Suzuki est devenu un vrai capitaine


Marc de Foy
Pendant qu’Alex Ovechkin épate encore la planète hockey à 39 ans, le Canadien empile les victoires. Tellement qu’avec sa séquence de cinq victoires consécutives, la troupe de Martin St-Louis est en excellente position pour obtenir une place dans les séries. Un sixième triomphe d’affilée mardi soir, face aux Red Wings de Detroit, serait une première pour l’équipe depuis le mois de mars 2017.
Seul un effondrement total empêcherait le Tricolore de prendre part au tournoi printanier et, pour dire franchement, ce serait trop bête. Car autant on pouvait ne pas y croire avant la saison, autant cette équipe mérite ce qui lui arrive.
Le Tricolore est rendu trop loin pour s’arrêter.
De la parole aux actes
Nick Suzuki, qui avait demandé à Kent Hughes de garder la formation intacte à la date limite des transactions, est devenu un vrai capitaine. Ses actions suivent ses paroles.
On peut vraiment dire aujourd’hui qu’il est sur les traces de Patrice Bergeron, à qui on l’a souvent comparé ces dernières années. Ses 84 points en 77 matchs le placent au 13e rang des marqueurs de la Ligue nationale. Il y a longtemps qu’on n’avait pas vu ça à Montréal.
Son rendement en fera un candidat de choix au scrutin pour le trophée Selke, décerné au meilleur attaquant défensif de la LNH. Ses statistiques se comparent avantageusement à celles des joueurs qui sont régulièrement considérés pour cette distinction.
Au nombre de ses 27 buts, neuf ont procuré la victoire aux siens, d’où son utilisation dans les situations corsées en troisième période. Il a inscrit aussi deux buts en infériorité numérique et présente une moyenne d’efficacité de 51,5% sur les mises en jeu.
Ses principaux compétiteurs devraient être Nico Hischier, des Devils du New Jersey, Anze Kopitar, des Kings de Los Angeles, et Anthony Cirelli, du Lightning de Tampa Bay. Hischier est celui dont la production offensive se rapproche le plus de celle de Suzuki. Sa fiche se compose de 35 buts et 41 mentions d’aide pour un total de 76 points. Il montre un différentiel de +14 et une moyenne d’efficacité de 55,6% dans les mises en jeu.
Aleksander Barkov l’avait emporté la deuxième fois de sa carrière l’an dernier, mais le capitaine des Panthers de la Floride a été ennuyé par des blessures cette saison. Son différentiel se situe à -3.
La culture est établie
Pour continuer sur le Canadien, Cole Caufield montre 36 buts au compteur. Brendan Gallagher et Patrik Laine ont franchi le cap des 20 buts. Laine l’a fait en 30 matchs de moins que son valeureux coéquipier, ce qui devrait inciter ceux qui sont prêts à le lancer à bout de bras à y penser par deux fois.
Lane Hutson est en train de poser les pierres de ce qui sera une grande carrière.
Les critiques et les prévisions selon lesquelles il n’est qu’un gardien de transition n’atteignent pas Samuel Montembeault.
L’équipe n’est pas toujours jolie à voir sur la patinoire. Sa victoire de dimanche à Nashville a été due en grande partie à Jakub Dobes, souvent tout croche devant son filet mais efficace quand même.
À ce stade-ci, la plus grande victoire de Martin St-Louis aura été d’instaurer une culture professionnelle dans sa formation, c’est-à-dire travailler d’arrache-pied, ne jamais abandonner et s’aider les uns les autres.
Pour ceux qui m’écrivent que tout est possible une fois qualifié pour les séries, n’allez pas si vite!
La coupe n’est pas encore sur le radar.
Chaque chose en son temps.