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Troubles du sommeil, difficultés de concentration: quitter les réseaux sociaux est une bonne idée

Illustration Marilyne Houde
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Axel Tardieu

2023-02-02T17:00:00Z
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Les effets néfastes des Instagram, TikTok et YouTube de ce monde font de plus en plus jaser, au point où des jeunes commencent à se détacher de ces plateformes, voulant reprendre le contrôle sur leurs temps libres. 

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«Je ne suis plus aussi passionnée des réseaux sociaux que je l’étais», dit la jeune youtubeuse canadienne Michelle Gia dans une vidéo. Utilisatrice de ces plateformes depuis dix ans, elle a décidé de tout quitter en janvier 2022 et de faire part de ses raisons. Dans sa vidéo intitulée I quit social media, qui a été vue 1,7 million de fois, elle explique notamment qu'elle veut reprendre le contrôle de son bonheur et veut que celui-ci ne dépende plus de la validation des autres. «Je vais seulement garder Facebook pour pouvoir appeler ma grand-mère», avoue-t-elle. 

Quitter les réseaux sociaux est une idée qui attire de plus en plus d’internautes. Sur TikTok, le mot-clic «GoodbyeTikTok» a été utilisé plus de 83 millions de fois. «Je n’ai plus le temps, ni l’envie», expliquait Amy Beth, 27 ans, à ses 47 000 abonnés en novembre. 

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Plus de quatre milliards d’humains sont inscrits sur les réseaux sociaux. Sept Canadiens sur dix utilisent ces plateformes, selon Statistique Canada. Un réflexe encore plus fort chez les jeunes, au point d’en devenir dangereux. 

Perte de sommeil, difficulté à se concentrer et baisse de l’activité physique sont les effets négatifs les plus fréquents, surtout chez les jeunes. Selon l’étude du gouvernement sortie en 2021, près de 20% des moins de 30 ans ont déclaré s’être sentis anxieux ou déprimés à cause de ces plateformes qui ont envahi nos téléphones intelligents et donc nos vies. 

Des plateformes qui jouent avec notre cerveau 

«On parle de perte de contrôle de l’usage des nouvelles technologies», explique Marie-Anne Sergerie, psychologue spécialisée en cyberdépendance. S’il y a de la frustration ou de l’anxiété après l’utilisation, il y a un problème. 

Pourtant, il est difficile de résister à ces plateformes qui sont pensées pour nous attirer et nous retenir. «Elles offrent un contenu très stimulant et agréable, un partage d’information facile et rapide. Leurs algorithmes proposent des contenus qui vont dans le sens des intérêts des gens et vont jouer sur le circuit de la récompense du cerveau libérant de la dopamine.» 

AFP
AFP

Vous avez le réflexe de sauter sur vos notifications au lieu de regarder ce qui vous entoure dans l’autobus? C’est calculé. «On veut y retourner pour ressentir les mêmes effets et l’utilisation va devenir de plus en plus longue. C’est le même mécanisme que certaines drogues», décrit la psychologue. 

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Si l’utilisation des réseaux sociaux ne cesse de grandir, leurs dérives commencent à se faire connaître. En septembre 2021, le Wall Street Journal a révélé des études de Facebook menées à l’interne qui concluent que l’utilisation d’Instagram a des effets négatifs sur l’image et la santé mentale de ses plus jeunes utilisateurs.

Ces révélations confirment les résultats de multiples études indépendantes, comme celle qui fut réalisée, en 2017, par la Royal Society for Public Health et qui avait déjà souligné l’effet négatif que peut produire Instagram sur l’estime de soi des adolescents. 

S’éduquer pour se protéger 

«Il faudrait plus de prévention pour que les jeunes soient conscients des risques, qu’ils apprennent à utiliser les réseaux sociaux et pour que ça ne prenne pas toute la place dans leur vie», estime Marie-Anne Sergerie. 

Ce travail d’éducation s’annonce comme un défi. Le gouvernement québécois recommande aux jeunes de passer deux heures maximum par jour devant un écran pour les activités de loisir. Une recommandation que la majorité ne suit pas, selon l’organisme ParticipACTION; près de 3% des jeunes Québécois souffriraient même de cyberdépendance. 


Les conseils pour arrêter les réseaux sociaux 

Comment faire pour réduire, voire cesser son utilisation des réseaux sociaux? On a posé la question à la psychologue spécialisée en cyberdépendance Marie-Anne Sergerie et à d’anciens utilisateurs, qui nous ont donné leurs trucs. 

  • Interrogez-vous sur votre usage. Comment je me sens quand je me connecte sur ces applications? Combien de temps j’y vais? Est-ce que j’y ai passé plus de temps que prévu?  
  • Réduisez votre consommation petit à petit et limitez-la avec, par exemple, la fonctionnalité «Temps d’écran» sur votre téléphone intelligent. 
  • Désactivez les notifications pour ne pas être dérangé en permanence. 
  • Enlevez les applications de votre smartphone et retirez les sites des favoris sur votre ordinateur. 
  • Une fois que vous avez décidé de tourner la page, ne désactivez pas seulement votre compte, supprimez-le. 
  • Demandez à un ami de vous accompagner dans cette détox numérique. 
  • Trouvez de nouvelles distractions et imposez-vous de nouvelles habitudes, comme la lecture, le sport, la méditation, le tricot. 
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