«Tout le monde a peur, tout le monde va chercher de l’eau et des denrées»: des Palestiniens canadiens craignent pour leurs proches
![Photo portrait de Anouk Lebel](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2FAnouk_Lebel1b12fb06-393d-46da-bfc8-3de2d44979b5_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Anouk Lebel
La guerre qui vient d’éclater entre le Hamas et Israël ne surprend pas des Canadiens d’origine palestinienne qui s’inquiètent pour leurs proches qui traversent des jours terribles.
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«Ça fait longtemps que les Palestiniens meurent de mort lente. Ils se révoltent», croit Ahmad S. Abouali installé depuis plus de 40 ans à Ottawa et originaire de la ville de Nablus, en Cisjordanie.
L’homme de 61 ans retourne dans la région chaque année et est en contact constant avec son frère et sa sœur sur place.
La dernière fois qu’il leur a parlé, il y a quelques heures, les nouvelles n’étaient pas bonnes.
«Tout le monde a peur. Tout le monde va chercher de l’eau et des denrées et craint une escalade. Ils ont peur qu’Israël coupe l’accès à l’électricité, l’eau et la nourriture comme à Gaza», rapporte celui qui travaille dans le domaine des transports.
Conditions lamentables
Il n’est néanmoins pas surpris de l’attaque du Hamas contre Israël, qui était «prévisible» après 75 ans d’occupation du territoire depuis la création de l’État d’Israël, en 1948.
«Je trouve que c’est lamentable ce qui s’est passé, absolument lamentable, mais je le comprends. Les gens à Gaza, ils sont encerclés par l’État juif, de la mer, du sol, aux quatre coins de la bande de Gaza», pense Fouad Sahyoun, installé à Montréal depuis 33 ans.
Né Palestinien, l’ancien conseiller municipal a fui à l’âge de 4 ans la ville de Haïfa, en 1948, 4 ans après la création de l’État juif. Il retourne régulièrement dans la région.
![Fouad Sahyoun dénonce les conditions de vie lamentables des réfugiés palestiniens depuis la création de l’État d’Israël en 1948. Il croit que, dans ce contexte, la guerre était prévisible.](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F59832_037289f729d293-3a84-4e0d-b763-b36138ca412e_ORIGINAL.jpg%3Fh%3D3088%26impolicy%3Dcrop-resize%26w%3D2316%26width%3D1600%26x%3D0%26y%3D0&w=3840&q=75)
«Les gens vivent dans des conditions lamentables au quotidien. C’est l’humiliation, les meurtres, les démolitions de maisons, les routes pour Juifs et Arabes, les colons qui se promènent avec des fusils prêts à tirer», énumère celui qui racontera son histoire dans un livre à paraître le 16 octobre.
«On veut arrêter la violence»
Après une manifestation dimanche, le Centre culturel palestinien organise une veillée aux chandelles au centre-ville de Montréal mercredi soir.
«On veut que la violence cesse, qu’il y ait un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas», explique Abraham Weizfeld, vice-président de l’organisation non gouvernementale.
Il dénonce lui aussi le blocus de la bande de Gaza, où l’armée israélienne a ordonné lundi un «siège complet», privant ses habitants d’eau, d’électricité et de gaz.