Tout est dans la manière...
Jean-Charles Lajoie
Geoff Molson n’a convaincu personne à l’extérieur du spin du Canadien lors de son point de presse d’hier. Finalement, il a nommé un président camouflé en vice-président en raison de sa nationalité et de sa langue maternelle.
Marc Bergevin, confiné, aura quant à lui vu son équipe gagner le dernier match de son règne à la direction du CH. C’était le secret le moins bien gardé à travers la Ligue nationale. Tout est dans la manière.
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Molson ne peut avoir pris sa décision en la basant sur les résultats de la saison en cours. Il connaît le hockey mieux que ça. À l’évidence, il savait depuis un moment qu’il n’allait pas offrir de nouvelle entente à son architecte hockey. Pour quels motifs a-t-il autant tardé à le dire à Bergevin ?
Ça passe vite
La photo de Bergevin en pleurs dans les bras de Carey Price fait le tour du web depuis dimanche. Cette image forte n’a pas cinq mois. Le joueur franchise et le patron hockey qui s’enlacent. De l’émotion à l’état pur le soir de la Saint-Jean après que le CH eut éliminé Vegas pour passer en finale. Cinq mois plus tard, le patron vide son bureau tandis que l’enfant chéri de la concession lutte farouchement contre ses démons.
Marc Bergevin a fait preuve de classe lors de la publication de son communiqué de presse. Même s’il a souvent trouvé difficile de faire son travail sous la loupe ardente de Montréal, il s’ennuie déjà de l’ivresse quotidienne associée au statut le plus prestigieux au Québec. Bergevin a le Canadien dans le cœur. Il aurait endossé bien des chèques de paye pour graver son nom sur la coupe Stanley. « Marc Bergevin de Pointe-Saint-Charles, architecte de la 25e conquête du plus grand club de hockey de l’histoire... »
Il ne restera pas sans travail longtemps. Deuxième au vote des DG de la LNH dont il est le meilleur du groupe, il devient une cible de choix pour plusieurs organisations. Je lui souhaite un mandat à son goût. Fort et bien appuyé.
Wilson avec le CF Montréal ?
Paul Wilson s’en va lui aussi. Victime de sa grande réciprocité avec Bergevin. C’est injuste. Wilson a fait son travail avec distinction et engagement. Il a rendu le patron hockey accessible et a permis de le faire connaître sous son vrai jour, ce qui a augmenté le capital de sympathie du public envers le DG. Si j’étais Joey Saputo, je contacterais Paul sans attendre...
Trevor Timmins quitte, et dans son cas, je ne peux pas dire que je suis fâché. Le talon d’Achille de l’organisation est depuis trop longtemps le repêchage et il était temps de donner un coup de barre.
Jeff Gorton va guider les destinées de l’équipe en qualité de VP hockey. C’est une excellente nomination. C’est Gorton qui recommandera l’embauche du prochain directeur général. Celui-ci devra parler français, une autre excellente nouvelle.
La filière McGill donne une longueur d’avance à Mathieu Darche, un excellent candidat. Mais il ne faut pas écarter Martin Madden fils de la course. Madden est un spécialiste du repêchage, une science plutôt inexacte depuis trop longtemps chez le Canadien.
Montréal est tout sauf une destination de choix pour les joueurs autonomes sans restriction. Une grosse clé des succès du CH doit reposer sur un bon recrutement et un bon développement des jeunes joueurs.