Taxe de 100% sur les véhicules chinois: d’influents Québécois en réclament l’abolition, le PQ rejette l’idée


Nicolas Lachance
Le Canada devrait lever la taxe de 100% sur les véhicules électriques chinois en riposte aux attaques de Donald Trump contre le secteur automobile, selon d’influents Québécois.
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L’ancien pdg de la Caisse de dépôt et placement du Québec Jean-Claude Scraire, soutient que le premier ministre sortant, Mark Carney, «doit lever sans tarder le tarif de 100% que le Canada a appliqué sur les voitures électriques chinoises», pour réveiller le président Trump «sur la liberté d’agir des autres».
Depuis le 1er octobre 2024, le gouvernement du Canada impose une surtaxe de 100%, au diapason avec les Américains, sur tous les véhicules électriques fabriqués en Chine.
Les gouvernements canadien et québécois critiquaient le «dumping chinois» et assuraient que la taxe était nécessaire pour protéger la filière batterie naissante en Amérique du Nord.
L’offensive visait le concurrent principal de Tesla, le constructeur BYD et ses modèles à 15 000$. Les temps ont changé.
Inacceptable
«Ce n’est pas plus acceptable des tarifs de 25% des Américains contre les véhicules canadiens en général! lance Jean-Claude Scraire Dans le cas du tarif canadien c’est même non éthique de pénaliser un pays en développement qui développe des voitures électriques.»
Samedi, Le Journal publiait un reportage mentionnant que des Québécois étaient prêts à acheter des autos chinoises en raison des menaces de Trump.
Éviter la réplique tarifaire
L’économiste et sénateur Clément Gignac croit aussi que le Canada doit revoir sa stratégie.

«Avec un voisin au sud voulant nous écraser au plan économique et qui ne respecte plus l’engagement de consolider cette industrie fortement intégrée, je pense que l’on devrait revoir notre politique tarifaire de 100% sur les VE chinois», a-t-il mentionné.
L’ex-ministre de l’Économie du Québec est convaincu que le Canada doit «éviter de tomber dans le piège d’une réplique dollar pour dollar» aux Américains.
Refus immédiat du PQ
Le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, a fermé la porte à une ouverture des frontières aux VE chinois.
«On le sait que c’est quand même un régime qui, sur le plan géopolitique, n’est pas favorable ou aidant pour l’Amérique du Nord en général», a-t-il affirmé la semaine dernière.
Le gouvernement Legault est toutefois préoccupé par les tarifs américains. Le ministre de l’Environnement, Benoît Charette, a mentionné que «tout est sur la table» pour «l’électrification des transports au niveau de la géopolitique». Il y a une réflexion à ce sujet, dit-il, mais il «n’y a pas de décisions de prises».
Les solidaires et les libéraux estiment quant à eux que le Canada doit regarder toutes ses options.
«Je pense qu’à ce stade-ci, on ne peut rien écarter», a mentionné le porte-parole solidaire Guillaume Cliche-Rivard.
Le retrait de la taxe sur les VE chinois «doit être évalué», a signalé le chef intérimaire du PLQ, Marc Tanguay.
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