame. 

«À 8h30 j’arrive à la garderie, comme tous les matins, je stationne mon auto, je détache mon fils», raconte Mike Haddad à notre chef d’antenne Michel Jean.

«Une fois que j’ai enlevé la ceinture de mon fils, je me tourne la tête et je vois juste l’autobus conduire rapidement et rentrer dans l’édifice. En même temps qu’il rentrait dans l’édifice, il y avait les enfants qui regardaient par la fenêtre», dit-il avec difficulté en parlant de cette image impossible à oublier. 

Mike Hadad | TVA Nouvelles
Mike Hadad | TVA Nouvelles

Il s’est précipité pour porter secours aux enfants, en laissant son garçon dans l’auto. 

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«Première chose que je vois, c’est le conducteur qui est encore assis. Il se lève, il se met tout nu. Ensuite, il s’attaque vers moi. La porte de l’autobus était coincée, il n’arrivait pas à sortir. J’ai juste ouvert la porte pour le sortir, j’ai dû le tabasser un petit peu pour le maîtriser.»

Après l’avoir maîtrisé, il le plaque au sol et a demandé à un des parents qui était debout de bien tenir l’homme.  

Il s’est ensuite glissé sous l’autobus pour aller chercher les enfants.

«J’entends la voix d’une petite fille derrière qui appelle à l’aide. Je lui ai dit: ''ma petite fille, je vais te sortir''. Ensuite, j’ai vu un enfant, qui était dans le fond avec un 2X4 sur lui. Il n’arrivait pas à respirer. Le bout de bois était dans son visage, chaque fois que je tirais, je n’arrivais pas à le sortir. Je lui disais: ''OK, mon fils, tu vas être capable! Tu vas être fort, tiens fort.''»

  • Écoutez l'entrevue de Benoit Dutrizac avec Hamdi Ben Chaabane, présent sur la scène du drame à Laval via QUB radio: 

Toutefois, la pression était tellement forte qu’il a dû relâcher le gamin, mais il arrivera finalement à le dégager en tirant de toutes ses forces. 

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Au même moment, une policière arrive sur les lieux et lui demande de sortir. Le papa refuse et veut continuer d’aider. 

Il ne réussit pas à rejoindre la fillette. Plusieurs policiers lui demandent de quitter la scène et il obtempère pour les laisser faire leur travail.  

Selon lui, la petite fille n’a jamais pu être dégagée. 

  • Écoutez Me Walid Hijazi à l’émission de Philippe-Vincent Foisy via QUB radio: 

Des cris marquants

Les cris des enfants le marqueront à jamais.

«Je voulais sauver tous les enfants. Je voulais aussi maîtriser le danger qu’il y avait avec ce gars-là. Je devais choisir entre sauver les enfants et maîtriser l’individu.»

Il croit avoir fait le meilleur dans les circonstances, et demeure convaincu que le suspect n’en avait pas terminé et qu’il était en mode attaque. 

Il souligne le travail des autres parents et des éducatrices qui ont tous participé à sécuriser les lieux et tenter de secourir les petits. 

«Les enfants sont des soldats, ils sont forts, c’est eux autres, les héros. Mes sympathies aux parents qui ont perdu leurs enfants. J’espère que ceux à l’hôpital vont bien aller. Je pense que tout le monde a fait de son mieux. Je pleure pour les parents qui ont perdu leur enfant, je pleure pour eux autres. On est avec eux. On les aime, qu’ils restent forts. C’est eux autres, les vrais héros.»

Son fils de 4 ans faisait partie de ce groupe qui se trouvait dans la pièce qui a été frappée de plein fouet.  

Il retient que des poteaux en métal devraient protéger les abords de toutes les garderies du Québec pour éviter que le pire se produise. 

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