Les passagers aériens, sauf ceux provenant des États-Unis, devront être testés à leur arrivée
La mesure risque d’être un casse-tête logistique à l’aéroport de Montréal
Anne Caroline Desplanques
Les voyageurs qui arrivent par avion au Canada devront se faire dépister pour la COVID-19 à l’aéroport et s’isoler en attendant les résultats, qu’ils soient vaccinés ou non.
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Seuls ceux qui proviennent des États-Unis seront pour le moment exemptés de cette nouvelle mesure, mais cela pourrait changer, a annoncé mardi le gouvernement fédéral, en réponse à la propagation du variant Omicron.
Les autorités aéroportuaires n’ont pas été consultées avant cette annonce, a indiqué au Journal la porte-parole d’Aéroports de Montréal, Anne Marcotte, qui a appris la nouvelle en fin de journée, en regardant la conférence de presse fédérale.
Pourtant, le dépistage généralisé promet d’être un casse-tête logistique dans les aéroports du pays.
« Il faut tenir compte de la capacité physique de nos installations. Au début de l’année, il y a eu un dépistage systématique, mais les volumes n’étaient pas ceux qu’ils sont aujourd’hui », dit Mme Marcotte.
Milliers de passagers
À Montréal-Trudeau seulement, 258 001 passagers ont débarqué et embarqué dans des vols internationaux en octobre, une moyenne quotidienne de 8322 passagers.
À l’heure actuelle, deux cliniques de dépistage sont dirigées par la Santé publique fédérale pour les voyageurs à Montréal-Trudeau, l’une dans l’aire d’arrivée des bagages et l’autre à l’hôtel Marriott. Mais seulement une partie des voyageurs, sélectionnés aléatoirement, est testée.
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Le ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos, a indiqué que ces nouvelles mesures seront mises en place « au cours des prochains jours » et qu’Ottawa assumera les coûts de dépistage. Mais il n’a pas précisé comment il relèverait le défi logistique.
Le ministre a aussi annoncé l’ajout de l’Égypte, du Nigéria et du Malawi à la liste des sept pays africains visés par des restrictions frontalières.
Appel au calme
Or, l’Organisation mondiale de la santé a appelé au calme mardi, prévenant que les interdictions de voyage n’empêcheraient pas la propagation du nouveau variant de la COVID-19.
« Je comprends les pays de protéger leurs citoyens contre un variant que nous ne comprenons pas encore parfaitement. Mais je suis préoccupé par le fait que plusieurs États membres introduisent des mesures générales et brutales qui ne sont ni fondées sur des preuves ni efficaces en soi, et qui ne feront qu’aggraver les inégalités », a dit le président de l’organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus.