Trésors cachés dans le Saint-Laurent: un chasseur d’épaves espère découvrir certains des plus grands vestiges de notre histoire


Vincent Desbiens
Le fleuve Saint-Laurent réserve toujours suffisamment de secrets pour que l’on continue d’en explorer les profondeurs, selon l’historien Samuel Côté. Le chasseur d’épaves de Rimouski travaille sur son projet le plus personnel en carrière grâce auquel il espère faire découvrir certains des plus grands vestiges qui se cachent au fond des eaux.
Après deux séries sur les ondes d’Historia, trois documentaires sur le mythique paquebot Empress of Ireland qui s’est échoué près de Rimouski en 1914 et plusieurs livres, Samuel Côté sentait que l’appétit des diffuseurs pour la chasse aux épaves était limité.

«Il n’y avait pas d’intérêt pour une nouvelle série, entre autres pour des raisons budgétaires. Mais il reste trop de choses dont je n’ai pas pu parler dans mes précédents projets, alors j’ai décidé de la produire moi-même», explique le passionné d’histoire maritime.
C’est ainsi qu’est née l’idée de Chasseurs d’épaves et cie., une série historique dont le tournage a débuté l’été dernier et que M. Côté souhaite pouvoir diffuser gratuitement sur YouTube à l’automne 2026. Son auteur promet de traiter de sujets «passionnants et percutants» dont il n’avait jamais eu l’occasion de parler dans un cadre télévisuel.

«On va traiter de sujets qui sont très audacieux et que je n’ai pas pu aborder dans mes autres séries, pour différentes raisons. C’est le projet pour lequel j’ai le moins de budget, mais le plus de liberté alors je compte bien en profiter.»
Quêtes à finir
Parmi les thèmes qui seront abordés dans cette nouvelle partie de chasse aux épaves, la localisation de la travée centrale du pont de Québec, qui est tombée au fond du fleuve pendant les travaux en 1916, et celle du grand filet d’acier qui protégeait l’estuaire du Saint-Laurent des sous-marins pendant la Seconde Guerre mondiale sont deux objectifs que Samuel Côté souhaite ardemment pouvoir réaliser.
«Je suis resté sur mon appétit quand on est allé sous le pont de Québec pour une autre émission. Ça fait longtemps que je veux voir la travée et ça m’est resté en tête. On a fait nos devoirs et on espère y arriver cet été», confie-t-il.

Pour ce qui est du dispositif militaire du milieu du XXe siècle, le mystère reste entier sur sa position exacte. Après des fouilles exhaustives dans les archives de l’armée canadienne et grâce à d’autres sources historiques, l’historien bas-laurentien et son équipe se sentent d’attaque pour une véritable chasse au trésor au large de Gaspé.
«Ça va être une grosse enquête de terrain, admet-il. On va devoir se baser sur des témoignages et des photos d’époque. Il n’existe pas de carte avec un ''X'' dessus, mais on sait qu’énormément de matériel militaire a été jeté dans le fleuve à cet endroit.»
Tous les chapeaux... sauf un
Chasseurs d’épaves et cie. sera produite, réalisée, scénarisée, montée et même portée à l’écran par Samuel Côté. Le jeune père de famille occupera tous les rôles sauf un : fidèle à son habitude, il ne plongera pas.
«Je sais, c’est bizarre pour un chasseur d’épaves de ne pas plonger pour aller voir les épaves, mais je ne me sens pas bien dans l’eau profonde avec un masque. Je suis l’un des rares au monde dans ce cas-là, c’est certain!»

Ses acolytes Lysanne Des Landes et Francis Pouliot, avec qui il a collaboré sur d’autres projets, iront dans les fonds marins à sa place. Ils pourront compter sur l’équipement dernier cri de Fjord Marine, une entreprise de Saguenay spécialisée dans la navigation et la plongée sous-marine.
«On va être mieux équipés que jamais cette fois-ci. On va pouvoir faire des images extraordinaires avec un drone sous-marin», conclut le chasseur d’épaves, ajoutant qu’il cherche toujours de nouveaux partenaires financiers.
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