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L'article provient de TVA Sports
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«Calendrier insoutenable» et «mépris envers les joueurs»: le syndicat des joueurs de tennis poursuit l’ATP et la WTA

AFP
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Photo portrait de Jessica Lapinski

Jessica Lapinski

18 mars à 14h17
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Un «calendrier insoutenable» et du «mépris envers les joueurs»: une vingtaine de joueurs de tennis professionnel ainsi qu’un syndicat cofondé par le Serbe Novak Djokovic et le Canadien Vasek Pospisil ont attaqué mardi en justice l’ATP et la WTA. Ces derniers ont promis en retour de se défendre «vigoureusement».

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L’offensive judiciaire a été annoncée dans un communiqué de l’Association des joueurs de tennis professionnels (PTPA).

Dénonçant un «système corrompu, illégal et abusif», la PTPA et le groupe de joueurs, composé notamment de Nick Kyrgios et de Pospisil, «ont initié une série d’actions en justice aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans l’Union européenne contre les instances de gouvernance du sport», a fait savoir le syndicat.

Vasek Pospisil pendant le match de double disputé contre la Hongrie, à Montréal, lors de la rencontre de qualification de la Coupe Davis, en février.
Vasek Pospisil pendant le match de double disputé contre la Hongrie, à Montréal, lors de la rencontre de qualification de la Coupe Davis, en février. Photo d'archives, Martin Chevalier

Parmi les plaignants se trouvent des joueurs actuels et retraités, en double comme en simple, dont Sorana Cirstea, ancienne 21e mondiale, et Reilly Opelka, ancien 17e au monde. Le comité exécutif comprend l’ancienne numéro 2 mondiale Ons Jabeur ou le double vainqueur en Masters 1000 Hubert Hurkacz.

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«Il est important de noter que nous avons parlé à plus de 300 joueurs avant [de déposer la poursuite] et que tout le monde a montré son soutien, dont les mieux classés, a écrit Pospisil sur son compte X, mardi. L’ATP et la WTA ont répandu tellement de peur au fil des ans que ce n’est pas facile de mettre son nom sur ce document.»

Plusieurs joueurs, dont Pospisil, ont récemment dénoncé publiquement certaines situations évoquées dans la poursuite, dont le long calendrier et les blessures chroniques que peut engendrer le fait de changer de balles chaque semaine. 

Un «calendrier insoutenable»

Dans le document, il est question d’«un calendrier insoutenable», avec des tournois programmés 11 mois par année, et un «mépris envers les joueurs», contraints de «subir des matchs qui s’achèvent à 3 heures du matin».

Au dernier US Open, Denis Shapovalov avait pour sa part déclaré aux médias «en avoir marre» et souhaiter que quelqu’un «défende les joueurs» (c’est à lire ici).

Denis Shapovalov
Denis Shapovalov Photo d'archives, MEGA/WENN

L’ATP et la WTA, qui régissent respectivement les circuits masculin et féminin, ne sont pas les seules dans le viseur du syndicat. Celui-ci s’attaque aussi à la Fédération internationale de tennis (ITF), qui régit notamment les quatre tournois du Grand Chelem, et à l’Agence internationale pour l’intégrité du tennis (Itia).

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«Le tennis est cassé»

Pour le directeur général de la PTPA, Ahmad Nassar, «le tennis est cassé». «Les joueurs sont piégés dans un système injuste qui exploite leur talent, supprime leurs revenus et met en danger leur santé et leur sécurité», a-t-il déclaré.

Dans un communiqué publié en après-midi mardi, l’ATP a reproché à la PTPA de «systématiquement choisir la division» et la «mésinformation», tout en «[rejetant] fermement les allégations».

«Cinq ans après sa création en 2020, la PTPA peine à endosser un rôle significatif dans le tennis» et «sa décision de lancer des procédures judiciaires n’est donc guère surprenante», cingle-t-elle.

La WTA a jugé «regrettable» l’offensive judiciaire du syndicat et promis elle aussi d’y répondre «vigoureusement».

Contactées par l’AFP, l’Itia et l’ITF n’ont pas souhaité commenter les procédures judiciaires dont elles font l’objet.

Ils dénoncent l’exploitation financière

Les plaignants reprochent aussi aux instances de gouvernance «d’exploiter financièrement les joueurs», bien que les mieux classés d’entre eux amassent des millions chaque année.

«Les meilleurs joueurs de tennis gagnent une fraction» minime de ce que touchent les vedettes d’autres sports, regrette la PTPA.

«En 2024, l’US Open a perçu 12,8 millions $ américains (18,3 M$ canadiens) en vendant un cocktail spécial, soit plus que la somme versée aux vainqueurs des tournois de simple masculin et féminin», a illustré la Tunisienne Jabeur.

Les lauréats du dernier Grand Chelem de la saison ont touché chacun 3,6 millions $ américains en 2024, soit 7,2 millions $ au total (10,3 M$ canadiens). 

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