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La vaccination des enfants, efficace? Une 3e dose nécessaire? On répond à vos questions

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Photo portrait de Jean-Michel  Clermont-Goulet

Jean-Michel Clermont-Goulet

2021-10-22T18:15:00Z
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Troisième dose pour les personnes âgées, vaccination des enfants de 5 à 11 ans: il n'est pas toujours facile de suivre tous les développements concernant le vaccin. Pour vous aider à démêler tout ça, on a jasé avec Benoit Barbeau, virologue et professeur au Département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

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Vacciner les enfants: une bonne idée?  

La vaccination des 5 à 11 ans s'en vient au Québec. 

Pfizer/BioNTech a en effet déposé une demande auprès de Santé Canada, qui doit maintenant évaluer le nouveau vaccin créé pour ce groupe d'âge. Lorsque le feu vert aura été donné, 2,9 millions de doses seront disponibles au pays, a annoncé le premier ministre Justin Trudeau. 

Québec espère pour sa part avoir vacciné ce groupe d'âge d'ici le début de 2022, afin de pouvoir lever les restrictions sanitaires. Toutefois, l'opération de vaccination des enfants ne fait pas l'unanimité: 63% des répondants à un sondage de l’INSPQ se sont dits favorables à la vaccination leurs enfants de 5 à 11 ans.

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Photo Simon Clark
Photo Simon Clark

Alors, la vaccination des jeunes enfants est-elle vraiment nécessaire? Cette opération en «vaut la peine», selon Benoit Barbeau. 

Le fait est que les enfants alimentent actuellement la propagation du virus, en se le transmettant entre eux ou en le rapportant à la maison et en infectant des adultes, vaccinés ou non. 

En date du 20 octobre, 210 éclosions actives touchaient les milieux préscolaires et primaires, soit 40% des éclosions actives dans la province, selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Et qu'en est-il des 3es doses?  

Quelque 220 000 aînés qui vivent en résidence recevront, tout comme les personnes immunosupprimées, une troisième dose du vaccin contre la COVID-19, en même temps que le vaccin contre l’influenza. Les autres personnes âgées n'y auront pas droit pour le moment. 

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Pour le virologue, il s'agit de la bonne chose à faire. 

Pfizer/BioNTech annonçait d'ailleurs cette semaine qu'une dose de rappel de son vaccin était efficace à 95,6% contre les formes symptomatiques de la maladie, selon une étude réalisée par les deux laboratoires et publiée jeudi.

Il est trop tôt, toutefois, pour savoir si la population générale devra recevoir une dose de rappel, insiste le virologue. «En ce moment, il faut s’assurer d’être certain qu’il y a nécessité d’une troisième dose, mais [pour les 65 ans et plus], c’est une protection optimale.»

Une chose est sûre: «Il ne faudrait quand même pas être obligé de se faire vacciner tous les deux ou trois mois», affirme-t-il. 

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Où en est la vaccination au Québec?  

Selon les plus récentes données publiées par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), 90% des 12 ans et plus ont reçu au moins une dose de vaccin contre la COVID-19, alors que 86% sont pleinement vaccinés. 

Au Canada, les chiffres sont légèrement en dessous de ceux du Québec: 88,5% des 12 ans et plus ont reçu au moins une dose et 83,3% sont adéquatement vaccinés. 

Pourquoi le virus continue-t-il de circuler?       

Malgré une couverture vaccinale parmi les meilleures au monde, le virus continue de se propager au Québec. C'est tout à fait normal, insiste Benoit Barbeau: «L’objectif principal de ces vaccins est de s’assurer que les risques de développement de symptômes graves soient moindres», explique-t-il. 

Et si on vaccine les enfants, le virus sera-t-il moins présent? «Possiblement, mais ce qui peut jouer contre nous, ce serait un variant plus transmissible», précise-t-il. Le sous-variant «Delta Plus», qui a été identifié au Royaume-Uni, par exemple, pourrait venir jouer les trouble-fête.

Et dans les pays les plus pauvres?   

Alors qu'on commence à donner des troisièmes doses au Québec, d'autres pays plus pauvres peinent à vacciner leur population. À plusieurs endroits dans le monde, la couverture vaccinale n’atteint pas les 10%. C’est le cas au Bénin, en République démocratique du Congo et en Papouasie–Nouvelle-Guinée, pour ne nommer que ceux-là.

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«Le problème est le manque d’infrastructures pour déployer des campagnes de vaccination efficaces», explique Benoit Barbeau.

Un taux de vaccination aussi faible est une bien mauvaise nouvelle, puisque le virus pourrait circuler davantage dans ces pays et que de nouvelles mutations plus résistantes au vaccin pourraient y apparaître. 

– Avec l'AFP

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