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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Truffé de formulations incorrectes, le site web en français de Mark Carney semble traduit par des robots

Un dicton veut qu’il y ait deux langues à Ottawa: l’anglais et la traduction de l’anglais.

Capture d'Ècran markcarney.ca/fr
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Photo portrait de Raphaël Pirro

Raphaël Pirro

2025-01-25T05:00:00Z
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Un dicton veut qu’il y ait deux langues à Ottawa: l’anglais et la traduction de l’anglais. C’est particulièrement vrai dans le cas du candidat au leadership du PLC Mark Carney, dont la version française du site web semble être l’œuvre d’un service automatisé.

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Depuis le lancement de sa campagne, l’ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre accumule les appuis d’influents ministres québécois.

Après Steven Guilbeault, Mélanie Joly, et Steven MacKinnon, François-Philippe Champagne sera le quatrième à se ranger derrière Mark Carney plutôt que Chrystia Freeland lors d’un premier événement officiel au Québec, prévu ce dimanche, à Shawinigan.

Hormis son événement de lancement à Edmonton, où il a démontré une maîtrise convenable du français, et une entrevue impromptue à Montréal avec TVA hier, Mark Carney a fait profil bas en ce début de course.

Un site web traduit par des robots?

Les choses se compliquent davantage sur son site web, que les experts linguistiques du Journal ont passé au peigne fin.

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«Il semble évident que les textes ont été faits avec Google Translate. Certaines phrases ont été retravaillées, mais pas même par un bon traducteur», analyse notre directrice de la révision linguistique, Rose-Hélène Côté.

Ainsi, «Meet Mark» devient «Rencontrez Mark», alors qu’un simple «Découvrez Mark» ou «Apprenez-en plus sur Mark» auraient été mieux adaptés.

On peut y lire que M. Carney a géré l’économie «pendant la crise de Brexit et les autres crises économiques et politiques suivantes», une formulation que nos experts jugent erronée.

Capture d’écran du site internet de Mark Carney le jeudi 23 janvier 2025
Capture d’écran du site internet de Mark Carney le jeudi 23 janvier 2025 Capture d'�cran markcarney.ca/fr

C’est toutefois la phrase «Inscrivez-vous pour recevoir les mises à jour de Mark» qu’ils perçoivent comme étant «l’exemple le plus grossier du manque de travail et d’effort».

«À moins que l’infolettre nous présente chaque fois une version renouvelée de Mark Carney à la “Mark Carney 2.0”, la traduction adéquate aurait dû être: “Inscrivez-vous pour recevoir les dernières nouvelles de Mark”, “Inscrivez-vous à l’infolettre de Mark”, etc.

«Plus on s’attarde au site web, plus on voit qu’il s’agit d’un travail bâclé, parce qu’il était obligatoire que le site ait une version française. On ne sent pas que c’est une vraie priorité», opine le réviseur Éric Lancelot-Dupuis.

Capture d'Ècran markcarney.ca/fr
Capture d'Ècran markcarney.ca/fr

Questionnée à ce sujet, la campagne de M. Carney réfute: la traduction n’est pas l’œuvre de Google Translate ou de quelque service automatisé du genre.

Or, après une question du Journal, une attachée de sa campagne a indiqué qu’une nouvelle version du site web serait mise en ligne plus tard dans la journée de vendredi.

La toute première version du site web mise en ligne au lancement de la campagne de M. Carney contenait encore plus d’erreurs de français flagrantes.

Freeland et le Québec

Par contraste, Chrystia Freeland a beaucoup misé sur le Québec et le fait français depuis le début de sa campagne, notamment en réservant sa première entrevue à TVA.

«Pour moi, le Québec, la langue française, l’identité distincte, la nation québécoise sera au cœur de ma campagne, a-t-elle déclaré à son lancement dimanche dernier. Je sais qu’aujourd’hui, la langue française et l’identité du Québec sont menacées comme jamais.»

Vendredi, l’ancienne ministre a publié une déclaration pour réclamer la tenue de quatre débats dans le cadre de la course, deux en anglais et deux en français.

Lors de sa brève entrevue avec TVA vendredi, Mark Carney s’est porté à la défense du français. «Je sais que le français est en déclin, a-t-il affirmé. Il faut le protéger, il faut le renforcer, et il faut le promouvoir. Et ma campagne, mon gouvernement, va le faire.»

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