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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Tragédie de la garderie de Laval: le chauffeur Pierre Ny St-Amand plaide «non coupable»... mais admet avoir tué deux enfants

Il a avoué lundi matin avoir foncé dans une garderie en n’ayant jamais ralenti

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Photo portrait de Camille Payant

Camille Payant

7 avril à 12h30
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Quand il s'est levé à l'aube le matin du 8 février 2023, rien ne semblait laisser présager que le chauffeur d'autobus qui a foncé dans une garderie et tué deux enfants allait poser un geste aussi insensé.

• À lire aussi: Tragédie de la garderie de Laval: la scène d’horreur filmée par des caméras de l’autobus

Pierre Ny St-Amand s’est réveillé à 5 h, comme à son habitude. Il a enfourché son vélo pour se rendre au garage de la Société de transport de Laval (STL) afin de commencer sa journée de travail.

En entrant dans son autobus stationné dans le garage de la STL une heure plus tard, la chauffeuse Ninon Gravel s’est retrouvée face à face à Pierre Ny St-Amand. C’est que l’accusé s’était trompé d’autobus.

Son collègue, normalement «souriant et un peu timide», avait plutôt «l’air fatigué», avait témoigné Mme Gravel à l’enquête préliminaire.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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Trajet ordinaire

Pierre Ny St-Amand a ensuite effectué son trajet sans anicroche et le dernier passager est descendu près du terminus de la terrasse Dufferin, dans le quartier Sainte-Rose, à Laval, à 8h24.

C’est à quelques pas de la garderie dans laquelle il foncera avec son autobus trois minutes plus tard.

Tout le trajet, comme la suite des événements, a été capté par des caméras de surveillance installées à l’intérieur du véhicule.

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Avant de commettre son crime, le chauffeur qui cumulait une décennie d’expérience à la STL s’est immobilisé dans le rond-point. Il a ensuite redémarré et s’est engagé directement dans l’entrée menant à la Garderie Éducative Ste-Rose.

Sur à peine 40 mètres, Ny St-Amand s’est mis à accélérer jusqu’à violemment percuter la façade de la garderie. Sa vitesse atteignait alors 27 km/h. Il n’a appuyé sur la pédale de frein qu’une fois l’autobus immobilisé dans le local des 4-5 ans.

«J’ai vu l’autobus passer devant moi, en pensant que ça allait s’arrêter, mais non... Il savait où il s’en allait», avait témoigné à l’enquête préliminaire André Beaudoin, qui allait reconduire son fils.

Cris d’enfants

Il est accouru jusqu’à l’autobus engouffré dans la garderie, où il «entendait très bien le cri des enfants». Ny St-Amand se trouvait toujours derrière le volant.

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«On lui criait de reculer l’autobus, mais on voyait qu’il ne nous écoutait pas vraiment. Il s’est reviré vers nous et a commencé à se déshabiller», avait mentionné M. Beaudoin.

Des pères de la garderie ont tenté de neutraliser Ny St-Amand. Le chauffeur cessait de résister, puis recommençait.

L’autobus avait foncé à 27 km/h dans le local des 4-5 ans de la Garderie Éducative Ste-Rose.
L’autobus avait foncé à 27 km/h dans le local des 4-5 ans de la Garderie Éducative Ste-Rose. PHOTO DÉPOSÉE À LA COUR

À 8h34, une policière a rapidement menotté le chauffeur recroquevillé, silencieux. Il n’a offert aucune résistance physique.

À ce moment, des petites victimes étaient toujours coincées sous l’autobus. Plusieurs enfants ont été secourus, mais il était trop tard pour les petits Jacob Gauthier, quatre ans, et Maeva, cinq ans

Le magistrat a tenu à souligner le «courage et la bravoure» dont ont fait preuve les parents qui ont «tout fait pour sauver ces enfants».

Six autres enfants ont été blessés, certains gravement. Ils ont subi des traumas à un rein ou à la vessie, des fractures et des ecchymoses.

Quand le procès s'est amorcé lundi matin, Ny St-Amand a plaidé «non coupable» d'une faible voix, alors que les sanglots de familles des petites victimes présentes se faisaient entendre dans la salle de cour.

Selon la Couronne et la défense, le chauffeur d’autobus ne peut être reconnu criminellement responsable des meurtres de deux enfants. Une preuve commune visant à le démontrer se poursuivra mardi au palais de justice de Laval.

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