Trump accuse Biden de «prendre le parti» du Hamas
AFP
Donald Trump a accusé jeudi Joe Biden de «prendre le parti» du Hamas et qualifié de «honteuses» les menaces du président américain de cesser de livrer certaines armes à Israël en cas d’offensive majeure à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
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«Ce que fait Biden à propos d’Israël est une honte», a lancé le candidat républicain à la présidentielle de novembre devant les médias, avant de s’engouffrer dans la salle d’audience du tribunal de New York où il est jugé pour dissimulation d’un paiement à une ex-star du porno. «Il a totalement abandonné Israël.»
«L’idée selon laquelle nous serions en train de délaisser ce rôle [de soutien d’Israël] et que nous ne serions pas prêts à les aider à vaincre le Hamas, n’est tout simplement pas confirmée par les faits», a assuré pour sa part un porte-parole de la Maison-Blanche, John Kirby, quelques heures après la déclaration de Donald Trump.
Le président démocrate avait averti mercredi qu’il «ne livrerait pas» certaines armes à Israël, dont les États-Unis sont le premier soutien militaire, en particulier des «obus d’artillerie», en cas d’opérations majeures contre Rafah.
«Nous ne prenons pas nos distances [d’] avec la sécurité d’Israël, nous prenons nos distances [d’] avec la capacité d’Israël de faire la guerre dans ces zones», avait-il toutefois aussi déclaré, en précisant que les États-Unis continueraient par exemple à soutenir le bouclier de défense antiaérienne d’Israël, le Dôme de fer.
C’est la première fois que le président Biden pose publiquement des conditions à l’aide militaire américaine fournie à Israël, qui mène à Gaza une guerre contre le Hamas, en représailles à l’attaque perpétrée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien.
«La paix par la force»
«Joe-la-Crapule prend le parti de ces terroristes» du Hamas, a également estimé Donald Trump dans son réseau Truth social, assurant que de retour au pouvoir, il «exigerait la paix via la force».
Le républicain doit affronter son rival démocrate à la présidentielle du 5 novembre.
Joe Biden «ne peut pas prétendre que son soutien à Israël est “inébranlable” tout en lui refusant les armes dont il a précisément besoin pour se défendre», a abondé dans X le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, jugeant que le président cédait aux pressions des «radicaux de son aile gauche».
«Vaincre durablement le Hamas reste l’objectif d’Israël et nous partageons cet objectif», a affirmé John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, rattaché à la Maison-Blanche.
«Entrer en force dans Rafah ne permettra pas d’atteindre cet objectif», a-t-il estimé.
Sur le terrain, une équipe de l’AFP a fait état jeudi de nombreux tirs d’artillerie à Rafah, à la pointe sud de la bande de Gaza, où s’entassent 1,4 million de Palestiniens en majorité déplacés par la guerre, et où l’ONU dit craindre un «bain de sang».
John Kirby a ajouté qu’en revanche les États-Unis pouvaient aider Israël à «viser les dirigeants» du groupe islamiste palestinien, dont son chef à Gaza, Yahya Sinouar, cerveau présumé de l’attaque du 7 octobre.
Sous la présidence de Donald Trump, les États-Unis avaient tourné le dos à une solution à deux États en reconnaissant unilatéralement Jérusalem comme la capitale d’Israël. L’ambassade américaine avait été déplacée dans la Ville sainte, provoquant un tollé mondial.
Début avril, le magnat de l’immobilier avait cependant estimé qu’Israël était «en train de perdre la guerre de la communication» à Gaza, évoquant les «images épouvantables» de «bombes larguées sur des immeubles» du territoire palestinien.