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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Tests de dépistage: bientôt chez votre pusher

Photo Catherine Bouchard
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Photo portrait de Richard Martineau

Richard Martineau

2022-01-12T10:00:00Z
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Pendant que vous courez d’une pharmacie à une autre pour mettre la main sur des tests de dépistage rapide, dites-vous qu’en France, on peut en acheter au supermarché.

Qu’en Nouvelle-Écosse, on en distribue dans les bibliothèques publiques.

Et qu’en Suisse, ça fait cinq mois que les gens en reçoivent gratuitement par la poste. 

JOHNNY EN VEND AU PARC

Bientôt, si ça continue, les pushers vont nous aborder dans les parcs en murmurant : « Pssst ! J’ai des tests de dépistage rapide ! Ça te tente-tu ? J’ai aussi des masques N95 flambants neufs ! »

Remarquez, ça serait certainement plus efficace que le système de distribution hyper centralisé privilégié par le gouvernement du Québec !

Parce qu’aujourd’hui, c’est plus facile d’acheter de la coke, du LSD ou une arme à feu illégale que des tests de dépistage, qui sont rares comme de la marde de pape ! 

On dirait que Québec fait tout pour nous compliquer la vie...

Ce sont des tests de dépistage, saint bordel, pas des bâtons de dynamite ou des flacons de nitroglycérine !

  • Écoutez l'éditorial de Richard Martineau sur QUB radio:

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Pourquoi c’est si difficile de s’en procurer ?

« Faites-vous tester, faites-vous tester... »

Je veux bien, moi, mais on les trouve où, ces foutus tests ?

Quelques jours avant les vacances des Fêtes, un collègue du Journal a écrit à ma blonde pour lui donner le numéro de téléphone d’une pharmacie qui en avait en stock. 

Sophie et Richard ne sont pas bons aux fourneaux, mais ils savent cuisiner leurs invités! Invitez-vous à la table de Devine qui vient souper? une série balado originale.

Vous auriez dû nous voir ! On dansait dans le salon !

J’étais comme une babouchka qui venait de trouver un morceau de pain noir dans la poubelle d’une épicerie !

C’est tout juste si on n’a pas loué un coffret de sûreté à la banque pour y cacher notre boîte de tests !

J’ai appelé ma sœur.

« J’ai des tests !

— T’as des tests ?

— J’ai des tests !

— Maman, Richard a des tests !

— Tu me niaises, t’as des tests ?

— Oui, j’ai des tests ! »

Ma sœur pleurait, ma mère criait, le beau-frère hurlait, ils se sont tous passé le téléphone pour me féliciter !

Pendant ce temps, en France, les gens vont à l’épicerie et disent : « Vous me mettrez un bloc de foie gras, deux fromages puants et bien coulants et une boîte de tests ! »

VA VA VOUM !

Qu’est-ce que vous voulez, c’est le système qu’on s’est donné.

Un bon petit système à la soviétique, comme l’écrivait Mario Dumont avant Noël. 

Ici, c’est pas monsieur Couche-tard qui va importer des tests de dépistage pour les vendre dans ses succursales, nooooon !

C’est le gouvernement !

Parce que quand c’est le gouvernement, ça roule ! Ça carbure ! Ça percole ! Ça gaze ! 

Ça décoiffe !

Regardez les rayons bien garnis dans les succursales de la SAQ !

Du vin, en veux-tu, en v’là !

Et pas de la piquette, oh non, monsieur !

Du vin australien, avec un kangourou sur la bouteille !

Cuvée Skippy, toé !

Que du bon stock !

Et attendez que l’employé de la SAQ non vacciné demande aux clients s’ils sont vaccinés ! 

Ça va brasser plus que dans les caves de chez Molson !

Hé, que voulez-vous, c’est comme ça, au Québec !

Ça déménage ! Swing la bacaisse dans le fond de la boîte à bois !

On confine ! On déleste ! On couvre-feu !

On CHSLD !

Et quand c’est fini, on recommence !

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