Des «eaux noires» de VR déversées dans le fleuve

Arnaud Koenig-Soutière
En plus des déchets laissés sur les plages, certains campeurs en visite en régions ne se sont pas gênés pour faire la vidange de leur réservoir septique directement sur les berges du fleuve Saint-Laurent.
Ces agissements dégoûtants ont été rapportés dans au moins trois régions, selon des témoignages récoltés par Le Journal et TVA Nouvelles dans les derniers jours.
Ils ont été signalés au cours des derniers jours à Les Méchins, à la limite entre le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie. La péninsule gaspésienne, aux prises avec une minorité de touristes peu civilisés, y a aussi goûté dans les environs de Gaspé. Même constat de l’autre côté du fleuve, à Saint-Siméon, dans Charlevoix.

N’importe où et cachés
À Les Méchins, des citoyens ont dénoncé aux autorités municipales les déversements de certains vacanciers de passage dans la région. Les contrevenants doivent toutefois être pris sur le fait pour qu’une contravention soit donnée.
« Ces gens font ça sur la plage n’importe où, déplore le maire de la municipalité, Dominique Roy, en entrevue à TVA Nouvelles. Ils vont se cacher. C’est certain qu’ils ne feront pas ça à ciel ouvert. Ils vont se cacher pour essayer que personne ne les voie. »
Même si les campings sont actuellement complets en Gaspésie, des stations de vidange sont accessibles sur plusieurs terrains, entre autres au Camping aux Pignons Verts de Les Méchins.
« Moyennant des frais, les gens peuvent vidanger et prendre de l’eau, il n’y a aucun problème, lance le propriétaire François Bourdeau à TVA Nouvelles. Je trouve ça dommage. [...] Les gens ont juste à chercher un peu et ils vont les trouver. »
Le site de Camping Québec dénombre d’ailleurs des centaines de sites à travers le Québec où il est possible de procéder à une vidange du réservoir septique.

Aux employés de ramasser
« On est obligés d’envoyer nos employés nettoyer, déplore le maire Roy. On aimerait ça un peu plus de civisme de la part de ces personnes-là qui viennent de l’extérieur. On est bien contents de les voir. C’est bien pour la Gaspésie, mais on aimerait garder nos plages et nos endroits propres. »
Le maire de Saint-Siméon, Sylvain Tremblay, redoute l’« après-vacances », moment où l’ampleur de la malpropreté pourra être constatée. Le triste état des lieux se dresse tranquillement dans le secteur Baie-des-Rochers (photos ci-haut).
Pour le moment, ses employés municipaux sont sous pression et les quelque 1200 résidents de la municipalité risquent de payer la note au final.
« Je ne sais pas comment, éventuellement, on va pouvoir redonner du lustre à ces endroits-là, se questionne-t-il. Ça va demander beaucoup de personnel pour aller ramasser tout ça. »
– Avec la collaboration de TVA Nouvelles