Des tarifs de 25% sur les automobiles canadiennes

David Descôteaux
Dans un autre coup de massue contre le Canada, le président américain a imposé mercredi des tarifs douaniers de 25% sur les autos et camionnettes légères ainsi que sur les pièces automobiles fabriquées en dehors des États-Unis, et ce dès le 2 avril.
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Après l’acier et l’aluminium, en attendant le bois de construction ou le cuivre, Donald Trump a ajouté un nouveau secteur d’activité à sa liste : les automobiles.
En annonçant des tarifs de 25% sur les automobiles et camionnettes légères fabriquées à l’étranger, ainsi que sur certaines pièces comme le moteur ou le système de transmission, le président américain croit relancer l’industrie automobile américaine et permettre au gouvernement de récolter 100 G$ en tarifs douaniers.
C’est un dur coup pour les fabricants automobiles hors États-Unis, déjà frappés par des droits de douane de 25% sur l’aluminium et l’acier, effectifs depuis mi-mars.
Il n'est pas clair pour l'instant si les tarifs seront imposés progressivement, jusqu'à atteindre 25%, ou si les autos fabriquées ici seront frappées d'une taxe de 25% dès le 2 avril.
Les consommateurs américains pourront aussi profiter de déductions fiscales, s’ils achètent des automobiles fabriquées aux États-Unis, a ajouté Trump.

L’industrie secouée
Début février, l’annonce de 25% de droits de douane sur les produits canadiens et mexicains a fait trembler le secteur, la chaîne de production des principaux constructeurs américains étant largement intégrée entre les trois pays nord-américains.
Leur report jusqu’au 2 avril avait alors constitué un soulagement pour l’industrie, avant que ceux imposés cette fois sur l’acier et l’aluminium, effectifs depuis mi-mars, ne viennent les remettre sous tension.
Près de la moitié de l’acier et de l’aluminium consommé par les industries américaines est importée.
Selon le principe des droits de douane «réciproques», les produits entrant aux États-Unis seront désormais taxés au même niveau que le sont les biens américains exportés vers le pays d’où proviennent lesdits produits.
Une annonce déjà critiquée
«Le président Trump recommence», a écrit le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, sur X.
Ce dernier insiste sur le fait que ces droits de douane ne feront qu’augmenter les coûts pour les familles américaines.
«Je me suis entretenu avec le premier ministre Carney, a-t-il déclaré. Nous sommes d’accord que le Canada doit rester ferme, fort et uni.»
President Trump is at it again.
— Doug Ford (@fordnation) March 26, 2025
His 25 per cent tariffs on cars and light trucks will do nothing more than increase costs for hard-working American families. U.S. markets are already on the decline as the president causes more chaos and uncertainty. He’s putting American jobs at…
Chute en bourse
Le secteur de l’automobile emploie directement plus de 125 000 personnes au Canada et indirectement plus de 370 000, la grande majorité en Ontario. Elles travaillent dans les usines des constructeurs, mais aussi chez des fournisseurs de pièces et dans l’électronique.
L’annonce de tarifs sur le secteur automobile a fait aussitôt baisser les titres de constructeurs. Ford lâchait 1,55 %, General Motors reculait de 1,65 %, Tesla chutait de 6,63 % et Stellantis de 2,01 %.
L’industrie automobile en Amérique du Nord fonctionne comme un grand réseau où les différentes étapes de production sont partagées entre les États-Unis, le Canada et le Mexique.
Au fil des ans, des accords commerciaux ont renforcé la centralisation du secteur automobile en facilitant la circulation transfrontalière des pièces et des matériaux.
Avant l’annonce de Trump hier, le chef libéral Mark Carney avait fait un engagement électoral concernant le secteur automobile. Il annonçait la création d’un fonds d’intervention stratégique de deux milliards de dollars. En visite à Windsor, en Ontario, il a promis de bâtir un réseau automobile entièrement canadien.
L’industrie automobile au Canada pèse lourd dans l’économie, alors qu’elle représente plus de 14 milliards de dollars, soit 12% du produit intérieur brut fourni par les entreprises manufacturières au pays, d’après l’Association canadienne des constructeurs de véhicules.
– Avec l’Agence QMI et l’AFP
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