Top 10 des pires premiers choix de l’histoire
Sébastien Auger
On sait tous que le repêchage est tout sauf une science exacte. Par contre, il est plus difficile de se tromper avec le premier choix au total.
C’est cependant arrivé à de maintes reprises dans le passé. Le TVASports.ca s’est amusé à dresser un top 10 des pires coups de l’histoire de la Ligue nationale de hockey.
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10. Garry Monahan (1963, Canadiens)
Commençons près de chez nous avec un certain Garry Monahan, le premier joueur sélectionné dans une séance formelle de repêchage, tenue dans un hôtel de Montréal en 1963.
Les Canadiens ont alors jeté leur dévolu sur lui et non sur Peter Mahovlich, auteur de 773 points en 884 rencontres dans la LNH. Quelle grave erreur!
Monahan, lui, n’a même pas récolté le moindre point avec le CH. Son aventure a d’ailleurs duré seulement 14 matchs.
L’exercice ne s’est pas avéré plus fructueux dans les cinq années suivantes, soit jusqu’à la sélection de Réjean Houle par les Canadiens en 1969.
9. Claude Gauthier (1964, Red Wings), André Veilleux (1965, Rangers), Rick Pagnutti (1967, Kings).
Dans l’intervalle, trois joueurs, dont deux Québécois, n’ont même jamais joué dans la LNH : Claude Gauthier (1964, Red Wings), André Veilleux (1965, Rangers) et Rick Pagnutti (1967, Kings).
Les deux autres, Barry Gibbs (1966, Bruins) et Michel Plasse (1968, Canadiens), n’y ont rien cassé.
8. Brian Lawton (1983, North Stars)
Un autre choix «historique» n’a pas répondu aux attentes : Brian Lawton, le premier Américain repêché au tout premier rang, en 1983.
Auparavant, seuls des Canadiens avaient obtenu ce privilège.
Après cinq saisons avec les North Stars, Lawton a roulé sa bosse avec cinq autres clubs, dont les Nordiques, en autant de saisons.
À sa dernière campagne, en 1992-1993, il a alterné entre la LNH et la défunte Ligue internationale. Une fin de parcours indigne pour un ex-numéro un...
7. Gord Kluzak (1982, Bruins)
Gord Kluzak, ça vous dit quelque chose? Si vous avez répondu «non, qui ça?», n’inquiétez-vous pas, c’est bien normal!
Pourtant, ce méconnu défenseur est parfois considéré comme le pire premier choix au total de l’histoire.
Ennuyé par des blessures, il a disputé seulement 299 matchs dans la LNH, tous avec les Bruins, ce qui constitue le plus bas total pour un premier de classe.
Si ses qualités offensives ont clairement été surévaluées au repêchage, son talent de bagarreur n’a jamais été remis en doute. Durant sa brève carrière, il a accumulé pas moins de 543 minutes de pénalité. Il a affronté les meilleurs «pugilistes sur glace» de l’époque, comme Bob Probert, Chris Nilan et Dave Semenko. Voyez-le à l’œuvre ici :
6. Rob Ramage (1979, Rockies)
Parlant de spécialistes des poings, Rob Ramage entre certainement dans cette catégorie. Disons qu’il n’a pas le profil typique d’un premier choix au total...
Il a souvent atteint la barre des 100 et même des 200... mais au chapitre des minutes de pénalité et non des points!
Ramage était également capable de contribuer à l’attaque (comme en témoignent ses 564 points en 1044 matchs), mais il est davantage reconnu pour son caractère bouillant.
D’ailleurs, il s’en est déjà pris à l’entraîneur Jacques Demers au cours d’un match en 1989.
5. Doug Wickenheiser (1980, Canadiens)
Revenons aux Canadiens pour notre numéro cinq.
En 1980, les partisans réclamaient un produit local, en l’occurrence Denis Savard. Le Tricolore n’a toutefois pas cédé à la pression populaire et a plutôt opté pour Doug Wickenheiser.
Les amateurs n’ont jamais digéré cette décision. Et l’avenir leur donnera raison puisque Wickenheiser a déçu offensivement dans la LNH, après avoir empilé les points dans la Ligue junior de l’Ouest (précisément 352 en 207 matchs).
Constamment la cible de commentaires négatifs, le prometteur attaquant n’a disputé que trois saisons dans la métropole québécoise avant d’être échangé aux Blues en 1983.
Wickenheiser conclura tout de même sa carrière avec 276 points au compteur, mais on est TRÈS loin de plusieurs autres membres de sa cuvée.
