5 choses à savoir sur les tiques et la maladie de Lyme

Gabriel Ouimet
Les tiques sont de plus en plus présentes au Québec, puisqu’elles progressent vers le nord, notamment en raison du réchauffement climatique. Comme leurs piqûres peuvent avoir de sérieuses conséquences, entre autres une infection à la maladie de Lyme, voici cinq choses à garder en tête cet été pour éviter d’être infecté.

1- Les infections à la maladie de Lyme sont en augmentation au Québec
L’année passée, il y a eu un total de 709 cas d’infection à la maladie de Lyme déclarés au Québec, un record. Parmi toutes ces infections, 650 seraient survenues sur le territoire québécois. Pour avoir une idée de la progression de la maladie au Québec, notons que 500 cas avaient été enregistrés en 2019, alors que l'on n'en comptait que 125 en 2014.

La grande majorité de ces cas ont été rapportés dans les régions où la maladie est considérée comme endémique, soit en Estrie (451 cas) et en Montérégie (122 cas). Les tiques commencent cependant à être sous la loupe de la Santé publique dans d’autres régions, comme l’Outaouais (20 cas) ou Montréal (13 cas).
2- Les tiques progressent vers le nord
Porteuses de la bactérie Borrelia burgdorferi, qui responsable de la maladie de Lyme, les tiques à pattes noires, aussi appelées «tiques du chevreuil», ne sont plus confinées aux régions du sud. L’an dernier, des cas de maladie de Lyme ont été détectés pour la première fois dans la région de la Capitale-Nationale, au Saguenay–Lac-Saint-Jean et dans le Bas-Saint-Laurent. Des cas ont même été enregistrés en Gaspésie et sur la Côte-Nord dans les dernières années.

Selon les données de l’INSPQ, les tiques seraient désormais présentes dans toutes les régions du Québec, à l’exception des localités les plus reculées de la région du Nord-du-Québec.
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3- Les changements climatiques favorisent la progression des tiques
La progression des tiques s’explique en grande partie par le réchauffement climatique.
D’abord, «la hausse de la température a entraîné l’amélioration des conditions favorables à la survie et à la reproduction des tiques, ainsi qu’à l’augmentation de la vitesse de leur développement», explique l’Agence de la santé publique du Canada.
Ensuite, comme les tiques se nourrissent de sang, quand vient le temps de se nourrir, elles s’accrochent à des animaux, souvent des chevreuils, des rongeurs ou encore des oiseaux. Avec le réchauffement climatique, ces animaux occuperaient un plus grand territoire, et les tiques, donc, voyageraient davantage.
Finalement, le réchauffement climatique nous exposerait aux tiques sur une plus longue période. En raison des hivers plus courts, on aurait tendance à reprendre nos activités de plein air plus tôt au printemps et à les poursuivre plus tard en automne.
4- L’anamoplasmose, une nouvelle infection qui s’installe au Québec
En plus de la maladie de Lyme, la tique à pattes noires est responsable d’une nouvelle infection qui est en train de s’installer au Québec: l’anamoplasmose. Si les cas répertoriés dans les dernières années venaient principalement des États-Unis, une étude de l’Agence de la santé publique du Canada et de l’Université de Sherbrooke publiée en mai dernier indique que 25 cas ont été répertoriés au Québec en 2021. Ces cas d’anamoplasmose ont été rapportés majoritairement en Estrie, plus particulièrement près de la ville de Bromont. C’est le plus grand nombre de cas rapportés dans une région au Canada.
Près de la moitié des patients ayant contracté l’anamoplasmose ont dû être hospitalisés et un patient a été admis aux soins intensifs, selon les résultats de l’étude. L’anamoplasmose entraîne des symptômes similaires à ceux de la grippe: fièvre, fatigue, douleurs musculaires et maux de tête. Bien que la maladie puisse être grave si elle n’est pas traitée, des traitements antimicrobiens viennent habituellement à bout des symptômes en 48 heures.
5- Des tiques dans votre cour
Contrairement à la croyance populaire, les tiques ne sont pas seulement présentes en nature. Plusieurs personnes ont en effet contracté la maladie de Lyme ou l’anamoplasmose directement dans leur cour.

L’étude de l’Agence de la santé publique du Canada et de l’Université de Sherbrooke a d’ailleurs statué que «l’entretien du terrain était l’activité à risque la plus couramment mentionnée» par les patients pour expliquer leur exposition aux tiques.
Si vous vous baladez en forêt près d’herbes longues ou travaillez sur votre terrain, il est donc recommandé de porter des vêtements longs et clairs, de rentrer votre chandail dans votre pantalon et vos pantalons dans vos chaussettes, en plus de porter un chapeau et d’utiliser du chasse-moustique.
Soyez aussi vigilant lorsque vous revenez à la maison, puisque les piqûres de tiques sont généralement sans douleur et passent inaperçues. Scrutez votre corps à la recherche d’une piqûre de tique et gardez l’œil ouvert dans les jours suivants, puisque les symptômes apparaissent dans une période de 3 à 30 jours après la piqûre.
Si vous êtes piqué, on vous explique quoi faire, étape par étape.
- Avec les informations de Megan Foy.