Tempête de verglas: un Montréalais veut intenter une action collective contre Hydro-Québec

Un Montréalais qui a été privé d’électricité pendant le verglas de la semaine passée veut intenter une action collective de centaines de millions de dollars contre Hydro-Québec, à qui il reproche de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour sécuriser son réseau.

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«On croyait avoir tourné la page de cet affreux événement de la crise du verglas de 1998, d’autant qu’Hydro-Québec avait prédit que jamais plus nous ne reverrions ce genre de situation au vu des travaux de réaménagement du réseau», affirme Daniel Rolland dans sa demande d’autorisation déposée ce jeudi au palais de justice de Montréal.

Sa poursuite est intentée au nom de «l’ensemble des citoyens résidents au sein de la région métropolitaine de Montréal».

Comme des millions d’autres Québécois, M. Rolland explique avoir subi une coupure de courant lors de la tempête de verglas la semaine passée. Dans son cas, elle a duré deux jours, mais au plus fort des pannes, plus d’un million de foyers ont manqué d’électricité, dont près de la moitié étaient situés à Montréal, indique le document de cour.

«Des citoyens et des commerçants ont dû jeter aux ordures des tonnes de nourriture avec pertes à la clé allant de centaines de dollars à des centaines de milliers pour des traiteurs et restaurateurs, pour ne nommer que ceux-là», peut-on lire dans la requête préparée par M^e Gérard Samet.

Pire encore, des CHSLD et des résidences pour personnes âgées ont également subi des pannes, est-il ajouté.

«Pour beaucoup de nos malheureux citoyens impactés, cela a été le douloureux rappel de la crise du verglas de 1998», indique la poursuite civile.

Réseau trop fragile

Or, cette situation aurait pu être bien moins grave, allègue M^e Samet en reprochant à Hydro-Québec de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour améliorer son réseau.

«Hydro-Québec s’est toujours dégagée de ses responsabilités, indique-t-il. Et pourtant, la vérificatrice générale du Québec, dans son rapport de décembre 2022, a lourdement sanctionné les négligences de la société d’État, notamment au chapitre de l’élagage des arbres en mode préventif, et le remplacement du matériel vieillissant.»

Loin de s’améliorer, la situation aurait même empiré, selon l’avocat.

«Le rapport dévastateur fait état, bien au contraire des promesses d’Hydro-Québec d’améliorer le réseau, d’une hausse de 62% des pannes», peut-on lire dans le document de cour.

Pour M^e Samet, la faute ne peut donc pas être attribuée aux seuls caprices de la météo et aux branches d’arbres, mais aussi à Hydro-Québec, qui n’a pas pris selon lui les mesures nécessaires pour protéger le réseau électrique.

Il réclame donc 1000$ par membre du groupe, ainsi que «tout autre remède approprié jugé juste et raisonnable».

Un juge devrait prochainement se pencher sur la demande, afin de déterminer si elle peut aller de l’avant ou non.