Tourisme spatial: une nouvelle tendance voyage qui ne fait pas l’unanimité
Sandrine Faucher et Andrea Lubeck
Avec le voyage spatial d’une durée de 11 minutes réalisé par la chanteuse Katy Perry et 5 autres femmes le lundi 14 avril 2025, plusieurs opinions controversées déferlent sur les réseaux sociaux.
• À lire aussi: Il y a un an, l'éclipse totale: 10 choses à se remémorer à propos de cet événement magique
• À lire aussi: Cette destination (adorée) aura droit à 3 éclipses solaires en 3 ans
Depuis, deux questions se posent en boucle dans la tête des productrices de Silo Voyage: cette tendance voyage prendra-t-elle de l’ampleur dans les années à venir, et surtout, quelles seront les répercussions de ce fameux tourisme spatial?
Il faut savoir que le tourisme spatial existe bel et bien, et qu’il s’agit en fait de l’ensemble des expériences motivées par une volonté non professionnelle à « mettre les pieds » dans l’espace. Celles-ci comprennent des entraînements, des vols de sensations immersives et même des séjours en stations spatiales ou sur la Lune.
En effet, le tourisme spatial devient de plus en plus fréquent, alors que deux compagnies se font actuellement concurrence sur ce marché: Blue Origin (propriété de Jeff Bezos) et Virgin Galactic, qui comptent chacune plus d’une dizaine de vols commerciaux dans l’espace à leur actif. L’épopée vécue par Katy Perry et ses compagnes ne s’est pas faite à coût nul pour l’environnement.
Bien que l’entreprise de Jeff Bezos affirme utiliser «moins de carburant pour produire la même poussée» que les carburants habituels, la réalité demeure que ce genre de voyage — qui n’a aucune visée scientifique — pollue.
Même s’il est vrai que la fusée New Shepard ne produit pas de CO2 tout au long de son trajet, elle émet tout de même de la vapeur d’eau, ce qui est dommageable à haute altitude.
Des impacts néfastes sur la couche d’ozone
En entrevue à la BBC, la professeure de chimie atmosphérique et de qualité de l’air à l’université College London, Eloise Marais, considère la vapeur d’eau comme un gaz à effet de serre: «Ça modifie la chimie de la stratosphère, réduit la couche d’ozone et forme également des nuages qui affectent le climat».
La NASA avait prévenu, en 2022, que les voyages dans l’espace pourraient endommager la couche d’ozone. Chaque lancement produit un petit trou d’une courte durée.
Des questions éthiques et morales
D’autres fusées, comme la Falcon 9 de SpaceX, qui utilisent du carburant plus traditionnel, émettent autant de CO2 qu’un vol commercial entre New York et Londres, précise l’organisme non gouvernemental Space Generation Advisory Council.
L’empreinte carbone par voyageur est toutefois exponentielle, puisqu’une fusée ne peut contenir que 1% du nombre de passagers d’un avion.
La suie émise par une fusée a également un effet de réchauffement 500 fois plus important que celle émise par les avions, selon une étude de la professeure Marais publiée en 2022.
Par ailleurs, le tourisme spatial soulève également des questions d’ordre éthique et moral. Selon des chercheurs de l’université de San Diego, puisque ce type de tourisme n’est accessible qu’aux plus riches, ce sont l’ensemble des humains – en particulier ceux dans les pays en voie de développement – qui en subissent les conséquences.
Combien un voyage comme celui-ci coûte-t-il?
Alors que le prix exact du voyage effectué par Katy Perry n’a pas été officiellement communiqué, plusieurs médias ont mené l’enquête. Selon TF1 Info, la chanteuse aurait payé un minimum de 150 000 $ USD, et d’après USA Today, le premier voyage de la capsule New Shepard a été vendu pour 28 millions de dollars.
Des publications déferlent sur les réseaux sociaux
Depuis ce voyage effectué à 100km d’altitude, plusieurs opinions controversées sont communiquées sur les diverses plateformes sociales.
La mannequin Emily Ratajkowski s'est d'ailleurs prononcé, en mentionnant que ce voyage était le « début de la fin des temps »:
Une série de memes sur le voyage de Katy Perry:
Qu'en pensez-vous?
