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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Trafic de fentanyl: Ottawa n’exclut pas de ramener les peines minimales obligatoires

PHOTO TIRÉE DU SITE DE LA GRC
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Photo portrait de Raphaël Pirro

Raphaël Pirro

2025-02-06T20:19:43Z
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Après avoir choisi de créer un «tsar» du fentanyl, le gouvernement Trudeau semble prêt à mettre la gomme pour enrayer le trafic de cet opiacé mortel... quitte à faire marche arrière sur des pans de son importante réforme du Code criminel.

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En mêlée de presse à Ottawa, le ministre fédéral de la Sécurité publique, David McGuinty, a été questionné sur la possibilité de réinstaurer des peines minimales en prison pour les trafiquants de fentanyl, comme le propose le chef conservateur Pierre Poilievre.

«On verra», a répondu M. McGuinty. «[...] On est en train d’amener ensemble toutes les bonnes suggestions. On verra.»

En 2022, le gouvernement Trudeau a adopté la loi C-5, qui, entre autres choses, mettait fin aux peines d’emprisonnement minimales pour un certain nombre de crimes, comme la revente de drogue, pour que les coupables puissent subir leur peine à la maison.

Un des objectifs de cette réforme importante de l’ère Trudeau était d’éliminer le «racisme systémique» dans le système de justice et mettre fin à la «surreprésentation» des personnes noires, autochtones et «marginalisées» dans les prisons.

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Pierre Poilievre croit qu’une des clés de la lutte contre le trafic de fentanyl est le durcissement des peines et d’en finir avec ce qu’il appelle les «peines Netflix», soit les condamnations avec sursis qui peuvent être vécues à domicile.

Le chef conservateur a proposé que les revendeurs de doses de fentanyl supérieures à 40 milligrammes (assez pour tuer 20 personnes) soient enfermés à vie, alors que les trafiquants de 15 à 40 milligrammes seraient condamnés à 15 ans de prison.

Un durcissement des peines en lien avec la revente de fentanyl représenterait une volte-face importante pour le gouvernement Trudeau, qui avait fait de la loi C-5 un des porte-étendard de la ligne d’action progressiste du gouvernement.

La loi C-5 a aussi permis de décriminaliser la possession simple de drogues pour favoriser une approche axée sur la santé publique.

Le ministre McGuinty, par ailleurs, a raillé l’idée de M. Poilievre d’envoyer des militaires à la frontière canado-américaine, comme il le proposait lundi, avant le report d’un mois des tarifs douaniers par le président Donald Trump.

Quant au fameux «tsar du fentanyl», M. McGuinty a déclaré que les responsabilités de la personne choisie seraient détaillées dans les prochains jours.

Et sur le choix du terme «tsar», dont l’usage est plus courant aux États-Unis: «Si ça aide à démontrer un degré de sérieux au Canada vis-à-vis une crise nord-américaine, OK! C’est positif pour moi», a dit le ministre.

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