Tests rapides : comment ça marche? Est-ce efficace? Voici tout ce qu'il faut savoir
Gabriel Ouimet
Les tests rapides de dépistage de la COVID-19 sont maintenant disponibles dans les pharmacies du Québec. Mais sont-ils efficaces? Que faire si vous obtenez un résultat positif? Un expert répond à nos questions.
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Où et comment se procurer les tests?
Les tests sont théoriquement disponibles depuis lundi matin dans 1900 des plus ou moins 1950 pharmacies du Québec.
Selon l'annonce du gouvernement, on peut se procurer gratuitement jusqu’à cinq tests rapides par période de 30 jours.
Cependant, comme les pharmacies reçoivent graduellement la marchandise, le président de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP), Benoit Morin, demande aux Québécois d'être patients et de ne pas se précipiter en pharmacie lundi.
«Le mot d'ordre, lundi matin, c'est de respirer par le nez. Les tests arriveront par vagues pendant toute la semaine», dit-il.
Il faut donc modérer ses attentes. Lundi matin, plusieurs personnes ont fait la file pendant des dizaines de minutes pour se faire inscrire sur une liste d'attente ou pour se faire revirer de bord et dire de revenir une autre fois.
Comme les modes de distribution varient d'une pharmacie à l'autre (inscription en ligne, distribution uniquement aux gens qui ont un dossier d'ouvert dans cette pharmacie, premier arrivé premier servi...), il est suggéré de se renseigner par téléphone ou sur le site web ou les réseaux de sa pharmacie.
La population vulnérable pourra se faire livrer les tests à la maison, mais l’option ne sera pas offerte à tous les clients.
Des tests ont aussi été distribués dans les écoles primaires et les garderies.
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Est-il possible d'en avoir plus que cinq?
À ceux qui tenteraient d'obtenir plus de tests que la limite permise: meilleure chance la prochaine fois.
«Il faudra donner votre carte d'assurance-maladie et vos renseignements, comme lorsque vous prenez une ordonnance. Il sera donc impossible de se procurer plus de tests que la limite permise, parce que les données seront enregistrées dans un système central auquel tous les pharmaciens ont accès», prévient Benoit Morin.
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Comment fonctionnent ces tests?
C’est un petit écouvillon que l’on insère dans la narine, pas très profondément (1 ou 2 cm), et que l’on tourne environ 5 secondes par narines. Il faut ensuite plonger l’écouvillon dans un tube contenant un produit et le remuer. Une fois l’écouvillon bien imbibé, on ferme le tube avec le bouchon et on attend 2 minutes, puis on dépose trois gouttes sur une cartouche.
Les résultats sont disponibles en 15 minutes: la cartouche de test affichera 2 barres rouges si le virus est détecté, et une seule si le test est négatif. Si vous n’avez pas de résultat après 20 minutes, il est considéré comme faux. Il faudra alors recommencer.
«Le test est basé sur des anticorps, qui sont présents dans la trousse qu’on reçoit. Ces anticorps sont capables de reconnaître différentes parties du virus. S’il y a du virus dans notre nez, il y aura une réaction lorsque l’on déposera l’échantillon sur la cartouche. Un peu comme pour un test de grossesse», explique le Dr Alain Lamarre, virologue, professeur et chercheur en immunologie à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS).
Il s’agit d’ailleurs des tests d’antigène de la marque BTNX, ceux qui sont actuellement appliqués dans les écoles et les cégeps.
Est-ce que les tests rapides sont efficaces?
«C’est le bémol ici, répond le Dr Alain Lamarre. C’est beaucoup moins sensible que le test PCR, parce que le test PCR est basé sur une amplification. On augmente la concentration, donc une très faible quantité de virus peut être détectée. Le test rapide a une beaucoup plus petite capacité d’amplification, donc ça prend pas mal de virus pour pouvoir le détecter.»
Les tests rapides devraient donc être utilisés chez les personnes qui présentent des symptômes, poursuit-il.
«Ils [les tests] pourraient être utilisés pour des gens asymptomatiques dans certains cas, mais ils ne seraient pas fiables à 100%. On sait que chez les personnes asymptomatiques, en général, il y a moins de virus et ça correspond à des charges virales plus faibles. Comme le test est beaucoup moins sensible, il y a des chances qu’il y ait des faux négatifs», explique Alain Lamarre.
Vous feriez donc mieux de revoir vos plans si vous comptiez utiliser ces tests pour pouvoir laisser tomber la distanciation lors de vos partys de famille.
Le gouvernement demande également aux gens qui auraient un test positif d’aller se faire tester dans une clinique de dépistage pour confirmer le résultat.
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Pourquoi cinq tests par personne?
Parce qu’il est possible que vous soyez infecté, mais que vous n’ayez pas encore de symptômes. Ces derniers peuvent en effet prendre jusqu’à 10 jours avant de faire leur apparition, explique le Dr Lamarre.
«Il y a des chances que cette personne n’ait pas encore développé de symptômes. Cela ne veut cependant pas dire qu’elle ne peut pas transmettre le virus», précise-t-il.
Ainsi, si vous ressentiez des symptômes quelques jours après votre test, il faudrait que vous en repassiez un afin de vous assurer que vous n'êtes pas infecté et qu'il ne s'agissait pas d'un faux négatif.
«Il faut vraiment les utiliser comme un moyen de prévention si on est symptomatiques. Si j’ai des symptômes et que mon test est négatif, alors je ne suis pas obligé de m’isoler. Il faut toutefois continuer de respecter la distanciation et les autres mesures».
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