Thaïlande: appel au télétravail vendredi à Chiang Mai, ville la plus polluée du monde

AFP
Un nouvel épisode sévère de pollution atmosphérique menace la santé de centaines de milliers de personnes dans le Nord de la Thaïlande, où les autorités locales ont lancé vendredi un appel au télétravail.
Le gouverneur de la province de Chiang Mai, Nirat Pongsittitavorn, a demandé à la population de travailler à distance «pour se protéger et réduire l'impact sur la santé» de l'air pollué, dans un communiqué.
La ville de 130 000 habitants a été classée une nouvelle fois ville la plus polluée du monde vendredi, selon le site IQAir.
La Thaïlande étouffe dans un smog provoqué par plusieurs incendies et les brûlages agricoles saisonniers.
Le dernier incendie en date, dans la province de Chiang Rai, au nord-est de Chiang Mai, a débuté jeudi et a ravagé jusqu'ici 96 hectares de forêt.
Le Premier ministre Prayut Chan-O-Cha a tenu une vidéoconférence avec ses homologues birman et laotien pour discuter de ce problème récurrent en Asie du Sud-Est à cette période de l'année.
En 2023, près de deux millions de personnes ont souffert de problèmes respiratoires qui ont nécessité un traitement médical, a indiqué le ministère de la Santé.
La ville touristique de Chiang Mai affiche dans l'après-midi un taux de particules fines PM 2,5, si petites qu'elles peuvent s'infiltrer dans le sang, de 290 microgrammes par mètre cube, selon IQAir.
Cela représente près de 70 fois le seuil maximum fixé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a précisé l'organisation suisse de surveillance de qualité de l'air.
«Le nombre de touristes a chuté de 20 %», a déclaré à l'AFP Wittaya Pongsiri, vice-président de la Tourism Business Association de Chiang Mai.
La ville est la porte d'entrée du nord vallonné de la Thaïlande, visité avant la pandémie par des millions de touristes pour son centre historique et son atmosphère décontractée.
M. Prayut a proposé à son homologue laotien Sonexay Siphandone et au chef de la junte birmane Min Aung Hlaing, que la question soit au menu du prochain sommet de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est.
Les trois dirigeants ont discuté de la nécessité de trouver des moyens de réduire les émissions provenant de l'agriculture et de l'industrie, mais n'ont convenu d'aucune mesure concrète.
En février, les autorités avaient déjà conseillé aux habitants de Bangkok de rester à l'intérieur et de travailler de chez eux, la capitale étant recouverte d'une brume sèche nocive.