En plus de Savard (1338 points), sorti finalement troisième, deux autres membres du Temple de la renommée ont été choisis peu de temps après lui : Larry Murphy (4e, 1216 points) et Paul Coffey (6e, 1531 points).
4. Rick DiPietro (2000, Islanders)
Sans surprise, Rick DiPietro est le premier gardien sur notre liste. Il a couru après!
Les Islanders ont complètement erré dans ce dossier. Alors qu’ils comptaient déjà sur une jeune étoile montante en Roberto Luongo, choisi quatrième au total trois ans plus tôt, ils ont décidé de s’en départir (dans une des plus mauvaises transactions de tous les temps) pendant le week-end du repêchage et de rebâtir avec DiPietro (sélectionné devant Dany Heatley et Marian Gaborik) comme pierre angulaire. Ça s’est cependant rapidement effondré...
Incommodé par toutes sortes de blessures (genou, aine, hanche, visage, commotion), DiPietro a été contraint à prendre une retraite prématurée en 2013.
Entretemps, il a montré suffisamment de bons «flashs» devant le filet pour parvenir à se négocier une très lucrative et longue prolongation de contrat (67,5 M$ pour 15 ans) en 2006. C’est le meilleur coup de sa carrière!
Les Islanders s’en mordent d’ailleurs encore les doigts, eux qui doivent toujours verser 1,5 million de dollars par année à DiPietro jusqu’en 2029.
Sa malchance (ou son mauvais karma) a atteint son comble le 2 février 2011, alors qu’il a été impliqué dans le plus court combat de gardiens de l’histoire de la LNH.
DiPietro n’a disputé que 13 rencontres après avoir reçu une gauche dévastatrice de son homologue des Penguins Brent Johnson, dont le coup était si puissant qu’il a causé une fracture au visage de son rival. Pour votre bon plaisir:
3. Alexandre Daigle (1993, Sénateurs)
Lorsqu’on parle de ce sujet, un joueur revient constamment dans les discussions : Alexandre Daigle. Et avec raison!
Celui qui était destiné à devenir la prochaine étoile originaire du Québec est maintenant considéré comme un des plus grands «flops».
Souvent comparé à Joe Sakic et à Steve Yzerman avant même d’entendre son nom au repêchage, Daigle est l’exemple parfait du joueur dominant dans les rangs juniors, mais dont le talent naturel ne suffit pas pour briller au plus haut niveau.
Daigle a présenté des statistiques correctes à sa saison recrue (51 points, dont 20 buts), mais il a été incapable de faire mieux par la suite en termes de points.
Ce n’est évidemment pas ce à quoi s’attendaient les Sénateurs, qui lui avaient offert un contrat de cinq ans d’une valeur de 12 millions de dollars (une fortune à l’époque!) avant même ses premiers coups de patin dans le circuit Bettman.
Les «Sens» regrettent toujours sûrement aujourd’hui de ne pas avoir pris Chris Pronger au lieu de Daigle... Mais il y a encore pire que lui!
2. Nail Yakupov (2012, Oilers)
La chance des Oilers s’est retournée contre eux en 2012. Après avoir remporté la loterie les deux années précédentes, choisissant respectivement Taylor Hall (2010) et Ryan Nugent-Hopkins (2011) au premier rang de l’encan, ils n’ont cette fois pas eu la main heureuse avec Nail Yakupov.
Le Russe n’a rien fait qui vaille dans la LNH. À peine cinq ans après avoir été repêché, il a été offert à toutes les équipes sur le marché des joueurs autonomes puisqu’il n’avait pas reçu d’offre qualificative de la part des Blues.
L’Avalanche a tenté le coup, mais l’expérience n’a pas été très concluante.
Si bien que Yakupov s’est exilé dans son pays natal en 2018. Mais ça ne va pas mieux pour lui dans la KHL...
S’ils ont échoué avec lui, les Oilers peuvent se consoler à l’idée qu’ils ont gagné le gros lot en 2015 avec le sensationnel Connor McDavid.
1. Patrik Stefan (1999, Thrashers)
Notre palmarès ne serait pas complet sans Patrik Stefan, qui mérite la palme. Et il ne l’a pas volée!
À la décharge des Thrashers, à part les frères Sedin et Henrik Zetterberg, peu de joueurs de qualité sont associés à la cuvée 1999. À preuve : Stefan se classe 15e pour les points avec 188.
Le Tchèque n'a jamais eu l'impact espéré à Atlanta, pas plus qu’à Dallas, sa dernière destination dans la LNH en 2006-2007.
Tellement qu’il est désormais surtout reconnu pour avoir raté un filet désert alors qu'il était en échappée. Revoyez ici sa fameuse bourde impardonnable :