Suzuki et Caufield: une complicité même pour les mamans
Amanda Suzuki et Kelly Caufield ont voyagé ensemble vers Washington
Jean-François Chaumont
WASHINGTON | Victoire ou défaite, il y avait des sourires, du bonheur et une complicité bien tangible dans la loge 315 du Capital One Arena. Invitées par le Canadien à participer aux voyages à Washington et à Nashville, les mères ont gardé le moral malgré un revers de 9 à 2, samedi, contre les Capitals.
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Après le match, les 19 mamans ont immortalisé un moment avec Alexander Ovechkin, auteur d’un tour du chapeau dans ce gain écrasant. Ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance de croiser celui qui pourchasse Wayne Gretzky pour le plus grand nombre de buts dans l’histoire de la LNH (894).
Au début de la deuxième période, on met sur pause une entrevue avec Céline Lamy, la mère de David Savard.
Cole Caufield vient de marquer en supériorité numérique après une passe précise de Nick Suzuki. Caufield atteint le plateau des 20 buts cette saison. À ce moment dans la rencontre, le pointage est de 2 à 1.
Comme sur la glace où on encercle celui qui a touché la cible, les mères se dirigent vers Kelly Caufield pour lui offrir des câlins et des tapes amicales. Amanda Suzuki est l’une des premières à féliciter maman Caufield.
«C’est encore surréel pour moi de voir mon garçon sur une glace de la LNH, a lancé Amanda. Il y a encore des gens qui n’aiment pas ça quand j’utilise le mot “surréel”, mais c’est bien ce que je ressens quand je le regarde avec le “C” sur son chandail du Canadien, une grande équipe.»
«Nick et Cole ont énormément de plaisir sur la patinoire, ils ont une superbe complicité, a poursuivi la sympathique Amanda. J’ai voyagé avec Kelly, la mère de Cole, pour me rendre à Washington. Je l’ai retrouvé à l’aéroport de Detroit pour partir vers la capitale américaine. Nous étions dans le même vol, nos garçons avaient acheté nos billets. Nous étions voisines dans l’avion. Je la rencontrais pour la première fois, mais j’avais le sentiment que je la connaissais déjà. Nous sommes de bonnes amies. Elle avait de belles choses à raconter sur Nick et je pouvais lui rendre la pareille en parlant de Cole.»
Maman Suzuki avait fait le trajet de London en Ontario vers Detroit, un parcours de près de deux heures. Dans le cas de la mère du numéro 22, elle avait pris un vol du Wisconsin vers la ville de l’automobile.
Une visite guidée
Dans un autre coin de la loge dans l’amphithéâtre des Capitals, Céline Lamy, la mère de David Savard, n’a probablement pas le même niveau de nervosité. Toujours blessé aux côtés, Savard ne participe pas à cette rencontre contre les Caps.
«Je ne suis pas habituée aux entrevues, lance Mme Lamy avec le sourire. Vous me permettrez de me reprendre si je cherche mes mots.»
Mais à aucun moment la mère du défenseur du CH n’a eu besoin d’arrêter la conversation, sauf quand Caufield a marqué.
«Je visite Washington pour une première fois, c’est tellement une belle ville, raconte Mme Lamy. J’adore les musées, alors je suis heureuse ici. Nous avons visité plein de choses, dont le Capitole. Nous sommes chanceuses, nous nous faisons traiter comme des princesses par le Canadien.»
«J’ai trouvé ça drôle, puisque j’ai pensé au film Forrest Gump en voyant l’eau dans le grand parc.»
Dans le film mythique, Forrest Gump avait prononcé un discours contre la guerre du Vietnam devant le mémorial de Lincoln dans le West Potomac Park de Washington.
Mieux à 30 ans
Calme, réfléchie et centrée sur l’importance du travail et de l’honnêteté, Mme Lamy sonne exactement comme son fils.
«David a connu de très belles saisons à Columbus et une transaction lui a permis de gagner la coupe Stanley avec le Lightning, a-t-elle rappelé. Il a réalisé le rêve de tous les joueurs de hockey. Il a travaillé toute sa vie pour ce moment.»
«Après, il a reçu un contrat avec le Canadien. Tous les petits gars du Québec qui jouent au hockey veulent jouer pour le Canadien. C’était un autre rêve. Mais, comme maman, je lui ai dit que j’étais heureuse de le voir partir pour Montréal à l’âge de 30 ans. C’est une vie parfois cruelle avec le Canadien. Tu peux être un héros et le lendemain, tu te fais critiquer. David a toutefois la maturité pour bien gérer ça et il est un gars d’équipe.»