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L'article provient de 24 heures

Trains et bus: on a demandé à des gens qui ont vécu au Québec et en Europe de comparer

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Photo portrait de Jean-Michel  Clermont-Goulet

Jean-Michel Clermont-Goulet

2022-09-15T11:00:00Z
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Trois personnes qui ont vécu à la fois au Québec et à l’étranger ont été en mesure de le constater: notre transport en commun interurbain a des croûtes à manger pour être aussi efficace que ce qui se fait ailleurs.  

On leur a demandé de comparer leurs expériences.  

• À lire aussi: Les 3 problèmes du transport en commun entre les villes au Québec

Raphaël Delaprée, 24 ans 

Franco-Québécois qui habité en France  

Raphaël Delaprée
Raphaël Delaprée Photo Courtoisie

Après avoir longtemps habité au Cambodge, Raphaël Delaprée est revenu au Québec pendant trois ans pour faire ses études universitaires, avant d'aller s'installer en France. La première chose qui l’a surpris ici en matière de transport en commun interurbain, c’est l’offre de services «très limitée».  

«Si tu as envie de profiter d’un week-end ailleurs qu’à Montréal, tu ne sais pas trop où aller, parce que les autres petites villes plus éloignées sont mal desservies», estime-t-il.  

Un TGV à la gare de Bordeaux, en France
Un TGV à la gare de Bordeaux, en France Photo AFP

En comparaison, en France, il est possible de se rendre rapidement en TGV (train à grande vitesse) ou en train régulier vers pratiquement tous les villages, et ce, à moindre coût, dit-il. 

Raphaël Delaprée concède que les tailles du territoire et de la population sont différentes, mais croit qu’il y aurait moyen d’améliorer le système, ne serait-ce qu’au niveau financier.  

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Actuellement, la plupart des régions du Québec sont desservies par des lignes d’autocars privées, avec des billets à plusieurs dizaines de dollars pour un aller simple.

Un TGV à la gare de Bordeaux, en France
Un TGV à la gare de Bordeaux, en France Photo AFP

En France, la passe TGV Max, offerte aux Français de 16 à 27 ans, permet de voyager partout à travers la France pour 79 euros (environ 103 $) par mois.  

«Il faut trouver des solutions pour que les jeunes puissent voyager pour pas cher», martèle-t-il.  

«C’est bien beau les billets d’avion à 500$ [du gouvernement Legault], mais reste que des options moins coûteuses pourraient être mises de l’avant», répète-t-il. 

• À lire aussi: Pour prendre le bus de Montréal à Baie-Saint-Paul... il faut dormir à Québec

Thomas Goyette-Levac, 32 ans 

Québécois qui a habité en Suède  

Thomas Goyette-Levac
Thomas Goyette-Levac Photo Courtoisie

Dans le cadre de ses études, Thomas Goyette-Levac a habité Luleå, une municipalité 48 700 habitants au nord de la Suède, située à dix heures de route de la capitale, Stockholm. La densité de la ville est similaire à celle de Val-d’Or, en Abitibi-Témiscamingue, où il habite maintenant. 

En comparant les deux, il est catégorique: l’offre de service offerte aux Suédois «est définitivement mieux, parce que c’est beaucoup mieux organisé».

Des passagers attendent à la gare de Stockholm, en Suède
Des passagers attendent à la gare de Stockholm, en Suède Photo AFP

«Ce n’est même pas dans les mêmes ligues», s’exclame au bout du fil le fanatique d’urbanisme. «Je suis encore stupéfait de voir qu’il y a plusieurs lignes de bus et une gare de train pour une ville au fin fond de la Suède», alors qu’à Val-d’Or, pourtant moins loin de la métropole, il n’y a «rien» ou presque.  

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Des allers-retours Val-d’Or–Montréal, Thomas en a fait plus d’une cinquantaine, mais en voiture. La raison? Le voyagement par autocar, offert par Autobus Maheux, est «trop dispendieux» (plus de 200$ l’aller-retour) et VIA Rail ne s’y rend pas.  

«Après Autobus Maheux, c’est moi le covoitureur officiel Montréal-Val d’Or», dit-il en riant, lui qui embarque souvent des passagers quand il se rend dans la métropole. «Si Autobus Maheux était beaucoup moins cher, ça ne me dérangerait pas [de le prendre], au contraire.»  

Un aller-retour en train entre Luleå et Stockholm coûte aussi l’équivalent de 200$, mais la distance à parcourir est pratiquement le double.

• À lire aussi: Voici les promesses des partis pour le transport interurbain au Québec 

Anouk Brisebois, 28 ans 

Québécoise qui vit en Norvège  

Anouk Brisebois
Anouk Brisebois Photo Courtoisie

Anouk Brisebois vit en Norvège depuis 5 ans et confirme qu’elle n’a pas vraiment besoin d’une voiture pour voir du pays. Transiter entre les villes norvégiennes se fait relativement bien en bus et en train, qu’elles soient petites ou grandes.  

Toutefois, comme c’est le cas en Suède, voyager par voie ferroviaire en Norvège ne se fait pas pour des prix aussi bas qu’on observe en France ou en Allemagne – mais ça reste moins cher qu’au Québec.  

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«C’est vraiment bien développé, super fiable et efficace. Et il y en a, du service», lance celle qui vit à Oslo depuis cinq ans. «Tu peux te rendre partout en train, mais comme, partout. Oui, c’est un peu plus lent qu’en voiture, mais ça fait l’affaire et c’est pro-environnemental, comparativement à la voiture.» 

De temps en temps, son mari Jens et elle se rendent à Bergen, deuxième plus grande ville de Norvège, située à quelque sept heures de train. L’aller-retour se détaille à environ 140$. 

«J’ai été agréablement surprise en arrivant en Norvège par le service, même si c’est quand même cher. Mais j’en ai pour mon argent», concède-t-elle, soulignant qu’elle aime le fait d’être capable d’aller skier ou marcher en forêt en se fiant au transport collectif, comparativement au Québec où la voiture prime.  

• À lire aussi: Le troisième lien échoue au «test climat» d’Équiterre

À VOIR - Notre expérience en bus entre Montréal et Baie-Saint-Paul 

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