Tennis | Atteinte d’une rare condition médicale, elle doit quitter le terrain en fauteuil roulant

La Britannique Fran Jones a dû quitter le terrain en fauteuil roulant, après s’être effondrée sur le court à la toute fin de son match de premier tour en Colombie mardi. Mais derrière les images qui ont fait le tour de la planète tennis se trouve une inspirante histoire de courage.

• À lire aussi: Place en séries éliminatoires: le Canadien est en sécurité... pour l’instant

• À lire aussi: «Il était vraiment mauvais»: Patrick Roy passe Anthony Duclair dans le tordeur

Jones a chuté sur la terre battue de Copa Colsanitas, un tournoi de la catégorie WTA 250, après avoir paru chancelante quelques instants auparavant. Du personnel médical est immédiatement arrivé à son chevet, et son adversaire, l’Argentine Julia Riera, a aussi voulu lui venir en aide.

À ce moment, le match durait depuis 2 h 24 min, et Riera, 157^e mondiale, menait 6-2, 5-7 et 5-3 aux dépens de la 129^e raquette de la WTA.

Attention, ces images pourraient être difficiles à regarder.

Jones a paru haletante durant la manche ultime. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que la joueuse de 24 ans n’était pas en mesure de terminer une rencontre: elle a déjà dû abandonner deux fois depuis le début de la saison, aux prises avec de sérieuses crampes, et ce forfait en plein match était le 19^e de sa carrière.

Une condition médicale compliquée

C’est que la Britannique est atteinte d’une condition médicale rare qu’elle qualifie elle-même de «compliquée» à expliquer, qui résulte d’une anomalie du développement embryonnaire et qui associe une ectrodactylie, une dysplasie ectodermique et des fentes orofaciales.

«Il y a de nombreux symptômes», avait raconté Jones au site officiel de la Fédération internationale de tennis en 2020, après avoir remporté son premier match de qualifications aux Internationaux d’Australie.

«Les miens sont que j’ai trois orteils au pied droit, quatre au gauche, quatre doigts à chaque main», a-t-elle aussi évoqué. Ce qui lui pose «un gros problème d’équilibre».

Prouver qu’ils avaient tort

Rien ne la prédestinait donc à une carrière de joueuse de tennis professionnelle, et surtout pas les médecins, a aussi expliqué la jeune joueuse à l’époque.

«Les médecins m’ont dit que je ne pourrais pas jouer au tennis. Et ma réaction a été: “Puisque vous avez dit ça, je vais vous prouver que vous avez tort.”»

Native de Leeds, la joueuse de 5 pi 6 po a depuis montré que, comme elle le soulignait alors, même si son «corps n’est pas prévu pour devenir celui d’une athlète, ça ne veut pas dire qu’il ne peut pas le devenir».

Son cœur a travaillé trop fort

Jones a atteint le 123^e rang de la WTA au début du mois de mars, son sommet à ce jour. Elle a aussi disputé trois tournois du Grand Chelem, soit les Internationaux d’Australie et Wimbledon deux fois. La Britannique demeure en quête d’une victoire au premier tour.

Elle a également remporté huit titres de l’ITF.

Quant à ses problèmes physiques de mardi, Jones a indiqué dans une publication Instagram qu’elle n’a probablement pas eu assez de temps pour s’acclimater aux conditions en altitude. Elle n’a pas ressenti de crampes, mais sa «vision est devenue floue», tout juste avant qu’elle ne s’effondre.

«Mon cœur a travaillé un peu trop fort, mais par chance, il n’y aura pas de conséquences à long terme», a-t-elle précisé.