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Transphobie: une mère lance un cri du cœur après le suicide de son enfant de 10 ans

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Photo portrait de Genevieve            Abran

Genevieve Abran

2022-05-17T20:50:00Z
2022-05-17T20:55:22Z
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Attention, le contenu de cet article est difficile à lire.

«C’est le pire cauchemar d’un parent.» Une mère de Gatineau lance un cri du cœur pour que plus jamais un enfant ne décide de s’enlever la vie parce qu’il se questionne sur son orientation sexuelle ou son identité de genre.  

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Le 9 mars dernier, la vie d’Annick Dinelle a basculé. Son enfant, qui avait demandé de se faire appeler Alex, plutôt qu’Annsofy, s’est suicidé. 

«Mon cœur de maman est brisé avec cette blessure, raconte la mère de famille. On l’a aimé du tout début, on va l’aimer jusqu’à la fin aussi.»  

Photo Courtoisie
Photo Courtoisie

Les questionnements d’Alex sur son identité de genre et son orientation sexuelle avaient commencé dans les mois qui ont précédé son décès, affirme sa mère.  

«Elle nous avait demandé si on accepterait qu’elle soit gaie, lesbienne ou trans. Elle se cherchait beaucoup. En tant que parents, on lui avait dit que peu importe [comment elle s’identifierait], on allait toujours l’aimer.» 

L’enfant avait fait part de son souhait de porter un bandage autour de sa poitrine pour cacher ses formes et même de se faire retirer complètement les seins. Pour Noël, il voulait aussi recevoir comme cadeau des boxeurs pour garçons.  

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Un changement de comportements   

Photo Courtoisie
Photo Courtoisie

À l’automne, les parents d’Alex ont remarqué un changement d’attitude chez leur enfant, qui avait de plus en plus de comportements agressifs, ce qui ne lui ressemblait pas. La mère affirme que son enfant aurait été victime d’intimidation à l’école.  

Pour venir en aide à Alex, ses parents ont pris rendez-vous avec un médecin, en plus de consulter des intervenants sociaux. Juste avant la semaine de relâche, un plan d’intervention a été mis en place pour soutenir Alex.  

Mais ça n’a pas suffi: le mercredi suivant le retour en classe, Alex a mis fin à ses jours. 

L’établissement scolaire fréquenté par l’enfant et la Commission scolaire Sir-Wilfrid-Laurier (CSSWL) n’ont pas souhaité commenter le dossier. Par courriel, la CSSWL a néanmoins assuré «que l’école agit toujours de manière proactive afin d’assurer un climat scolaire positif et un milieu de vie sain et sécuritaire pour tous les élèves». 

Plus d’aide demandée   

Comme parent, Annick Dinelle aurait aimé être mieux outillée pour accompagner son enfant.  

«On n’était pas au courant ce que ça voulait dire, LGBTQ+. C’est AnnSofy qui nous l’a appris, confie la mère. On avait peu de ressources pour savoir comment gérer tout ça. On l’a accueilli comme on pouvait en tant que parents.» 

Étienne Brière
Étienne Brière

Le cas d’Alex est «très frappant», mais, heureusement, peu courant, souligne Laurent Brault, directeur général de la Fondation Émergence. L’organisme a pour mission d’éduquer, d’informer et de sensibiliser la population sur les réalités des personnes issues de la diversité d’identités sexuelle et de genre. 

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«La jeunesse, c’est la société de demain», insiste-t-il. Dès un jeune âge, il est donc essentiel de travailler à déconstruire les préjugés et à éliminer la discrimination sur l’identité de genre et l’orientation sexuelle, poursuit-il.  

Annick Dinelle souhaite, pour sa part, envoyer un message aux jeunes qui vivent avec le même genre de questionnements qu’Alex: «Vous avez le droit d’être différents. Être différents ne fait pas en sorte que vous n’êtes pas importants, ne gardez pas ça à l’intérieur.» 

• À lire aussi: L’identité de genre au travail: petit guide pour éviter les faux pas

L’intolérance réduit l’espérance de vie   

À l'occasion de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie (JIHT), la Fondation Émergence a lancé une campagne de sensibilisation pour lutter contre ces discriminations qui réduisent l’espérance de vie des membres de la communauté LGBTQ+.  

Photo Courtoisie | Fondation Émergence
Photo Courtoisie | Fondation Émergence

Les membres de la communauté LGBTQ+ sont plus susceptibles que le reste de la population de subir de la violence physique, psychologique, sexuelle, économique, institutionnelle et médicale, rappelle Laurent Brault.  

Pour la campagne, une montre dont les minutes ne comptent que 54 secondes a été conçue. C’est une seconde de moins par minute pour chaque couleur du drapeau de la fierté qui symbolise la diversité des communautés LGBTQ+.  

Photo Courtoisie | Fondation Émergence
Photo Courtoisie | Fondation Émergence

De plus, la Fondation Émergence a lancé une pétition ( https://montre54secondes.com/) pour que l’Organisation des Nations Unies reconnaisse officiellement la JIHT et pour qu’elle travaille à abolir des lois discriminatoires partout dans le monde.  

SI VOUS AVEZ BESOIN D’AIDE   

Ligne québécoise de prévention du suicide  

  • www.aqps.info  
  • 1 866 APPELLE (277-3553)                    

Jeunesse, J’écoute  

Tel-jeunes  

Interligne (pour les enjeux LGBTQ+)       

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