Trudeau «craint» un conflit armé en Ukraine
Raphaël Pirro
Justin Trudeau a dit «craindre» que l’escalade des tensions à la frontière entre la Russie et l’Ukraine ne mène prochainement à un conflit armé, alors qu’une frégate canadienne basée à Halifax prenait le large pour rejoindre la Méditerranée et la mer Noire mercredi.
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«Extrêmement préoccupé» par la situation, M. Trudeau a assuré que le Canada a développé des «plans de contingence pour toutes sortes de différentes options», alors que la Russie «cherche des excuses» pour envahir son voisin.
«Nous allons prendre les décisions selon la situation, selon les actions qui pourraient être prises par la Russie ou d’autres», a-t-il lancé mercredi, sans entrer dans les détails.
M. Trudeau n’a pas dit s’il avait l’intention d’envoyer des armes en Ukraine, à l’instar d’autres pays membres de l’OTAN. Des militaires canadiens y sont déjà déployés dans le cadre de l’opération UNIFIER, qui vise à former les forces armées ukrainiennes.
- Écoutez l'entrevue du chercheur au centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal, Jocelyn Coulon, avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio:
D’un autre côté, la frégate NCSM MONTREAL est partie en mission pour l’OTAN. Le ministère de la Défense explique qu’il s’agit «d’un déploiement prévu et cyclique» dans le cadre de l’opération REASSURANCE, dont l’objectif premier en est un de surveillance.
Le président américain Joe Biden a exclu lui aussi l’envoi de militaires en cas d’invasion, alors que 100 000 militaires russes sont stationnés à la frontière de l’Ukraine depuis le mois d’avril.
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a été dépêchée en Ukraine plus tôt cette semaine pour rencontrer le premier ministre Denys Shmyhal. Mme Joly s’est rendue en France mercredi et poursuivra sa tournée en Belgique, où une série de rencontres est prévue avec ses homologues de l’Union européenne. Son retour au pays est prévu pour samedi.
Les États-Unis ont averti mardi que la Russie pouvait attaquer «à tout moment». Le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a appelé le président russe Vladimir Poutine à choisir «la voie pacifique», alors que Joe Biden a menacé la Russie de sanctions et prédit un «désastre» pour le pays si elle allait de l’avant.
Déjà, des cyberattaques ont eu lieu sur les réseaux du gouvernement ukrainien la fin de semaine dernière, et l’Ukraine a dit détenir des «preuves» sur l’identité du coupable.
La Russie explique l’ensemble de ses actions par la menace qu’exercerait sur elle l’OTAN si l’Ukraine avait à intégrer le corps militaire, rassemblant les alliés des pays occidentaux.