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Environnement

Transport en commun et tramway: le projet de 3e lien de la CAQ peut-il devenir vert?

Illustration d’archives fournie par le gouvernement du Québec
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Photo portrait de Léa  Martin

Léa Martin

2023-04-04T18:15:18Z
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La CAQ vient de présenter une nouvelle version de son fameux projet de troisième lien entre Québec et Lévis, qui inclurait un tunnel réservé au transport en commun et un autre pour les voitures (sauf les véhicules lourds). Une bonne ou une mauvaise idée? On en a jasé avec des experts.  

«Les intentions se précisent. On cherche à faciliter la mobilité des personnes», indique le directeur des relations gouvernementales d’Équiterre, Marc-André Viau. Il fait ici référence à l’interdiction du transport de marchandises lourdes dans le tunnel.

«Je dirais que c'est la moins mauvaise proposition qu'ils ont faite jusqu'à maintenant», soutient pour sa part le professeur à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional de l’Université Laval, Jean Dubé. 

Les deux experts ne sont néanmoins pas totalement convaincus par cette nouvelle mouture du projet.  

«Le même problème demeure, c'est-à-dire qu'on veut encore construire des autoroutes pour régler le problème de congestion. Et s'il y a une chose que la littérature nous dit avec quasi-certitude, c'est que l'ajout de voies autoroutières ne règle pas le problème de congestion», précise Jean Dubé.  

En gros, tant que l’on construit un tunnel pour les voitures, on encourage l’utilisation de ces dernières, affirme-t-il. 

«Parce que quand on facilite l'utilisation de la voiture, les gens vont se localiser plus loin [...] et ils prennent la décision de se déplacer en voiture parce qu'il n'y a pas de transport alternatif.» 

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Selon lui, le meilleur projet serait un troisième lien uniquement axé sur le transport collectif.  

• À lire aussi: Les Québécois n’utilisent pas leur VUS à pleine capacité

Une façon de chercher le financement d’Ottawa? 

Un tunnel consacré uniquement au transport en commun permettrait au gouvernement de François Legault d’obtenir plus facilement de l’argent du fédéral, qui a jusqu’ici refusé de financer le projet.   

Les intentions de Québec avec cette nouvelle proposition doivent toutefois être les bonnes, insiste Marc-André Viau. 

«Il faut qu'on se tourne vers le transport collectif parce que c'est la chose à faire en matière d'aménagement, la chose à faire pour les changements climatiques, c'est la chose à faire pour assurer une plus grande mobilité», affirme-t-il.  

Selon lui, cette nouvelle mouture du troisième lien ne doit pas être une manière détournée du gouvernement du Québec d’aller chercher de l’argent pour pouvoir réaliser encore plus de projets routiers.  

On attend toujours les études 

Les deux intervenants indiquent tout de même qu’il est difficile de se prononcer tant qu'on n’a pas vu les fameuses études que la CAQ comptait présenter en début d’année.  

La semaine dernière, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a indiqué qu’elle en ferait la présentation «avant l’été, assurément».  

Photo d'archives, Stevens Leblanc
Photo d'archives, Stevens Leblanc

«L'idée du transport collectif uniquement est quand même, il me semble, la moins mauvaise des options qui sont proposées jusqu'à maintenant. Mais cela dit, on n'a pas encore d'idée à savoir si en termes de rapport coût-bénéfice, ça vaut, malgré tout, vraiment la peine», précise Jean Dubé.  

«C'est un peu symptomatique de ce projet jusqu'à date. On propose des alternatives, mais on n'a aucune espèce d'idée à savoir ce qui se passe a priori, parce qu'il n'y a pas d'étude et on ne sait pas sur quoi l’on se repose», ajoute-t-il.  

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